La passerelle et la rue Robert Centner
Écrit par Jean Nizet   
Samedi, 06 Juin 2009 10:55

 C’est grâce au « plan vélo » que nous avons maintenant une nouvelle passerelle rue R. Centner, qui remplace celle qui pendant des décennies à conduit vers Lambermont par le chemin de Pilate dont il ne reste plus grand-chose suite à la suppression de la ligne du chemin de fer vers le plateau de Herve, remplacée par l’autoroute.

Le petit tunnel pour piétons  qui passait sous le chemin de fer à été remplacé lui par un escalier à droite de la grille du château Nyssen-Dehaye.

 Il faut dire qu’à une époque, vu le nombre d’usines textiles et autres, rue David, en Gérard-Champs et dans les rues aux alentours, cette passerelle était fort fréquentée par les travailleurs des usines et le personnel des bureaux textiles de négoce de laine, eux aussi assez nombreux aux alentours du Pont Léopold.

 

Quelques mots quand même au sujet du nom de la rue : Robert Centner (ces mots nous les emprunterons au Dictionnaire des rues de Verviers de M. Paul Léon  de 1976 ) La rue s’appelait initialement rue de la Rivière et fut baptisée rue Robert Centner (1833-1911) dont le moins qu’on puisse dire est qu’il méritait au moins cette modeste rue car il fut ce qu’on peut qualifier de grand verviétois. Il commença sa carrière aux Ets Lieutenant et Peltzer mais à 20 ans s’établi à son compte avec une représentation de fil d’acier pour garnitures de cardes. Ses relations avec le centre lainier de Mazamet (Tarn) l’incitent à créer un délainage à Verviers. L’entreprise sera dirigée par Auguste Peltzer et devient en 1855 le délainage Peltzer & Centner, absorbé, au décès d’Auguste Peltzer en 1931, par la S.A. Peltzer & fils. (Le délainage consiste à récupérer la laine restant sur les peaux de moutons).

Il créera en 1870 le « Cercle d’Etudes Commerciales » dont il fut professeur bénévole et donnera, notamment, des cours d’allemand du dimanche pendant 30 ans. En 1872 il créera la  « Société Polyglotte ». Préoccupé par le niveau intellectuel de la femme il lance l’idée d’une école professionnelle pour jeunes filles qui s’ouvrira, non sans peine, le 3 janvier 1887

Il fonde en 1890 la « Mutuelle » ou l’on reçoit des cours de dessin, musique, calcul, orthographe, écriture, etc.

En 1868 il réunit les capitaux pour ouvrir les Bains et Lavoirs publics et en 1885, pour lutter contre le fléau qu’est l’alcoolisme, il fonde une Société de Tempérance et créera le premier café antialcoolique.

Il apportera sa collaboration à la société de gymnastique « La Franchimontoise », la Société royale des Sauveteurs, la protection de l’enfance, et en 1906 aux Sourds-muets.

 

Un examen des deux photos illustre bien les transformations subies là et ailleurs à Verviers : disparition des usines et remplacement par un complexe commercial. Entre ces deux photos seulement un peu plus de 30 années se sont écoulées…

 Le dictionnaire de M Paul Léon nous a fourni une passerelle vers M. R. Centner !

 
Mise à jour le Mercredi, 03 Juin 2009 19:49