Best Of Verviers

Par un petit printemps bien trop frisquet, ils sont montés vers nous tout heureux de les recevoir. Mais, fi du soleil, il était dans les coeurs. “Voir l’autre pour le connaître. Le connaître pour l’aider. L’aider pour le comprendre. Le comprendre pour que les peuples s’entendent”.Tel était, il y a quelque quarante ans et plus, dans une Europe échaudée par la Seconde guerre mondiale et figée dans une division en blocs antagonistes, le but affiché des jumelages. Il est toujours d’actualité. À Verviers-Arles, on se rencontre régulièrement. Nous avons appris à nous connaître réciproquement, à nous aider comme ce fut le cas lors de la grosse colère du Rhône en 2003.

Eux, c’est un peu le contraire et il nous est souvent difficile de mettre les choses au point comme nous le désirons, communiqués de presse à l’appui, avant leur arrivée.

Cette fois, ils n’ont pas omis de mettre les parapluies dans la valise mais bien oublié en dehors de notre doyenne Jeannette, le bon gros pardessus d’hiver. Ainsi Bruxelles et Bruges qu’ils souhaitaient visiter, leur ont été glaciales. Ils ont réalisé aussi, les cars Léonard menant à tout, l’un de leurs rêves : voir les champs de tulipes, de jonquilles, de jacinthes, de narcisses en fleurs aux Pays-Bas. S’il n’y a pas plu, il n’y faisait pas chaud non plus.

Et la Wallonie dans tout cela ? Point. Mais à qui la faute ? Quand le touriste étranger pense Belgique, il pense à ces villes-là en y ajoutant peut être Gand s’il en a le temps.
Tournai, Mons, Binche en dehors du carnaval, Namur, Huy, Charleroi, Liège, Arlon, Verviers etc. sont inconnus au bataillon des visiteurs sans doute parce quelque part, nous mêmes Wallons en ignorons. Serions-nous donc devenus si peu “firs di nos pitite patreye” que nous ne sachions la vanter comme il le faudrait ?

Et autre question : avons-nous jamais vraiment pris garde à son patrimoine ?
Nous fréquentons le littoral, mais c’est la Flandre. Pour la Wallonie, on dirait que nous manquons d’imagination. Bon ben ! En 2011, promis, juré, nous découvrirons notre terroir où il fait si bon user du français, tous ensemble.

Le samedi à Verviers, c’est jour de marché.Si nos Arlésiens ne pouvaient y tenir boutique, faute d’avoir une carte d’ambulant, ils purent cependant s’installer en plein coeur de la ville, c’est à dire place Verte non loin de la “vieille” fontaine. Tout le monde s’y agita pour monter la tonnelle et installer les tréteaux.

Qu’avaient-ils mis de bon, de beau dans leurs cartons ? Nous en salivâmes d’avance et surveillâmes étroitement la mise en place des olives et tapenade spécialement confectionnée pour les Verviétois, des riz sauvages de Carmague, des saucissons de taureau, du vin du Pays d’Arles,blanc, rouge et rosé, des tissus et savons.

Et comme ils firent déguster, il n’y en eut pas pour tous les acheteurs potentiels.

À 13 h, on sonna la retraite n’ayant plus rien à écouler en dehors de boîtes de sardines “té, mais ils n’en mangent donc pas, ces gensses ! Mille excuses ainsi à ceux qui nous ont cherchés en vain l’après-midi. Les Arlésiens profitèrent de ce quartier libre pour faire leurs courses et ne pas rentrer à vide. Mais devinez qui sur la place avait l’air le plus “Arlésien “ ? Pas les Arlésiens mais, peuchère, les Verviétois, l’une d’entre nous étant même en Mireille.

Nous visitâmes encore ensemble l’exposition “Les pans de bois au pays de Verviers” et je pris en photo la maison Del Court conservée au Musée dont je n’avais jamais remarqué l’existence. Et moi qui parle de connaissance de patrimoine !!!

Il y eut aussi la traditionnelle partie pétanque, le goûter tarte au riz que l’on partagea avec les six cyclistes qui allaient rallier Arles en vélo. Une épopée dont on vous fera bientôt le récit.