Le Tchèt volant de Jean Lequeu
Écrit par Albert Moxhet   
Lundi, 20 Juin 2011 19:44

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Ce n’est pas aux habitués de Best of Verviers qu’il faut apprendre qui est le Chat volant, on le voit, dessiné par René Hausman, dès qu’on arrive sur le site. Un autre artiste verviétois célèbre, le regretté Claude Rahir, en a sculpté une intéressante interprétation, hélas peu accessible puisqu’elle est installée dans le patio de la SWDE, rue de la Concorde. Il y a aussi celui, d’un graphisme épuré, qui figure À l’Enseigne du Chat Volant, la librairie-maison d’édition de Pol Noël. À deux pas de celle-ci, on vient d’inaugurer, rue Bouxhate, un nouveau Tchèt volant, celui de Jean Lequeu.

Et ce Chat volant-ci se distingue de ses congénères parce qu’il est représenté à un autre moment de son aventure.

 

Ici, il n’est pas encore muni des quatre vessies de porc qui doivent lui permettre de voler : l’apothicaire Saroléa le brandit de son bras gauche tandis que, du droit, il indique la verticale, l’itinéraire que, il en est sûr, le félidé va emprunter. 

Cette statue en bronze est un excellent condensé  du talent et de l’esprit de Jean Lequeu.

 

 

Si l’artiste se fait rare depuis un certain nombre d’années, ceux qui le connaissent savent que ce filleul de René Hausman créait déjà, tout gamin, des personnages en papier mâché, qu’il a fait du dessin, de la BD, de l’illustration, de la peinture, de la sculpture, qu’il est bien connu au Japon, où l’on a publié nombre de ses albums, qu’il a été professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Liège…   

Toujours on retrouve dans ses  œuvres de l’humour mêlé à une bonhomie qui débouche volontiers vers une fantaisie, voire un fantastique qui peut être très drôle, comme ce fut le cas avec ses mouettes rieuses tandis que d’autres volatiles véhiculaient plaisamment des makrales. On se souviendra aussi de ses châteaux moyenâgeux en papier mâché aux couleurs de légendes, peuplés de petits personnages très expressifs.

Et si d’étonnantes créatures parfois hybrides sortent de l’imagination fertile de Jean Lequeu, un de ses tableaux, Les Campeurs, actuellement exposé au Musée en Piconrue, à Bastogne, exprime à merveille toute la magie d’une nuit en forêt, lorsque les ombres s’allongent et se meuvent au rythme des flammes d’un bon feu de camp.  

Édifiée avec l’appui du Rotary de Verviers pour ses 75 ans, la statue de l’apothicaire de 1641 et de son chat s’est quand même vue entourée d’une multitude de ballons, non pas pour l’emporter dans les nuages, mais pour offrir aux enfants dont l’adresse sera retrouvée le plus loin un prix du Rotary, qui a aussi gratifié le Terrain d’Aventure de Hodimont d’un joli chèque bien utile.   

Mise à jour le Lundi, 20 Juin 2011 20:13