| Et si Charly avait pris son chien Skoff au Maroc ? Pour Charly Lincé, cet ancien para Jalhaytois de 45 ans en marche depuis le 25 octobre vers Marrakech (Maroc), c’est la dernière ligne droite. Mardi soir, il était à une centaine de kilomètres de Casablanca, 300 environ du terminus dans la ville rouge. Pour l’avoir assez souvent au téléphone, on peut affirmer sans risque d’erreur que le Jalhaytois est positivement marqué par l’accueil reçu au Maroc.
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Il y est depuis une quinzaine de jours, directement pris en charge à Tanger par « un ami d’un ami » du port d’Algésiras puis, le lendemain, encadré par un Heusytois de Vent Debout, une ferme équestre ouverte aux adolescents liégeois en difficultés. C’est d’ailleurs Jean-Christophe Erkens (il vient de rentrer en Belgique pour quelques semaines de vacances bien méritées) qui a joué les bons Samaritains pour un Charly plutôt fatigué des pieds à force de forcer du mollet dans une gadoue quasi omniprésente depuis le débarquement tangérois. « Le problème des chaussures, explique le Jalhaytois qui, depuis lundi, profite d’un généreux soleil et de quelques averses seulement. Nouvelles, étrennées à Grenade, elles ont produit des cloques. Ajoutez l’humidité ambiante et comme il faut quand même marcher, rien ne s’arrange. Fort heureusement, un Jean-Christophe super-équipé m’a dépanné. Une bonne paire de semelles et des pansements ad hoc me redonnent des ailes. Mais je vais doser les efforts. Ainsi, dimanche, j’ai forcé en abattant plus de quarante kilomètres. C’est trop. Comme il reste à peu près 300 kilomètres avant Marrakech, je vais essayer de contrôler la dépense physique pour arriver en pleine forme. Quand à Skoff, le fidèle border collie resté en Andalousie et choyé par Chris et Karin dans leurs grottes aménagées de Huéscar (entre Grenade et Murcie, à 1 300 mètres d’altitude), il est en vacances d’altitude.
Skoff est resté à Huescar en Andalousie. Il est choyé comme un Pacha par Karin et Chris… Ses maîtres temporels téléphonent souvent à Charly pour donner des nouvelles et en prendre du marcheur qui, vu l’accueil reçu par la population marocaine (et la publicité faite à son raid généreux puisqu’il marche pour Logan et Medhi, deux ados handicapés d’Andrimont et de Jalhay, par la MAP, l’agence de presse Maghreb Arabe Presse qui sera, aussi, à l’arrivée à Marrakech le 6 mars… en principe), doit se demander s’il a bien fait d’abandonner le chien en Espagne. Il n’en parle pas mais il y pense sans doute assez souvent depuis qu’il est vraiment solitaire. Ses amis de Vent Debout l’ont quitté samedi. Il chemine donc seul et, forcément, réfléchit. Ses amis, aussi, s’interrogent eux qui, les premiers et en insistant fort, ont voulu qu’il joue la prudente sécurité. Et si les conseilleurs ne sont pas les payeurs, nous pensons que le choix est judicieux. Skoff, l’Européen, pourra rentrer sans examen sanitaire en Belgique quand son maître sera à Huéscar (il est un vol quotidien Ibéria Marrakech-Grenade). Du Maroc, c’est différent. Avec la rage endémique qui sévit dans le royaume, la quarantaine est d’office imposée par les vétérinaires de Zaventem. Il est aussi de nombreuses euthanasies quand un virus est détecté, et pas seulement le pernicieux rabique. Charly le sait. Et, à Marrakech, il se fera un plaisir de téléphoner en priorité à sa maman et, aussitôt après, à Chris et Karin qui s’occupent de Skoff. À Marrakech où le comité d’accompagnement sera présent pour faire la fête au champion. Où ? Rien n’est encore officiellement décidé mais le Club Med offre au marcheur un hébergement à la Palmeraie, le quatre tridents près du golf, et d’aucuns verraient bien le Jalhaytois terminer sa randonnée de 3 000 kilomètres parmi les GO et autres villégiateurs d’un village en fête. Ils attendent confirmation du Club. Elle ne saurait tarder !
Jean BRASSEUR, journaliste du journal Le Jour Un accueil exceptionnel au Maroc : Charly est invité dans les famille en toute simplicité.
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