Freddy Joris : "Le savoir-faire wallon au fil du temps. Le bassin mosan, berceau de techniques de pointe" |
Écrit par Best of Verviers | ||
Mardi, 18 Janvier 2011 19:04 | ||
Tout à fait. Et il est très bien de constater qu’on apprend encore à tout âge. Je savais par exemple que le fameux viaduc de Millau, dans le sud de la France, était largement dû à un bureau d’ingénieurs liégeois, mais pas combien de records du monde ce même bureau détenait déjà avant cela en matière de construction de ponts, ces éléments majeurs du Patrimoine de demain. Ou encore que le Liégeois Rennequin Sualem avait été à l’origine du système hydraulique alimentant les grandes eaux de Versailles, mais j’ignorais que d’autres membres de sa famille avaient ensuite fait de même dans des châteaux du Tsar en Russie. Autre exemple encore, la présence d’une plaque de marbre noir de Theux dans l’église St-Pierre de Rome …
Huit spécialistes, huit personnalités, huit "liégeois" ? Des traits communs entre ces personnes, initiatives propres à notre région peut-être ? Quel regard, l'historien que vous êtes, jette-t-il sur le savoir faire-mosan au long des siècle et aujourd'hui. Peut-on tirer des points communs ? J’ai eu la chance de visiter le Metropolitan Museum de New-York en 2004 avec Philippe George et d’y voir alors exposé le Tryptique de l’Abbaye de Stavelot mis en évidence, à l’entrée de la salle médiévale, comme étant la pièce la plus exceptionnelle présentée sur place. Nous étions d’ailleurs sur place entre autres pour tenter de la faire revenir en prêt à Stavelot pour une exposition, mais il nous fallut bien constater après deux réunions de travail que jamais plus elle ne retraverserait l’Atlantique. Tout comme on ne fera sans doute jamais plus voyager la Bible de Stavelot, un chef d’œuvre manuscrit celui-là, conservé jalousement à la British Library à Londres, une Bible évoquée par Corinne Boulangier dans le deuxième numéro de « ma Terre » en septembre dernier. Vous serez à Verviers avec Corinne Boulangier ce dimanche 23 janvier à 11 heures en la salle de l'Harmonie. Vous pouvez nous mettre l'eau à la bouche ? Elle sera à Liège puis à Namur, chaque fois avec un des acteurs apparaissant dans l’émission et dans le livre qui en a découlé et que j’ai rédigé avec elle au départ du « Savoir-faire wallon au fil du temps ». Mais j’ai souhaité que cette tournée commence par Verviers parce que, si l’émission n’avait guère évoqué notre région, par contre j’avais veillé à ce que le livre, lui, fasse référence aux apports verviétois, que ce soit par exemple dans les débuts de la Révolution industrielle (c’est parce que des Verviétois ont fait venir William Cockerill rue de Limbourg que celle-ci a démarré en Wallonie en 1800) ou dans les avancées sociales (je songe à la première cité ouvrière, construite aux Grandes Rames). Mais pourquoi certains sujets sont-ils retenus dans l’émission tv et d’autres pas, bien que proposés eux aussi par le Comité scientifique de l’émission dont je fais partie ? Sur base de quels critères ? Et une fois les choix faits, comment la TV les met-elle en images, selon un processus bien éloigné de l’approche littéraire habituelle ?
Et avant cela, quel est le cheminement, et je peux vous assurer qu’il fut long, entre la naissance de l’idée de l’émission et sa première diffusion ? Et ainsi de suite : voilà les questions que la journaliste et moi évoquerons en duo, parce que nous en parlons souvent ensemble et que nous pensons que cela peut intéresser pas mal de gens ou de lecteurs. Mais ce sera totu sauf une conférence académique : l’idée est de permettre une rencontre directe entre Corinne Boulangier et son public, en ma compagnie pour le premier essai. Bien sûr, on en profitera pour dédicacer notre livre commun à ceux qui le voudraient, et on en a même fait réimprimer car cela a été un réel succès de librairie ! Corinne Boulangier, une personnalité ?
Je sais maintenant combien elle « stresse » avant chaque diffusion de l’émission, combien elle se « donne » pendant le chat qui suit clle-ci en direct. Et je l’ai vue, depuis, que ce soit lors d’une avant-première de l’émission en Brabant wallon l’été dernier ou lors d’une séance de dédicaces à Bruxelles début décembre, toujours souriante et disponible pour ceux qui voulaient discuter avec elle. Et le tout « sans chichis », pour faire référence à une autre émission de la RTBF. Je pense que les Verviétois qui découvriront Corinne Boulangier dimanche matin apprécieront sa personnalité, qui colle bien à l’image que les téléspectateurs ont déjà plébiscité depuis quelques années. ET je suis fier que cette aventure naissante qu’est « Ma Terre » soit une coproduction de A à Z avec l’IPW.
Des projets pour cette année 2011 ? J’avais déjà évoqué en profondeur la seconde moitié du XIXe siècle dans ma biographie de Pierre Fluche parue fin 1997, et dix ans plus tard, j’avais fait le point de manière approfondie sur les premières années du XXe siècle dans ma chronique du grand lock-out de 1906. Cette fois, sous le titre « Libres enfants du Franchimont » je voudrais sortir un livre portant sur les combats de la Révolution franchimontoise à la fin du XVIIIe siècle jusqu’au mouvement des radicaux verviétois en 1848. Et si je mène ce projet à bien, achever le tout plus tard par une chronique de la grande grève du textile en 1934. Autre projet, mais avec mon ami Jean-François Potelle celui-là, à la demande de notre autre ami Marcel Bartholomi, une plaquette cette année-ci sur les 30 ans de Socomef. Merci Freddy Joris et bravo pour cette nouvelle contribution littéraire |
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Mise à jour le Mardi, 18 Janvier 2011 19:35 |