Montmartre, la carte postale de Gaëtan Plein |
Écrit par Gäetan Plein | ||
Samedi, 07 Août 2010 07:46 | ||
J’écrirai des petites anecdotes qui je l’espère, vous amuseront. J’ai cinquante trois ans. Et je me rends compte que des souvenirs qui datent de trente ans, bien communs à époque, deviennent avec le temps, pittoresques. De ce point de vue là, comme j’envie les personnes de plus de septante ans ;-)
Les thèmes, en se baladant, sont choisis par le professeur, mais l’interprétation est libre. Il dira par exemple : dix minutes pour dessiner ce vieux camion sous le tilleul. Ou encore : dans une demi-heure, on se rejoint ici avec votre croquis : le thème est « silhouette de touristes attablés à la terrasse d’un café ». Les avantages de ces cours sont nombreux. Par exemple, la convivialité de se retrouver avec des personnes qui ont un hobby commun, le dessin. Ensuite, la motivation de devoir aller vite et à l’essentiel, ce qui donne une certaine grâce au dessin. Dessiner en plein air ou parfois dans un site insolite et inconnu est une forme de tourisme qui pousse à la curiosité et à la rencontre. Enfin, comparer l’interprétation de chaque artiste élargit la créativité. Le matériel est rudimentaire : un bloc à dessin, une gomme et quelques crayons ou marqueurs. On peut emporter en bandoulière un petit fauteuil pliant ou une vieille nappe pour s’asseoir accroupi. La première fois que j’ai participé à un tel stage, c’était il y a cinq ans avec un groupe allemand le long de la Moselle. En partant à Paris, je n’ai pas eu l’occasion de trouver un stage. Mais le hasard m’a permis par internet de rencontrer un caricaturiste avec lequel j’ai fait une expérience, place du Tertre. Les caricaturistes sont, selon les cas, « officiels » quand ils ont pignon sur rue, tout autour de la célèbre place. Mais d’autres sont non-officiels, dans les environs de la place et souvent mobiles autour du Sacré-Cœur. Certains sont en situation irrégulière. Les techniques sont diverses : ils utilisent la couleur, dans un style portraitiste. D’autres pratiquent la silhouette aux ciseaux ou croquent en noir et blanc à la mine de plomb. Les prix varient, de quinze Euro à 40 Euro. Le résultat n’est pas toujours en rapport au prix, ni même au temps que l’on consacre. Je peux en témoigner, car je dessine souvent lors de séminaires ou de mariage une trentaine de personnes en une demi-journée. Mais ces dessins sont sommaires, visant surtout à donner une ambiance pendant une fête, pas à faire « un chef d’œuvre ». Un caricaturiste peut réussir un dessin marrant en quatre minutes. À d’autres occasions il peut rater un dessin en y passant pourtant beaucoup de temps. J’ai vu là-bas quelques grands professionnels qui m’ont impressionné. Mais en parlant aux uns et aux autres, et en observant certains, je pense qu’il n’y a jamais de garantie de réussir un dessin à main levée. Chacun a son style. Il faut savoir qu’un client sur trois a « une tête » qui passera facilement : un menton en galoche, une grosse tignasse ou encore des lunettes bizarres facilitent le dessin. Si vous avez un visage banal ou trop bien proportionné, la caricature ne donnera pas grand chose. Il faudra jouer sur une situation, ou un accessoire. Par exemple, Jean Gabin, était souvent représenté en gabardine typique des commissaires de police et avec un Borsalino. Son air était celui d’un homme méfiant à côté d’une blonde compatissante.
C’est en son honneur que je souhaiterais dédicacer ce premier article … |
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Mise à jour le Samedi, 07 Août 2010 08:00 |