 | Je m’envole pour Beyrouth ce jeudi 17 février 2011 avec pour mission de raconter des contes à des publics francophiles levantins. La culture française est restée vive au Liban. Elle est encouragée par des centres culturels , des médiathèques et des enseignants . Ma première prestation aura lieu pour l’ambassade de Belgique à Beyrouth . C’est une animation de caricaturiste. Je devrai croquer sur le vif des musiciens de l’orchestre philarmonique du Liban sous la direction du chef d'orchestre libanais M. Harout Fazlian . |
L'ambassade donne un concert à l'Eglise St.-Joseph à Achrafieh (Beyrouth). Un jeune soliste belge, Karel Coninx, et sa compagne, Claire Bourdet, se produiront également à cette occasion . 
Ensuite je pars vers la plaine de la Békaa, ce haut plateau fertile ou depuis l’Antiquité , on plante la vigne . La renommée du vin libanais date de l’époque romaine . Le Liban est traversé par une double chaîne de montagne . Pour le moment , de la côte entre Saida et Tir , on observe les crêtes et cimes enneigées , là ou poussent le cèdre et le pin maritime .
J’ai préparé pour mes publics d’enfants ou d’étudiants des thèmes de contes et de petites histoires suivies parfois de débats . Nos problèmes communautaires belges seront sans doute abordés , mais avec humour et tact . En effet , le gouvernement libanais est tombé à la mi-janvier , et les chiites imposent leurs vues avec fermeté . Tout le monde suit avec curiosité , inquiétude et espoir les événements d’Egypte et du monde arabe . Je terminerai ma tournée dans la vallée de la Kadisha, haut lieu spirituel des ermites chrétiens , bien avant les croisades.
En préparant ma tournée, j’ai réveillé mes souvenirs de voyages dans le Maghreb. En 1978, j’ai accompagné sept Liégeois, étudiants en médecine.
J’avais 21 ans et j’étais un peu « déboussolé ». Cette raison m’a fait partir à l’étranger sur un coup de tête pour suivre l’école de la rue …Cette école buissonnière , m’a donné un diplôme
en philosophie du bonheur , un master en vagabondage et art de la débrouille. Les petits boulots à l’étranger ou le bénévolat , c’est ce que je recommanderais à des jeunes qui se cherchent . Il existe maintenant , avec la mondialisation , des tas de filières : secteur associatif , environnement , horeca …Pour ma part , en choisissant un métier artistique , je n’ai jamais connu la sécurité .
Une vie de Romanichel !
Mais au moins , elle m’a rendu heureux .
Mes souvenirs de voyages en Afrique du nord
Le Hoggar
 J’accompagnais 7 liégeois, étudiant(e)s en médecine. Avec deux vieilles Land Rover rafistolées à Spa, on a parcouru pendant 25 jours, le sud algérien . Une odyssée de pannes mécaniques , désorientations et arrêts forcés entre un oued et une piste perdue …
Les conditions atmosphériques ne nous ont pas permis de gagner le Mali. Le Paris Dakar n’avait pas encore rendu médiatique ce désert saharien. Et on ne parlait pas des moines de Thibirine, assassinés 16 ans plus tard et mis à l’honneur dans un excellent film l’an dernier.
Un pays mystique pour les contemplatifs, c’ est le Hoggar. Ce fut le point d’orgue de notre voyage. L’Assekrem , ermitage perdu dans les montagnes... Ce pic culminant fut le refuge de Charles de Foucauld au temps des révoltes Touaregs. De nos jours, il doit y subsister un ermite ...
Il y a trente ans, on pouvait encore circuler avec une certaine liberté jusqu’au Sahel. Les risques n’étaient pas politiques, mais naturels. Les pistes principales nord sud n’étaient pas bitumées et la signalisation était presque inexistante . Pas de gps, pas d’internet ni de téléphones cellulaires. L’utilisation du courrier timbré en poste restante et la radio étaient les rares moyens de communication. L’incertitude et l’exotisme étaient garantis pour les rares voyageurs occidentaux . On ne parlait pas non plus du réchauffement du climat et des graves conséquences pour une agriculture fragile . A l’aurore, en contemplant l’un des plus ciels du monde, on espérait la visite du Petit Prince de Saint Exupéry.
Le Haut Atlas
Il y a une quinzaine d’années , j’ai parcouru en huit jours un sentier du Haut Atlas marocain , avec une mule pour porter mes bagages. Une sorte d’âne bâté et entêté comme la célèbre Modestine qui avait servi au romancier Stevenson pour sillonner les Cévennes. Hélas ma mule choisissait parfois ses itinéraires , en fonction d’un picotin berbère. Et j’ai dû, bon gré mal gré, la suivre avec un air idiot quand on m’observait. Si l’expérience vous tente, c’est facile et cela peut se faire en famille avec ou sans guide . Les pistes connues sont proches du Toubkal à deux heures de Marrakech. L’hospitalité berbère est proverbiale. L’authenticité de ces villages de montagne comblera l’amateur d’exotisme. J’ai passé une merveilleuse soirée à écouter en arabe un conteur mauritanien. Malheureusement , je n’ai rien compris …
Il faut faire vite, car le tourisme « globalise et standardise » ces logements chez l’habitant. On peut regretter qu’avec le confort, l’eau et l’électricité , on perde de plus en plus la culture sobre des Berbères. Mais ce développement réjouit la population locale. Tout ceux qui connaissent le Maroc apprécient le professionnalisme du tourisme .
J’ai l’intention de travailler ce printemps un répertoire de contes arabes et persans, mais aussi des cours de croquis rapides. Que de romantisme et de poésie je découvre depuis quelques mois … Une occasion , si vous êtes un centre culturel , une école ou un simple curieux , de découvrir que les arabes ne sont pas seulement voleurs de poule et poseurs de bombe , pour ceux qui l’ignoreraient encore . Il est urgent de casser des préjugés et amalgames malsains , pour construire une société ou tout le monde a sa chance …
Pour une prestation, n’hésitez pas à me contacter à mon retour
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