| Du 1 au 4 juin, la rédaction de notre site régional www.bestofverviers.be a décidé, comme lors des régionales de 2009, de donner la parole à quatre jeunes femmes de notre région de verviers, candidates pour un mandat au Fédéral. Quatre femmes, quatre questions de fond. Ces questions sont inspirées en grande partie par les éditoriaux de deux rédactrices en chef d’envergure : Béatrice Delvaux du journal Le Soir et Christine Laurent du Vif. Ensuite et afin de porter un regard extérieur et quelque peu hors de la mêlée en cette période de grandes incertitudes politiques, nous avons été sensibles à la perception que des journalistes français du Monde et de Libération portaient sur la situation politique de notre pays.
Marie-Martine Schyns, 2ième candidate suppléante sur la liste CDH, vous êtes par ordre alphabétique, la dernière à répondre à nos quatre questions. Merci à vous |
Question 1. Les priorités, celles qui intéressent les citoyens ? « Les francophones sont lancés dans un pitoyable sauve-qui-peut Les partis francophones cherchent à gagner le leadership au sud du pays. Et s'échangent d'acides et violents propos. …Enfermés dans un cénacle étroit de plus en plus isolé des citoyens, nos élus perdent de vue notre réalité. Les électeurs ne demandent pas de miracle, mais bien des programmes clairs qui corrigent les dérapages du passé et donnent envie de repartir. Un souffle nouveau. Chômage, retraites, faillites, crise, sécurité sociale, les craintes sont nombreuses. Et les attentes de solutions, tangibles. » se demande Christine Laurent, Rédactrice en chef du Vif dans son éditorial de ce 6 mai 2010 Chômage, retraites, faillites, crise, sécurité sociale,…quelles sont vos trois priorités à ce niveau ?Une chose me frappe à la lecture de cet édito : la rédactrice en chef semble mettre tous les élus dans le même sac. Or, si les questions institutionnelles sont importantes aujourd’hui, il est faux de dire que les mandataires ne s’occupent pas de sujets plus pragmatiques. En ce qui me concerne, mon quotidien familial et communal me permet de rester en prise directe avec la réalité. Je suis consciente de ce qui est essentiel pour le citoyen : l’emploi, un pacte entre générations et la qualité de vie. Voici donc mes trois priorités dans les thèmes liés à ces élections fédérales. Pour l’emploi, la ministre Joëlle Milquet, a réussi à limiter les effets de la crise, en proposant le plan WinWin (aide à l’embauche pour les employeurs qui engagent des jeunes) et en maintenant les mesures anti-crise (notamment le chômage économique pour les employés) Le cdH poursuivra dans cette voie. La sécurité sociale, les pensions et les soins de santé sont intimement liés, dans notre société où l’allongement du temps de la vie demande un vrai « pacte intergénérationnel ». A propos des pensions en particulier, il est essentiel d’organiser notre système de pensions avant tout sur le régime du premier pilier (pension légale) et sur une carrière professionnelle à allonger sans augmenter l’âge de la retraite. Derrière ma troisième priorité « qualité de vie », se placent toutes les actions pour un « mieux vivre ensemble ». Qu’elles concernent la mobilité, la sécurité, le service public, la conciliation vie familiale-vie professionnelle, ces actions doivent être réalistes et durables. Enfin, et parce que c’est pour moi la base de tout, et que cette compétence reste (quoi qu’on en dise) transversale, je me battrai pour une politique éducative prioritaire, innovante et volontariste. Mieux vivre ensemble | |
Question 2. La N-VA, se profilent comme la seule certitude de sortie des urnes flamandes. « …Le sort de la Belgique et la façon dont elle sera triturée, découpée, dépecée sont d’autant plus assurés comme plat de résistance postélectoral qu’en ce moment, Bart de Wever et son parti nationaliste, la N-VA, se profilent comme la seule certitude de sortie des urnes flamandes. Le socialiste flamand Johan Vande Lanotte affirme que le leader nationaliste se révélerait être un interlocuteur jouable autour d’une table de négociation, à la manière d’un Hugo Schiltz à la grande époque de la Volksunie. Pas sûr que les partis francophones aient envie de vérifier la pertinence de cette thèse…. » par Béatrice Delvaux, Rédactrice en chef du Soir le 30 avril 2010 Les propos de De Wever sont clairs : "Continuons-nous de prendre le fédéralisme de coopération comme excuse pour ne rien faire, ou osons-nous enfin aborder sur le fond les problèmes de ce pays" Votre sentiment ?
Effectivement, le résultat du scrutin en Flandre déterminera les acteurs autour de la table des négociations et les francophones ne considèrent pas de Bart de Wever comme un interlocuteur constructif. Ses propos que vous citez ne sont pas objectifs et confirment son envie de saper la Belgique. Cependant, les francophones devront eux se montrer constructifs, quels que soient les négociateurs au Nord. En effet, pour BHV et la réforme de l’Etat, les élus doivent trouver une solution rapide afin de s’attaquer sans délai aux enjeux importants, tels l’emploi, le développement économique, la qualité de vie des citoyens.
Question 3. Belgique a-t-elle encore un sens ?
Vu de France : - « Le Parlement belge a prononcé, jeudi 6 mai, sa dissolution, ouvrant la voie à des élections à haut risque le 13 juin, à l'issue desquelles Flamands et francophones devront renégocier les termes de leur cohabitation sans laquelle le pays pourrait éclater. » LE MONDE.FR le 06.05.10
- « Vu la radicalisation de la Flandre, il (le roi) sait que le résultat du scrutin accouchera d’un pays encore plus ingouvernable, néerlandophones et francophones ayant manifestement décidé de ne plus rien négocier. » Libération 30 avril 2010
Vu de Belgique : - Le Soir se demande si la Belgique a "encore un sens". Et pour vous la Belgique a-t-elle encore un sens ?
L’approche des deux journalistes français me parait approximative et racoleuse. Il faudra de toute façon négocier pour trouver une solution, qu’elle aille dans le sens de plus d’autonomie ou de collaboration.
Mais plus que jamais, nous devons dire « NON », comme en 2007, aux extrémistes et à ceux qui veulent scinder la Belgique. Plus que jamais, nous devons dire « OUI », à ceux qui, comme nous, cherchent des solutions de réformes équilibrées. Oui, notre Pays en vaut la peine! Oui, nous y sommes attachés! Oui, la rencontre des cultures et des langues est un plus! Oui, nous pouvons réussir la cohabitation entre les citoyens flamands et francophones! Oui, nous pouvons encore avoir un projet mobilisateur en commun dans une Belgique moderne! Oui, nous pouvons réformer notre pays mais sans le vider de sa substance! Plus que jamais en 2010, à chaque moment de notre vie en société, dans le monde comme en Belgique... L’union fait toujours la force.
Question 4. Courage, créativité, imagination ? « Un remodelage inévitable pour un pays aux multiples lignes de fracture et qui va demander de l'imagination, de la créativité... et beaucoup de courage! » par de Christine Laurent, Rédactrice en chef du Vif dans son éditorial du 6 mai 2010 Par quels actes concrets donneriez-vous du sens au mot courage ?
Quand les politiciens flamands parlent de « 5 minutes de courage politique », ce n’est pas celui que nous devons avoir. (Il ne suffit pas de voter une loi…)
Le courage politique des francophones (wallons et bruxellois) passe par le retour d’une gestion budgétaire rigoureuse, qui a commencé, et par un développement économique wallon fort, qui n’est certes pas facilité par la crise mondiale actuelle. C’est la clé d’un dialogue ré-équilibré avec les flamands. C’est aussi la clé de la prospérité de la Wallonie et de la qualité de vie de chacun. Pour moi, le courage politique, c’est donc de prendre et mettre en application des mesures (pas nécessairement toujours populaires) qui permettent ces nouvelles perspectives. Au Nord comme au Sud, le courage consistera aussi à proposer ou accepter des compromis, en se préoccupant de l’intérêt commun et en bannissant de ses intentions toute visée électoraliste. Merci Marie-Martine Schyns
|