Rapsat Pierre
Écrit par Best of Verviers   
Dimanche, 27 Septembre 1992 10:02

Pierre Raepsaet est mieux connu sous le nom de Pierre Rapsat. Il est auteur-compositeur-interprète. Né à Ixelles le 28 mai 1948, il est décédé le 20 avril 2002 à Verviers, sa ville d'adoption. Son père était flamand et sa mère, la fille de réfugiés Asturiens natifs de Gijon durant la guerre civile espagnole. Ces événements ont été à la base de la création de chansons comme « Adéu », inspiré d'un village catalan El port de la Selva où il se rendait  en vacances et « Aurore » inspiré par sa grand-mère maternelle espagnole. A l'âge de dix ans, ses parents s'installent à Verviers, qui va devenir sa ville.

 

Voici pour votre intérêt, un échange de courrier (la lettre est conservée à l'école) datant de 1992 entre des élèves de sixième primaire et Pierre Rapsat. Celui-ci prenait le temps de répondre par écrit à des enfants et pour leur plus grande joie, de leur renvoyer la lettre. Assez rare que pour être souligné ! Tout un symbole !

En quelle année êtes-vous né et où ?

        Je suis né à Ixelles en 50

 

Où habitiez-vous durant votre enfance ?

        A Bruxelles jusque 10 ans ensuite  Verviers

 

Quelles écoles avez-vous fréquentées?

        Ecole communale de Heusy    -    L'Athénée

 

Aimiez-vous aller à l'école ?

        Pas trop

 

Avez-vous appris la musique au conservatoire de Verviers ?

        Non

 

Comment avez-vous appris la musique et quand ?

        Tout seul sur une guitare à l'âge de 13 ans

 

Quel(s) instrument(s) jouiez-vous ?

        Guitare et synthétiseur

 

Avez-vous laissé vos études scolaires pour commencer la musique ?

        En partie, ensuite définitivement

 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier de musicien ?

        Parce que c'est le métier que j'aime

 

Comment et quand a débuté votre carrière ?

        En 1970 avec le groupe Laurelie

 

Avez-vous déjà donné des concerts à Verviers et où ?

        Bien sûr ! Entre autre au Grand Théâtre

 

Quel est votre premier disque ? Et quand est-il paru ?

        Mon premier 33t s'appelle New York en 1973

 

Venez-vous souvent à Verviers ?

        J'habite Verviers

 

Quel est l'endroit ou le monument que vous préférez à Verviers ?

        Le Grand Théâtre

 

Donnez-vous des cours de musique ?

        Non

 

Composez-vous à Verviers ?

        Souvent

 

Quels sont vos hobbys durant vos temps libres ?

        Sports - Lecture - Cinéma

 

Est-ce facile de pratiquer votre métier ?

        Plutôt difficile

 

Quels sont les pays que vous avez parcouru durant votre carrière ?

        France, Canada, Pologne, Tchécoslovaquie, Singapour, Allemagne, Hollande, Suisse

 

Les élèves de sixième année  SFX2 Verviers 1992     

 

 

Vous êtes un des plus célèbres Verviétois. Comment qualifiez-vous vos liens avec la cité lainière ?

 

P.R. : J’y ai passé une partie de mon enfance. J’y ai une partie de mes racines. C’est une ville à laquelle inconsciemment, petit à petit, je m’y suis attaché parce que j’y ai des amis, parce que j’y ai des souvenirs, parce qu’il y a une partie de ma vie. Verviers c’est un peu chez moi... C’est une région que j’aime bien, même si comme toutes les régions que j’aime bien, j’ai parfois envie de m’en éloigner, mais aussi envie d’y revenir. C’est une attache.

 

Acta : Qu’est-ce que vous aimez à Verviers ?

 

P.R. : J’aime la région, j’aime l’environnement. Ce que je regrette à Verviers c’est qu’à un moment on a fait un peu n’importe quoi au niveau urbanisme. On a saccagé des lieux magnifiques. Verviers est une ville au charme discret que l’on découvre petit à petit. Parfois, c’est une ville qui sommeille un peu, je le regrette, elle manque de vie, d’enthousiasme. Mais c’est aussi une ville agréable, un petit rayon de soleil et tout rentre dans l’ordre…

 

Acta : Et le café 66 à Verviers ?

 

P.R. : J’ai joué à mes débuts avec Francis Géron, dans les années ’70 et c’est avec lui que j’ai commencé à faire des groupes de bal.

 

Acta : Le 66 fait parler de Verviers au niveau culturel, musical…

 

P.R. : Il suffit de deux ou trois personnes pour mettre un peu d’animation dans une ville. Un très bon exemple : votre père (NDLR : René Schyns, Président du Festival de Welkenraedt). A Welkenraedt, il y a eu le festival de théâtre qui a fortement grandi avec la renommée et la réussite qu’on lui connaît aujourd’hui. Il faut savoir qu’à Welkenraedt, ils ont démarré dans une arrière-salle de bistrot, la « Concorde » et je me suis toujours demandé pourquoi Verviers n’avait jamais lancé une telle initiative alors qu’il y avait un théâtre. La preuve donc, comme je vous le disais, qu’il suffit parfois d’une ou deux personnes dynamiques et entreprenantes pour oser et réussir un projet. C’est ce côté que je regrettais, autrefois, à Verviers. Je me rappelle la première fois que j’ai joué (début des années ’80) au Grand Théâtre à Verviers, j’ai dû négocier moi-même quelques jours voire quelques semaines pour pouvoir y passer. Le théâtre ne bougeait pas beaucoup, c’était fort conservateur. Aujourd’hui c’est bien sûr une autre époque, c’est différent.

 

Acta : Verviers ne vous a-t-elle jamais inspiré une chanson ?

 

P.R. : Apparemment non. Mais il est évident que ce que j’ai pu ressentir ou vivre à Verviers peut se retrouver, par bribes, dans certaines chansons car inévitablement, on est influencé par ce que l’on voit et ce que l’on entend. Il y a des petites ambiances ou atmosphères verviétoises qui indirectement peuvent se retrouver dans certaines chansons.

 

Acta : Vous avez des endroits clefs où vous allez régulièrement à Verviers ?

 

P.R. : Quelques bistrots. La Brasserie Georges, c’est un copain. Le Saint Andrews, c’est un copain aussi… Sinon c’est un resto par-ci par-là.

 

 


 

 

Article de Laurence Schyns

 

Acta magazine

Mise à jour le Vendredi, 20 Avril 2012 18:34