Houben Grégory |
Écrit par Best of Verviers | ||||||
Samedi, 20 Septembre 2008 17:49 | ||||||
- D’autres passions aujourd’hui ? la cuisine, la poésie, mon asbl "wooha" (une agence artistique soutenant un collectif de jeunes musiciens talentueux) et le printemps! L'album 2008 "Après un rêve"
- Quelle est la part de l’influence de Steve (ton papa) dans ta jeunesse ? Concrètement, lorsque tu regardes en arrière, te souviens-tu de faits, de moments, de rites,… qui t’ont baigné durant toute ton enfance ? Oulala oui, j'ai beaucoup de souvenirs de tout ça! On écoutait énormément de musiques à la maison, jazz, classique, folk,... Sans le savoir, j'ai écouté des centaines de disques et ça compte énormément à cet âge là ! Mon père avait une personnalité forte, du talent et de la reconnaissance, j'étais tellement fier de lui, c'est sans doute pour ça qu'il m'a influencé tellement. Je n'ai jamais eu aucun mal à lui ressembler. Je me souviens qu'il me jouait toujours la même chanson avant que je n'aille au lit: " Naar bet zolopot..." il a de l'humour!! Quand je rentrais de l'école avec ma mère, la table de la cuisine était remplie de tasses à café et de partitions... il jouait de la flûte toute la journée. Quelle enfance douce et heureuse!
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
-Pourtant tu dis souvent que tu as voulu t’écarter de l’influence musicale de ton papa lors de ta période « fils rebelle » ? Le théâtre prend alors la place de la musique. Ce vécu, t’a-t-il permis de mieux te découvrir ? Laisse-t-il des traces aujourd’hui ?
Oui, j'ai du exister aussi, je devais me démarquer, ne pas lui ressembler tout a fait, conquérir ma propre identité, être moi tout simplement.
C'est pourquoi je lui disais: " fiche moi la paix avec ta musique, je veux être comédien". j'ai don suivi des cours de théâtre jusqu'à 17 ans, année où je suis parti un an au Brésil. La solitude m'a ouvert les yeux sur qui j'étais vraiment et je suis revenu musicien! J'ai dû rattraper le temps perdu et étudier comme un fou, des partitions et du café plein la table!(rire)
Aujourd’hui je suis revenu au théâtre. Je joue dans une pièce de “jazz théâtre “ qui s’appelle la “Wild Party” où nous sommes 4 musiciens et un comédien et aussi dans un spectacle que l’on a écrit avec Agnès Limbos où je suis comédien cette fois! C’est l’histoire d’un couple improbable qui se marie à New-York! Une douce folie!
- Où as-tu fait tes études scolaires ? Un souvenir ? A l'athénée Verviers 1. J’entretenais de très bonnes relation avec madame Cormeau, le proviseur! Elle savait que je n’allais jamais devenir mathématicien... elle au moins (rire)
- De tes années au conservatoire, quel est en bref ton parcours ? A 13 ans je suis des cours de diction et déclamation. Je commence l'art dramatique à 14 ans. A 17 ans, je pars au Brésil. Je reprends des cours de musique à 19 ans à Verviers. A 20 ans, je rentre au conservatoire de Maastricht et à 21 je rentre au conservatoire de Bruxelles où je resterai 3 ans.
- Lorsqu’on te voit sur scène, tu dégages beaucoup d’émotions. Elles sont probablement très intérieures. Je dirai : joie, générosité, respect de chacun, … Dans la musique brésilienne, on retrouve cette joie. Visiblement, elle a beaucoup d’importance pour toi. Parle-nous en ? J'éprouve c'est vrai beaucoup de bonheur à jouer de la musique, et je ne le cache pas sur scène! Quand au respect de chacun, c'est primordial dans un groupe. j'ai une admiration pour les musiciens avec qui je joue, ils me font progresser à chaque fois que l'on joue ensemble! La musique brésilienne peut-être très triste. c'est dans la nostalgie que je trouve mon plus grand bonheur, le souvenir et comme ils disent là-bas, la "saudade". un mot intraduisible , un mélange de tristesse, de nostalgie,de sentiment de manque ... le vague à l'âme!
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
- Tu parles aussi de bonheur. Lorsqu’on te voit sur scène tant avec ton papa qu’avec ton groupe, qu’avec Julie,… on pourrait presque dire que le bonheur est … sur la scène ? Ce sont des moments privilégiés. La musique improvisée est éphémère, par définition. Sur scène , je ressens un sentiment d'immortalité, d'envoûtement, une sorte d'ivresse... pourtant je ne bois jamais avant un concert ! (rire)
-Dans le jazz, tu aimes particulièrement la période des années 50. Pourquoi ? Les années 50 sont ,en jazz, les années les plus créatives et les plus étonnantes. Loin des démarches intellectuelles, je jazz était populaire, les musiciens étaient des stars et on ressentait une grande jouissance. Aujourd'hui, le jazz devient une musique "subsidiée" et a un peu perdu son côté révolté! C'est devenu une musique très politically correct. Et puis mon côté nostalgique fait que j'aime idéaliser le passé! Pourtant, je suis bien ici et maintenant. J'adore 2008 par exemple!
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
- Tout ce qui est musique populaire te tiens à cœur. C'est au brésil que ça m'a sauté aux yeux. J'ai assisté a un match de foot au Maracana, le plus grand stade du monde! une foule ne ment jamais.. La même chose avec le carnaval bien sûr ! Force, sincérité , enthousiasme... c'est la musique populaire. Je ne fais pas de la musique pour la jouer seul dans mon salon, je veux la partager avec le plus de monde possible... Malheureusement le jazz n'est pas facile pour ça, espérons que je pourrais contribuer à le rendre un peu plus... populaire.
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
- Parles nous de ton amour pour la trompette ? Comment t’est venu l’idée de jouer de cet instrument ? Je pense que ça aussi était écrit en moi. Un jour ça m'a paru comme une évidence.. Je ne sais pas expliquer. Le son de la trompette m'a toujours emmené plus loin que les autres.
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
- Tu nous offres de nombreuses facettes de ton talent puisque tu chantes également. C’est très beau ! Les émotions sont-elles différentes ? Non, c'est juste une manière de dire les même choses différemment. Je crois que je joue comme je chante. Quand je joue de la trompette, je ne pense pas "trompette", je pense plutôt "chant".
Photo Pivi Molinghen pour Best of Verviers
-Que montres-tu en premier lieu à un ami de passage en visite à Verviers? Ma mère, je suis très fier d'elle et je l'aime beaucoup.
-Le monument, la place, le site que tu préfères à Verviers ? La place Vieuxtemps, par nostalgie.
-Un resto sympa ? J'aime bien aller chez Momo rue Jardon mais je ne me souviens plus du nom exact du restaurant! J'aime aussi l'ogre de barbarie avec les sculptures et les peintures de René!
-Un café sympa ? Lorsque j'y habitais encore, j'allais au St Andrews... Ah la Guiness !
-Quelles sont les trois meilleures qualités de notre ville ? La Vesdre, le conservatoire et les magasins ouverts le dimanche rue de Dison.
- Tes nouveaux projets. Parles-nous en ? Nous avons monté, avec Micheline Pelzer (la fille de Jaques) un groupe en hommage à Chet Baker pour les 20 ans de sa mort. Il y a Bart De Nolf à la contrebasse et Quentin Liégeois à la guitare, Micheline est à la batterie. Cela me paraissait important de mélanger 2 générations de musiciens, une qui a connu et joué avec Chet, l'autre qui a été bercée par sa musique! Ce qui prouve encore que la musique de Chet est intemporelle et immortelle! Je suis entrain d'écrire des chansons en français... mais chuuuuuut, je ne sais pas encore où cela va me mener. Tous mes projets sont visibles sur le site www.wooha.be
Merci à toi Grégory pour cette rencontre riche en découvertes Merci aussi
Christophe Dechêne pour Best of Verviers mai 2008 Pivi Molinghen pour les photos de Grégory. Toute reproduction interdite sauf autorisation des auteurs
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Mise à jour le Mardi, 14 Septembre 2010 06:09 |