Roulements de tambours et compte à rebours pour la fin d’UN monde |
Écrit par Nathalya Anarkali | ||
Lundi, 02 Janvier 2012 00:38 | ||
Ici, en Espagne, on marque le coup (c’est le cas de le dire) en avalant 12 grains de raisin, soit un par campanada, comme expliqué dans une précédente lettre de tchèt volant grenadine où je décrivais au jour le jour toutes les traditions ibériques liées aux fêtes de fin d’année. Pour cette Saint-Sylvestre, par contre, c’est depuis le calme de mon village face à la Sierra que la transition s’est opérée, loin des cotillons, des bulles dorées et des embrassades multiples, depuis une solitude tout aussi ascétique que bénéfique cette année. En écrivant ces mots depuis mon bureau, j’avais pour compagnie mes chats ronronnant sous les images décorant mon meuble d’ordinateur : les symboles mayas d’un calendrier dont le monde n’a jamais autant parlé ces derniers temps. Mais je considère aussi que, même sans compagnie humaine « physique », j’étais pourtant auprès de bien des gens répartis sur trois continents de ce vaste monde, tel qu’il m’est en tout cas reflété depuis la loupe de mon profil Facebook. J’entends organiser mes réflexions en m’inspirant du réseau social, que j’ai joyeusement troqué contre celle qui, à mes yeux, n’est plus du tout lanterne magique. Je suivrai pour cela le nouveau principe de cette ligne du temps ou timeline auquel les Facebookeurs s’adaptent tant bien que mal. En adoptant cette nouvelle mise en page, j’avais pour ma part passé une journée entière à fouiller dans les photos souvenirs pour illustrer certains des « événements marquants » prévus dans cette ligne du temps depuis la naissance jusqu’au temps présent. J’avais alors saupoudré cette ligne de moments forts ou drôles, importants ou cocasses, émouvants ou délirants. Et j’aime maintenant à la dérouler pour faire un peu le bilan, tout comme j’aime m’arrêter sur des images d’autres murs, ou des nouvelles marquantes. Or certaines des nouvelles en provenance de ma / notre terre liégeoise ont été particulièrement dures en ce dernier mois de l’année. Le 30 décembre, sur le mur du Verviétois Urbain Ortmans, j’apprends qu’un autre Verviétois vient de trouver la mort après avoir consacré sa vie aux autres: Philippe Havet, qui travaillait pour Médecins Sans Frontières. Il est décédé des suites d’une fusillade en Somalie. Certains, en apprenant la nouvelle, font état de leur tristesse et se demandent pourquoi un tel exemple d’engagement humanitaire est si mal récompensé. Quant à moi, après avoir vu son « album » de 2008 sur Télévesdre, je tente de garder en tête ses réflexions concernant l’aspect dérisoire que peuvent prendre les problèmes occidentaux face à la détresse d’enfants pris dans la folie humaine, et surtout son explication de la façon dont il parvenait toujours à reprendre le dessus après les larmes, pour redoubler d’efforts et tenter de réconforter et de reconstruire ce qui pouvait l’être, au cœur du chaos. C’est pourquoi j’ai décidé de publier cette interview sur mon mur, accompagnée de ce statut : Mes pensées vont aux familles, mais pas uniquement à la sienne. Je pense aussi à toutes ces autres personnes auxquelles il a rendu un petit sourire, qui ne verront plus le sien. Puisse ce témoignage nous aider à discerner ce qui est vraiment important en cette fin d'année. Comme je l'ai dit dans un autre post, puisse 2012 voir la fin du monde de la haine et de toutes ces guerres complètement stériles et si dévastatrices. Chapeau Bas, Monsieur Havet. L’avant-dernière phrase de ce post n’est évidemment pas fruit du hasard, et c’est à dessein que je mentionne cette fameuse « fin du monde » à laquelle je reviendrai en fin… d’article ! Mais avant cela, continuons à réfléchir à cette violence stérile et dévastatrice. Car en continuant à remonter le temps sur mon mur virtuel, on trouve le 18 décembre une photo envoyée depuis Marrakech par un de mes anciens élèves.
Ilyasse m’a étiquetée sur cette image de la Place Jem3a el Fna. On y voit de jolis tableaux au bas d’un néon éteint qui semble faire de la pub pour cette huile d’argan dont on nous vante à raison les mérites. Il s’agit du restaurant Argana qui, outre le dernier ‘a’ de son nom, a perdu bien des vies le 28 avril 2011 dans le souffle de cette explosion qui a endeuillé la belle Marrakch… Sans un minimum de mémoire historique (qui, des suites de l’accélération du monde, nous fait malheureusement de plus en plus défaut à très court terme) on pourrait croire à une galerie d’art moderne en observant cette photo de deux touristes se dirigeant vers les images trônant sur des étals de fruits secs et de délicieux jus d’orange. Mais ces échoppes tiennent en fait apparemment le rôle de cache-misère, tout comme ces tableaux semblant appeler de leur art à la fin de l’horreur… J’avais été profondément marquée par cet attentat dans un lieu où j’avais vécu des moments très heureux. Le jour de cette triste nouvelle, j’avais d’ailleurs voulu conjurer la peine en publiant une photo de moi en ces lieux, implorant l’univers d’y faire vite revenir, sur tous les visages, le sourire que j’arborais alors en regardant le serveur qui est peut-être mort dans cet attentat. S’en était suivi une conversation avec plusieurs personnes : Gavi, un voisin grenadin s’inquiétant de l’endroit où je me trouvais alors ; Majdouline et Nouha, d’anciennes élèves marocaines qui avaient remplacé leur photo de profil par une main de Fatima, assez semblable à celle de la campagne ‘Touche pas à mon Pote’, où il était écrit en arabe ‘Matqich bladi’, ce qui veut dire ‘Touche pas à mon pays’, une chanson d’un groupe de rap originaire de la ville rouge, Fnaire; et enfin, Achraf, un autre habitant de Marrakech, amoureux de l’histoire d’Al-Ándalus, nous disant que la nuit de l’attentat, déjà, la place Jem3a el Fna retrouvait la vie normale, sauf pour l’Argana bien sûr. Et oui, on n’a pas le choix, les gens de bonne volonté n'ont que cette alternative; la vie continue, envers et contre tout ou contre tous. Cette phrase se répète en tellement de lieux, parfois simultanément, face à ce tourbillon de non-sens dans lequel notre monde semble plongé. Je vois de plus en plus souvent s’afficher sur les profils de mes plus de 860 contacts, quel que soit leur âge, quelles que soient leurs langues ou leur provenance, des commentaires liés à la folie de ce monde dont ils voudraient « descendre »... En ce même 18 décembre tombait une autre nouvelle : le dernier soldat américain quitte l’Iraq. « Tout ça pour ça… » est la seule phrase qui m’était venue à l’esprit pour commenter cet événement. Et je m’en réfère ici à mon collègue iraquien Akram, qui avait participé à mon congrès d’avril sur les Mille et une Nuits, intitulé De Bagdad à Grenade. C’est depuis son exil grenadin que ce francophile amoureux de son pays m’avait fait découvrir la merveilleuse chanson Je m’appelle Bagdad, car il disait que je lui rappelais la chanteuse. En ce dernier mois de 2011, il me confiait en P.S. d’un email faisant état du retrait des troupes : “Los norteamericanos se replegaron, pero solo los de uniforme y no antes de dejar la tierra sembrada de odio!” (ce qui signifie: « les Nord-Américains se sont repliés, mais juste ceux qui portent l’uniforme, et ce après avoir semé la haine sur cette terre !»). Je ne pouvais alors m’empêcher de penser à une phrase de l’artiste nord-américain Robert Mirabal, un Indien Pueblo de Taos, au Nouveau-Mexique, fidèle de Facebook également. Chaque jour sur son mur, il pose des questions d’introspection à ses fans qui, tous depuis leurs origines extrêmement variées, ont le sentiment d’appartenir à une communauté grâce à lui. L’artiste dit ceci dans sa chanson Theo’s Dream : « the memories of hate remain » (La haine a la mémoire tenace). Ce texte parle de son oncle revenu du Vietnam avec une jambe en moins et un sentiment d’inutilité « en prime », en plus des séquelles psychologiques le poursuivant dans ses rêves devenus cauchemars. Dans ce texte, Mirabal parle aussi de la haine intrinsèque que certains citoyens d’Amérique continuent d’entretenir l’un envers l’autre en raison de leurs origines. Il parle enfin du mal que son oncle avait à comprendre que son soi-disant ennemi lui ressemblait tellement physiquement, et que les blessures physiques ou morales venaient plutôt de son propre supérieur, membre du Ku Klux Klan. On voit bien cela dans le film Windtalkers de John Woo, cinéaste sino-américain qui parle là d’un épisode très peu connu il y a quelques années encore : la réalité des Code talkers. Nous voyons ici un extrait où un Marine navajo se baigne dans une rivière, moment dont un de ses « compagnons » d’armes, raciste, profite pour l’humilier et le frapper, lui rappelant que seul l’uniforme qu’il porte le différencie physiquement de l’ennemi. Sur le front du Pacifique lors de la seconde guerre mondiale, les Navajos ont eu un rôle capital dans l’issue favorable de la guerre pour leur pays grâce au fait qu’ils ont été entraînés pour utiliser leur langue de manière codée pour pouvoir éviter que les Japonais ne déchiffrent les messages des alliés. On voit ici les formations reçues par ces soldats à Hawaii; puis dans cet autre extrait un code talker écrit une lettre à son fils depuis le Japon ; il se fait alors réprimander par son supérieur car les Amérindiens n’avaient pas le droit de communiquer avec leurs familles pour éviter que les Japonais n’interceptent des courriers en partance pour la réserve, ce qui les aurait mis sur la voie quant à la nature linguistique du code. Il est effarant de constater que la langue navajo (tout comme la langue cherokee lors de la première guerre mondiale) a contribué à la victoire, alors que pendant des années, et ce, même après la seconde guerre mondiale et jusque dans les années 1970, des milliers d’Amérindiens ont été déplacés de leur réserve à des milliers de kilomètres de chez eux, pour être formatés en bons petits blancs dans les pensionnats d’État. Le leitmotiv des promoteurs de ces pensionnats était de « tuer l’Indien pour sauver l’enfant ». Le massacre, cette fois, n’était plus physique mais identitaire. Les séquelles de cette pratique ont été magistralement exposées dans un documentaire intitulé Our Spirits don’t speak English, une référence à un témoignage d’Andrew Windy Boy, en larmes, car il a oublié sa langue et ne peut dès lors plus communiquer avec ses ancêtres. N’est-il pas ahurissant de constater que le gouvernement des États-Unis ne reconnaissait pas encore à tous les Amérindiens la pleine citoyenneté à l’époque des deux guerres mondiales ! Effectivement, les USA ont reconnu le droit à la citoyenneté pour certains Natifs en 1924 (après la première guerre mondiale à laquelle les Amérindiens ont aussi massivement pris part, soit dit en passant !!!), ne reconnaissant qu’en 1940 le « droit(!) » à cette nationalité pour les personnes nées avant 1924. Mais en ce qui concerne l’Arizona et le Nouveau-Mexique, terres ancestrales des Navajos, ce n’est qu’en 1948 qu’une décision de justice a permis de reconnaître ce droit aux Natifs des deux états. Comme le disait si bien Dr. Joseph K. Dixon en parlant des soldats de la première guerre mondiale, "L’Indien, bien qu’étant un homme sans patrie, l’Indien, qui a subi un millier de préjudices de la part de l’homme blanc mué en son pire fardeau, cet Indien a déboulé de ses montagnes, de ses plaines et de ses canyons pour se jeter corps et âme dans cette bataille et ainsi contribuer à l’asphyxie de l’impensable tyrannie du Hun moderne. L’Indien a contribué à la libération de la Belgique et d’autres petites nations; il a contribué à la victoire de la bannière étoilée. L’Indien est allé en France pour venger les ravages de l’autocratie. Et maintenant, n’allons-nous pas nous racheter en rachetant la liberté de toutes les tribus?" (Traduit de l’américain à partir d’un extrait de Wikipédia concernant l’Indian Citizenship Act) Lorsque j’étais au Nouveau-Mexique en août 2011, alors que j’attendais le train à la gare de Santa Fe, je me suis protégée d’un déluge soudain sous un petit auvent, où étaient déjà assis deux vieillards qui m’ont gentiment fait de la place. Nous avons entamé une conversation, et en parlant de Verviers que je leur situais proche de la frontière allemande, ils se sont exclamés : « Ah mais on connait ce coin, on l’a vu quand on a traversé l’Atlantique ! C’est très loin… Aujourd’hui on va plus près, hehe ! On est de Kewa, c’est à 25 miles de Santa Fe ». Ce village indien correspond à ce que les Espagnols avaient nommé Santo Domingo. Les deux hommes n’en ont pas dit beaucoup plus sur leur voyage outre-atlantique, puis après avoir blagué avec un ami à eux me mettant en garde sur toutes les « bêtises » qu’ils pouvaient dire, ils sont retournés à leur conversation en une variété orientale de la langue keresane, heureusement préservée jusqu’à nos jours.
Mais ce souvenir qu’ils venaient de me livrer m’en disait long sur le passé courageux de ces deux hommes tranquilles et joviaux. Ils étaient parmi ceux qui avaient contribué à libérer mon petit pays… Un énorme respect doublé d’une grande humilité s’était emparé de moi. Le problème est qu’aujourd’hui le gouvernement des USA « vend » beaucoup trop cet argument libertaire -souvent fallacieux- pour envoyer ses jeunes dans une boucherie où sont également massacrés des milliers de civils innocents. Il laisse donc un goût très amer en bouche, comme chez mon ami iraquien qui se serait bien passé de l’opération « libertaire » des troupes que Bush envoya chez lui comme des pions sur un échiquier. Parmi ces pions, se trouvent énormément d’Amérindiens qui, proportionnellement, représentent la communauté qui envoie le plus de soldats au(x) front(s). Outre le prestige que représente encore le fait d’être un « guerrier », c’est aussi pour eux une occasion de pouvoir se forger un avenir meilleur grâce au G.I. Bill que j’avais déjà mentionné dans un article précédent où je faisais l’élégie d’un ami chicano assassiné avec sa fiancée dans son domicile d’Albuquerque. Lui n’était pas Amérindien mais Chicano, mais qu’importe. La souffrance est la même, nous sommes tous un face à elle… Les ethnies ou les décennies ne changent rien aux expériences humaines. Cette autre vidéo montre les images d’une veillée entre Marines navajos détachés en Iraq, lors d’une séance de hand-drumming pour laquelle ils avaient composé une chanson qui, personnellement, me rend très triste : Nous sommes partis loin, pour rendre le monde meilleur pour vous et pour nous / Dans cette terre de sable nous luttons. Nous, guerriers, sommes nés pour ça / Ne vous faites pas de souci, nous le faisons pour vous / Nos pères et mères sont en prières et envoient leur amour depuis très loin, c’est notre tradition sacrée / Nous avons traversé les océans ; frères et guerriers pour la vie, nous défendons notre drapeau et la liberté. Ce sentiment de tristesse ne vient pas du tout d’un manque de respect envers ces jeunes hommes et leurs convictions, que du contraire !, mais bien envers les manipulations étatiques qui déguisent les faits et font et défont les conflits en versant le sang des autres... Une bonne chose est que de plus en plus de vétérans d’Iraq et d’autres guerres ont le courage de parler ouvertement au monde entier de leurs impressions post-combat, qui sont loin d’être reluisantes. Ils se sont formés en une association appelée Iraq Veterans Against the War, et je pense que l’interview de Mike Prysner est une des vidéos les plus marquantes sur le sujet. Il appelle un chat un chat en dénonçant les vrais coupables et les vrais terroristes, j’ai nommé les virtuoses du terrorisme d’État. Or Dieu sait s’il revient souvent à la bouche des dirigeants, ce mot dont ils n’ont pas l’audace d’assumer la propriété car eux « tuent pour notre sécurité »… C’est lui, le terrorisme, toujours en ce 18 décembre décidément chargé en réflexions, qui était dans mes pensées alors que je reproduisais sur mon mur l’image d’un abribus liégeois où quelqu’un avait collé une affichette où on pouvait lire : « Dessine-moi un mouton. Notre seul ennemi, c’est la peur. Ensemble on sera plus forts ». Ceci provenait du mur Facebook d’un groupe tout nouvellement créé mais qui avait fort heureusement rapidement fait des adeptes : Nous sommes Liégeois, tristes et antiracistes. Ceci était bien entendu en rapport avec la tragédie de Liège qui s’était déroulée cinq jours plutôt, un mardi 13, jour qui ici en Espagne est considéré comme néfaste plutôt que le vendredi… En tentant d’en apprendre plus afin d’essayer de comprendre ce qui peut se passer dans la tête de quelqu’un pour en arriver là, j’avais lu une phrase hallucinante se voulant pourtant apparemment réconfortante. Elle décrivait l’auteur de la tuerie, Nordine Amrani, dont l’avocat parlait en ces termes :« Il ne se sentait pas du tout marocain, ne parlait pas un mot d’arabe et n’était pas musulman. Ce qu’il disait, c’est qu’il se sentait belge », assure son avocat, balayant ainsi toute thèse terroriste et mettant un terme à tous les raccourcis entre les origines de Nordine Amrani et son acte. (http://www.atlasmedias.com/2011/12/carnage-de-liege-mais-qui-etait-nordine-amrani/)Ce qui m’a glacé le sang est le commentaire de la rédaction qui, sous des dehors faussement conciliateurs, assimilait ainsi ‘tranquillement’ et automatiquement musulman arabophone à terroriste sanguinaire. Oui, ça peut paraître évident à certains, mais personnellement, ça continue de me sidérer. Je ne peux pas comprendre qu’on banalise à ce point cette pensée obtuse et biaisée. J’ai eu aussi mal pour Liège que ce que j’avais ressenti pour Marrakech. Bien sûr, il s’agissait sans doute là d’une réaction un tant soit peu égocentrique puisqu’on est toujours plus touchés par le malheur frappant ce que l’on connait bien. Or il est important de garder à l’esprit que ce que Liège a vécu le 13 décembre dernier est le quotidien de milliers de personnes de par le monde. C’est pourquoi j’avais voulu regarder les réactions de non-Liégeois face au drame qui frappait notre province, à commencer par nos voisins immédiats dont certains politiciens semblent vouloir à tout prix nous séparer : les Belges néerlandophones. Cette première vidéo m’avait touchée par le triste témoignage de cette jeune fille affirmant ne plus aimer sa ville, mais aussi par Walid Latir, un Tunisien venu allumer une bougie pour les victimes liégeoises et qui se souvenait des martyrs de sa terre. Jusqu'à quand cette souffrance dénuée de sens dans un monde fou, ou Mad World, chanson si bien choisie par la chaîne flamande pour résumer en images cette triste journée ? Tout ce que j’avais pu dire à la fin de cette journée, c’était mon amour pour mes racines, mais mon amour aussi pour celles des gens venus d’ailleurs qui ont su mêler leur histoire à la nôtre pour faire de Liège ce qu’elle est aujourd’hui. L umineuse de chaleur humaine, Et tout ce que j’ai envie de dire à la fin de l’année 2011 et en ce début de 2012 dont certains voudraient profiter de la réputation apocalyptique pour agiter le spectre de la fin du monde et ainsi détourner le vrai sens de la prophétie maya qui voit la fin d’un cycle et le début d’un autre, ce sont ces paroles tirées d’un discours m’ayant marquée : « Pour qu’il y ait un je, il faut aussi qu’il y ait un tu qui me permette la sociabilité. L’autre signifie le miroir, l’autre moi, l’alter ego ; mais en étant autre, il est aussi différent. Or c’est cette différence, certes déstabilisante de prime abord, qui constitue le défi nécessaire qui rendra notre société plus riche. Celui qui se libère du racisme n’est pas celui qui nie le racisme en lui, mais celui qui lui fait face de façon honnête et lucide. C’est en gérant le mal qui nous habite qu’on pourra s’ouvrir à l’autre et sortir de notre communauté de confort pour aller dans la communauté plus vaste de la connaissance. Plus j’écouterai l’autre et mieux je m’entendrai moi-même. Nos différences ne sont pas à la périphérie de notre destin individuel, elles sont au centre de notre destin commun. Je constituerai une contribution à cette société par mon altérité, en apportant à l’autre ce qui lui permettra de se reconnaitre en moi, devenant ainsi la valeur ajoutée de la dignité humaine. Même depuis nos routes différentes, nous allons tous au même endroit. Sachons, parmi tous les hommes, garder notre singularité, car il n’y a pas d’humanité digne sans la reconnaissance de la diversité. Une humanité unique est la fin de l'humanité. » Car en effet, nous ne faisons qu’un avec nos semblables humains, nous ne faisons qu’un avec la planète, et il est plus que temps de voir cette conscience planétaire prendre le dessus dans nos vie. C’est un travail mené depuis des siècles par des sages qui, grâce au monde virtuel gagnant chaque jour davantage de foyers, peuvent propager leur pensée bien plus vite et plus loin qu’auparavant. Comme le dit un proverbe trouvé sur un mur Facebook marocain en illustration de l’arganier emblématique de cette partie du monde,
La paciencia es un árbol de raíz amarga pero de frutos muy dulces... La patience est un arbre aux racines amères mais aux fruits doux et sucrés… Puisse 2012 enfin boire le nectar de la bonté, comme le colibri de ce début d’article, surmonté par le symbole du calendrier maya montrant les cinq soleils sur le point de s’éteindre. Puisse 2012 voir la fin d’un monde de racisme, d’individualisme et de capitalisme pour renaître à la conscience collective et à l’éveil spirituel. C’est là mon vœu pour l’an neuf. Avant de vous quitter, je vous invite à méditer sur la beauté de notre mère à tous… et à cogiter quant à l’auteur du discours cité ci-dessus. Qui est-il ou elle, d'après vous, parmi les propositions suivantes? Mère Thérésa – Gandhi – Tariq Ramadan – l’abbé Pierre – Jésus – Martin Luther King – Jallal ud-Din Rumi – Barack Obama – Bouddha – Joseph Ratzinger – Raoni – Mahomet. …Réponse dans le prochain article, et tous mes souhaits de sérénité pour cette dernière année d’un monde qui n’a qu’à bien se tenir jusqu’à ce qu’advienne l’alignement galactique qui saluera l’arrivée de son remplaçant…
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Mise à jour le Mardi, 03 Janvier 2012 11:20 |