Le Bethléem verviétois. 20-28/12 |
Écrit par Albert Moxhet | ||
Vendredi, 19 Décembre 2014 14:38 | ||
Il y avait autrefois plusieurs Bethléems à Verviers, il en subsiste un aujourd'hui, que l’on vit dans diverses salles jusque dans les années 1950, mais dont les représentations sont données, depuis, au Musée d'archéologie de la rue des Raines, cette année du 20 au 28 décembre. Il faut cependant noter que, en 1994 et les années suivantes, avec l'appui de Jacques Thonnard, véritable ange gardien de cette tradition, un nouveau Bethléem s'est développé à Goé village de l'entité de Limbourg. Ce Bethléem goétois a, par la suite, été présenté à Theux, où son exemple a été le point de départ des Racont’Arts de Th’Eux, une exposition-spectacle de santons et marionnettes qui, en 2010, a réuni les riches légendes locales, le souvenir de personnalités populaires et le récit de la Nativité dans le décor du centre historique de la cité franchimontoise reconstitué par Anne Liégeois avec la collaboration de Marc-Henri Debaar et de nombreux habitants de tous âges. L’année suivante, maquette et personnages se retrouvèrent à Malmedy, puis encore dans diverses animations theutoises, le décor allant même, en 2014, jusqu’à Terrasson, en Dordogne, pour célébrer le 20e anniversaire du jumelage des deux cités.
L'origine du Bethléem semble relativement ancienne, elle se situe au XVIIe siècle peut-être, mais les documents ne permettent pas de remonter plus haut que le début du XIXe, donc bien avant l'arrivée à Liège de l'Italien Conti, qui ouvrit son premier théâtre de marionnettes en 1854. Les textes du Bethléem sont peut-être la survivance d'un jeu très ancien. Certaines versions font parler la Vierge en français, ce qu'on retrouve parfois aussi dans les chants de Noël wallons. Quelques épisodes relèvent d'un merveilleux chrétien très caractéristique, par exemple, lors de la fuite en Egypte, le miracle qui fait pousser rapidement le blé afin de tromper les soldats d'Hérode sans faire mentir le semeur, épisode que l'on retrouve à Liège dans Li Naissance.
Enfin, le Bethléem présente aussi un grand intérêt sur le plan de la connaissance de la vie quotidienne au XIXe siècle, puisque le décor, le ménage de la Vierge, par exemple, est une miniature évolutive jusqu'à un certain point du décor réel de l'époque. Plusieurs types créés par le Bethléem sont aussi restés dans le parler populaire, c'est le cas du pûri berdjî, qui, pour ne pas se lever, indique le chemin d'un mouvement de sa jambe et qui a subsisté comme le type du paresseux.
[Musée d’Archéologie et de Folklore, rue des Raines, 42, 4800 Verviers, du 20 au 28 décembre, de 14 à17h, la dernière séance commençant à 16h30. Infos : 087/33 16 95]
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Mise à jour le Vendredi, 19 Décembre 2014 18:42 |