Julien Vargas dans une splendide adaptation de l'Ecume des jours de Vian le 26/10/2011
Écrit par Best of Verviers   
Mardi, 18 Octobre 2011 15:52

 

Julien Vargas, depuis votre prestation remarquée à Avignon et un peu partout en Belgique et en France dans Chatroom, on imagine que vous n'êtes pas resté inactif....

- Non et heureusement! J'ai découvert que l'inactivité est une maladie mortelle en ce qui me concerne.

Pas que je n'aime pas partir en vacances ou prendre du temps pour moi mais le chômage est un "emploi" qui ne me convient pas vraiment...

Depuis la tournée de Chatroom qui s'est achevée en février 2011, j'ai fait une tournée avec un spectacle jeune public: "Ouasmok?" qui veut dire: "Comment tu t'appelles?" en Arabe et qui raconte une histoire d'amour entre deux enfants.

C'est un spectacle de la compagnie "On voit ta culotte Madame Véro" que nous reprendrons mi-janvier 2012 au théâtre de la Montagne Magique à Bruxelles puis en tournée en France en février.

Ensuite, j'ai interprété un infirmier pervers dans "Crises" de Lars Noren au Centre Culturel Breughel dans les Marolles (un de mes quartiers préférés à Bruxelles).

 

C'était une belle expérience puisque pour la première fois je jouais un personnage plus sombre, bête et raciste, et jouant de son pouvoir sur les patients de l'hôpital psychiatrique, forçant, par exemple, une jeune anorexique à prendre des médicaments contre son gré.

 

Et puis il y a eu le début de l'aventure "Ecume des jours".


    


- Le grand-Théâtre de Verviers vous accueillera ce 26 octobre 2011 dans "L’Ecume des jours" d’après Boris Vian. Comment avez-vous préparé ce spectacle ?

Six semaines de répétitions intensives et c'était le minimum.

 

C'est un spectacle qui bouge dans tous les sens avec beaucoup de changements de décors, de surprises visuelles et sonores.
Même si l'aspect "jazz" est conservé dans cette version "rock" de "L'Ecume" en un joyeux "bordel", il ne faut pas se méprendre...

Tout est très précis et très travaillé.

 

Pour l'anecdote, j'ai du apprendre à faire du "flashing roller" pour la première scène du spectacle, ce sont des rollers qui sont constitués de deux roues qui se clipsent au talon de n'importe quelle chaussures. Des heures d'entraînement, donc, cet été.

 

 

C'est ce qui donne un côté absurde à notre métier, parfois, mais que j'adore! Devoir apprendre à faire quelque chose qu'on aurait jamais imaginé devoir faire un jour...






- L'esprit de Boris Vian, est-ce facile de s'en imprégner ?

Oui! L'esprit de Vian, c'est la liberté! C'est la vie comme on voudrait la rêver! Et c'est le plaisir avant tout comme seule et unique valeur acceptable!
Ne pas complètement s'en imprégner serait vraiment dommage...
Voici, par quelle phrase, commence le roman et le spectacle et qui représente bien cette idée: "Dans la vie, il y a seulement deux choses: C'est l'amour, de toutes les façons, avec de jolies filles et la musique de Duke Ellington.

Tout le reste devrait disparaître car le reste est laid. Et la démonstration qui va suivre tire toute sa force du fait que l'histoire est entièrement vraie, puisqu'elle a été imaginée d'un bout à l'autre."  Dans le roman, sous cette introduction, il note: "Nouvelle Orléans" accompagné de la date. Il n'y avait jamais mis les pieds.


-Une version pour 8 comédiens, musiciens, danseurs, des artistes qui sont animés par la passion. Qu'est-ce qui vous plait dans cette équipe ?

C'est une équipe très jeune. Pour certains des comédiens, c'est d'ailleurs le tout premier projet professionnel. Ce que j'aime et qui caractérise le plus de cette équipe, c'est une énergie incroyable, une générosité formidable et surtout une envie démesurée!
On s'entend tous très bien, et on prend énormément de plaisir à faire ce spectacle. Et quand j'en parle à mes proches, à l'issue de la représentation, ils me disent tous "on l'a senti dans le public."


- On nous présente le spectacle comme "Un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant". Qui incarnez-vous et quelle est votre perception de la pièce ?

Je joue le rôle de Colin. C'est un personnage qui désire ardemment "devenir amoureux".
Il rencontre Chloé, une fille tellement belle qu'elle a sans doute été arrangée par Duke Ellington. Et le conte de fée commence, animé par les fêtes, la construction de son pianocktail, la cuisine de  Nicolas grand spécialiste de l'andouillon des îles au porto musqué et entouré par ses amis, Isis, Chick et Alise (grands lecteurs de Jean-Sol Partre).

Puis un jour le docteur Mangemanche diagnostique un nénuphar dans le poumon droit de Chloé, et le rêve commence lentement à décliner...

C'est un peu difficile de parler avec recul d'un spectacle qu'on est en train de jouer. Mais pour Emmanuel de Koninck, le metteur en scène, l'imaginaire, les univers inventés, la poésie sont les meilleurs moyens que nous avons de parler du réel. Et la vie, l'amour, la maladie, la mort sont des thèmes abordés d'une manière plus forte et essentielle quand ils sont passés au prisme du fantastique ou du rêve.

En cela, il s'accorde tout à fait à la pensée de Vian. Et personnellement, j'adhère complètement à cette idée.

Julien Vargas



- Les critiques sont positives. Quels sont les retours qui vous ont particulièrement touché ?

"Ca donne envie de tomber amoureux" ou "J'ai beaucoup ri et j'ai été ému aussi." mais le retour que j'ai préféré, c'est celui d'une adolescente venue avec sa classe: " je n'avais pas envie de venir. D'habitude on s'ennuie au théâtre. Mais j'ai adoré ce spectacle, ça donne envie d'aller au théâtre plus souvent!"
Défi réussi pour le metteur en scène qui nourrissait l'espoir que les plus jeunes allaient se retrouver dans sa version de "L'Ecume des jours"

 
- Verviers, un plaisir pour vous de vous y produire ?

Toujours! Evidemment! D'abord parce que j'adore cette ville et que je n'ai pas le temps d'y revenir aussi souvent que je le voudrais.
Ensuite parce que j'adore le Grand Théâtre de Verviers. C'est un des plus beaux théâtre de Belgique même si il serait grand temps que "quelqu'un" se décide à lui donner le petit rafraîchissement de façade qu'il mérite.
Et enfin (et surtout) parce que certaines personnes pour qui il est plus difficile de se déplacer jusqu'à Bruxelles vont venir me soutenir pour cette étape verviétoise et que je vais être ravis de partager ce spectacle et la soirée qui suivra avec eux.

Le Grand-Théâtre de Verviers


Merci Julien, nous en serons évidemment !

 

Mise à jour le Mardi, 18 Octobre 2011 16:05