| On a tendance à l’oublier mais à Spa, la musique coule de source dès l’enfance. En 15 ans, la programmation des Francos Juniors n’a jamais cessé de m’emballer avec des « locomotives » comme Henri Dès, Jacques Haurogné mais aussi nos valeurs sûres nationales : Mousta Largo, André Borbé, Christian Merveille, …
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Depuis plus de cinq ans, le prix d’entrée reste inchangé à 9 euros avec la possibilité d’un abonnement à 25 euros pour l’ensemble des spectacles. L’entrée du Parc donne un accès gratuit à la plaine de jeux Solidaris où petits et grands pourront passer un long moment en compagnie d’animateurs chevronnés et découvrir les marionnettes liégeoises « Mabotte » (2 spectacles par jour à 13 et 15h). La piscine de Spa comporte un immense bassin olympique bien garni en jeux divers pour tous les âges et possibilité d’accéder aux installations intérieures par mauvais temps, le tout à des prix très démocratiques. Il existe également un circuit guidé spécial enfants au Musée de la Ville d’Eaux où s’ouvre cette année un nouvel espace lounge dans les jardins de la Villa de la Reine (avenue Reine Astrid, direction Theux). Vous pourrez y découvrir en famille le musée du cheval, les bois et jolités de Spa et une expo d’affiches illustrant tous les événements spadois sur plus d’un siècle, sans compter d’autres objets qui fascineront petits et grands. L’équipe du musée est d’un dynamisme qui m’a réellement impressionnée. Qui a dit que les Francofolies sont enfants non admis ?
Photo de Jacques Clérin : Notre rubrique Best of Music | Pour fêter les 15 ans de leur festival préféré, les francominis auront droit, dès trois ans, au best of de la scène belge, avec la reprise exceptionnelle du spectacle des Déménageurs, « Lili et les Escargots ». Véritables tubes, « Bonjour tout va bien » et autres « Hippopotame » ont ravi mes petits et continuent de rythmer les pas trébuchants à l’entrée des classes de maternelles.
La musique électro-folk d’Yves Barbieux (Urban Trad) fait merveille, réunissant Stoul, Nelson, Georges et Lili pour un anniversaire mémorable (vendredi 22 juillet à 16h30 au Théâtre de Randstadt). Ne manquez pas non plus « Les Vaches Aztèques » avec leur « Bouse de là !» aux accents épicés world acoustique et l’incontournable Mamémo avec sa « Super maman » (jeudi 21/07 à 14 et 16h). Enfin, le groupe « Zut » revient de France pour compléter ce carré d’as de la scène enfantine (22/07 à 14h). |
Le théâtre de Spa reste le lieu privilégié d’accueil pour nos petits chéris. Les médias ont souvent négligé de parler des merveilleux spectacles des deux dernières années, comme l’hommage à Nino Ferrer de l’an passé. C’est vraiment dommage, d’autant que beaucoup d’adultes recherchent ces moments de fraîcheur poétique de plus en plus rares ! (Les Vaches Aztèques, Mamémo, Zut et Les Déménageurs : 21 et 22/07 à 14 et 16h30)
| Pour en revenir au Théâtre baptisé « de Randstadt » par les voies étranges du sponsoring, je vous recommande une nouvelle fois le spectacle d’ouverture du mercredi 20 juillet avec Yves Duteil (accidenté l’an dernier et en pleine forme pour son retour) et Alix Léone, jeune et talentueuse Namuroise dont le premier album, « C’est là qu’on va », incite à la découvrir. Une voix chaude et juste, de l’émotion rafraîchie d’humour, nimbée de poésie en harmonie musicale : une formule qui a du chien et du cha(t !)rme.
Elle a conquis les jurys de nombreux concours dont le Franc’Off, et ce n’est que justice. (Yves Duteil et Alix Leone : Théâtre de Randstadt 20/07 à 20h00)
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Pour débuter le festival, rien ne vaut les après-midis du salon bleu, lieu de concerts gratuits dont la qualité ne se dément pas au fil du temps. Le concept « Du haut des airs » est un must pour les amateurs de beaux textes: on y retrouve chaque jour, dès 16h, quatre jeunes interprètes issus de régions francophones (Suisse, Belgique, France, Québec) dans des chansons-phares de leur répertoire contemporain national. L’occasion de découvrir des richesses insoupçonnées mêlées à des tubes bien de chez nous. La verve des jeunes talents sur scène fait plaisir à voir.
Cette année, c’est Géraldine Cozier qui hissera les couleurs vocales de la Belgique : une artiste déjà remarquée l’an dernier dans son répertoire très world music en français. | Le public votera chaque jour pour ses titres préférés et le dernier soir à 21h30, un florilège de vos choix sera présenté en bouquet final.
(«Du haut des airs » au Salon Bleu tous les jours à 16h sauf le dimanche 24/07 où la séance se joue à 21h30)
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Sur le grand site, je vous conseille sans hésiter Zazie et Coco Royal, groupe belge qui la précède avant Raphaël. Coup de coeur du festival depuis ses débuts, Coco Royal bénéficie du talent évident de son auteur-compositeur-interprète dont le patronyme « Chance » lui portera bonheur, je l’espère. Très inspiré par les balades polyphoniques des Beatles, il défend avec élégance des textes plein de charme, accompagné aux chœurs et instruments par des « pointures » comme le violoniste d’Alain Bashung. J’ai eu le bonheur de le découvrir l’an dernier au théâtre : ne le ratez pas !
Mon cœur continue de battre pour Zazie. Son dernier album reste très au-dessus de la moyenne des sorties actuelles. Rien que pour la chanson « Amazone » accompagnée au bandonéon solo, il faut l’acheter ! Sur scène, elle demeure une vraie guerrière fascinante dont je ne me lasse pas. (Coco Royal et Zazie : Scène Pierre Rapsat 23/07 à 19 et 22h)
Le 21 juillet, je serai au Salon Bleu à 21h30 pour Vincent Baguian dans un « Méchant concert » en duo avec son pianiste. Artiste français d’origine arménienne, Baguian est l’un des précurseurs de la SNCF (soit-disant nouvelle chanson française!) dont Bénabar a fait ses choux gras. Nougaro et Cabrel ont reconnu très vite son talent. Moins célèbre auprès du public que parmi ses pairs, il trempe sa plume dans un humour corrosif corsé de calembours désopilants, avec de petites perles comme « Ce soir, c’est moi qui fais la fille », la chanson-titre de son quatrième album.
| Certains se souviennent de ses « Vélos d’Amsterdam » (qui font un beau cul aux dames !) et de « Je ne t’aime pas » en duo avec Zazie. Tout le monde connaît aujourd’hui l’une des chansons dont il signa le texte pour l’opéra-rock « Mozart » : l’incontournable « Assasymphonie » ! Compositeur accompli, Vincent Baguian défend une chanson française aux textes ciselés, polissant ses phrases patiemment, comme pour le très polisson « Police secours ». Il donne d’ailleurs des cours d’écriture en France et peut-être un jour, on l’espère, en Belgique.
| Le public est invité à un spectacle qui tient beaucoup du cabaret puisque l’entre-deux chansons y occupe une place de choix.
Un duo qui fera date et montre que le genre est toujours fort apprécié, comme l’an dernier « Amour et grivoiseries » de la Verviétoise Geneviève Voisin. Pour ceux qui ne connaissent pas, un feu d’artifice de rire et de poésie : idéal pour fêter la Belgique surréaliste de cette dernière année ! (Vincent Baguian : Salon Bleu 21/07 à 21h30)
| Dans le Parc, beaucoup de découvertes en perspective avec Florent Marchet, Stéphanie Crayencour, Guillaume Grand et Milann et Laloy (entre autres !). Mention spéciale à Arnauld Fleurant-Didier, nouveau venu tout droit sorti d’un film de François Truffaut.
Spécialiste des atmosphères où la nostalgie se teinte de musique électro minimaliste, il séduit sur la durée ceux qui aime se faire un court-métrage dans la tête.
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Quelques titres comme « France Culture » et « Je vais au cinéma » ont tourné en radio tandis que la nouvelle scène belge se presse à ses concerts. Beau gosse trentenaire et désabusé, il sait se mettre en scène et charmer un public ciblé. Comme Vincent Delerm dont il n’est pas un clone, on aime ou on déteste. A vous de voir : stop ou encore ? (Arnaud Fleurant-Didier : Dôme PNB Paribas Fortis 22/07 21h30)
Cette année, on note l’apparition d’une nouvelle programmation officielle aux Francos : celle de la Scène du concours « Carrefour des Talents » L’occasion de découvrir en plein air de jeunes groupes qui, comme au Franc’off, tentent la chance de se voir offrir un CD dans les bacs de l’enseigne de supermarché. On y reverra aussi quelques habitués du festival comme le toujours apprécié Cédric Gervy.
Comme chaque année, je ne peux que vous encourager à savourer l’ambiance unique des spectacles du Casino : le théâtre et le Salon Bleu restent les lieux de prédilection des artistes. Loin du brouhaha houblonné des grands espaces, on y déguste sans modération la langue de chez nous. Le ticket du Parc donne un accès gratuit à la scène du théâtre (hors Francos Juniors évidemment !) les 23 et 24 juillet. Encore une raison de venir découvrir la magie de la plus belle scène du festival à mes yeux.
Une mention spéciale à un véritable maître artisan de la chanson francophone, « monstre sacré » dans son Québec natal : François Guy. Son groupe « The Sinners » l’a rendu incontournable dès les années 60 tandis que sa carrière solo ne cessait jamais de s’enrichir et d’étonner. Auteur compositeur interprète mais aussi comédien de cinéma, théâtre et comédie musicale, l’homme sait aussi s’engager corps et âme pour la SACEF, Société pour l’Avancement de la Chanson d’Expression Française.
| C’est grâce à lui que les Francos de Spa, Montréal et La Rochelle accueillent chaque année les jeunes artistes « Du Haut des Airs » dont je vous parlais plus haut. Cette année, François Guy nous arrive avec un nouvel album, « Je préfère le bonheur », qui résume à merveille son énergie vivifiante. Amoureux des grands espaces sauvages, sa musique vous ira comme une veste en cuir patinée de rock.
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Venez respirer les senteurs corsées et tendres de ce grand amoureux de la vie. (François Guy : Salon Bleu 23/07 20h00)
Pour terminer cette évocation toute subjective de l’affiche des Francos, je voudrais dire combien je suis impressionnée par l’évolution constante du festival. Chaque année, des avancées sont faites dans le sens de la convivialité (réductions du nombre de places vendues sur certains sites, agrandissement d’autres espaces), l’éco-responsabilité (gobelets réutilisables, charte respectée avec label reconnu), la diversité (nouvel espace lounge dans les jardins de la Villa de la Reine) et l’ouverture aux familles. Cette année, une attention très grande sera accordée à la santé de nos oreilles avec un contrôle accru du niveau sonore et la distribution de bouchons sur différents sites. Pour la sécurité, les Spadois vous le diront : on ne s’inquiète pas.
Malgré son succès grandissant, le festival reste à la portée de tous les âges, toutes les bourses et tous les états de santé. Traductions de concerts en langage des signes, aménagements pour l’accueil des personnes à vision ou mobilité réduites et facilités offertes par les transports en commun : tout concourt à ouvrir en grand la ville à ceux qui veulent faire la fête en toute tranquillité.
Pour tout cela, je continue d’être fidèle depuis 1994 à ce rendez-vous musical qui ne semble pas prêt de me lasser.
J’espère vous avoir partagé un peu de cet enthousiasme qui m’habite depuis toutes ces années et vous souhaite à tous un été en chanté.
Sophie
PS : A suivre tous les jours sur notre site les avis, analyses, commentaires, articles et photos artistiques de nos envoyés spéciaux aux Francos 2011: Jacques Clérin, Alex Caro et Christophe Dechêne |