In Memoriam Roby Hoffmann |
Écrit par Albert Moxhet | ||
Vendredi, 16 Juin 2017 00:15 | ||
Arriver à l’essentiel est la démarche, la recherche qui a orienté sa vie et son œuvre, à travers sa peinture, mais aussi lorsqu’il mettait en scène, on peut le dire, des matériaux simples – pierre, bois récupéré, souvent brûlé – dont il soulignait ainsi la beauté sans artifice. Sa peinture est à l’image de sa vie : une progression vers l’essentiel. Venant d’une figuration déjà épurée, Roby poursuivait un itinéraire qui, au travers d’approches diverses, s’articulait sur le dialogue du vide et du plein, deux valeurs picturales autant que philosophiques inséparables qui, comme c’est le cas dans le yin et le yang, se complètent mutuellement, chacune des deux révélant l’autre.
Dans les étapes de sa recherche, Roby aborde successivement plusieurs manières, comme autant d’expériences fondamentales en quête de sa propre vérité, celle qui est au fond des choses, débarrassée des contingences qui la dissimulent. C’est là que se trouve la justification profonde d’un monochrome, aboutissement toujours provisoire d’une réalité perçue avec la subjectivité sincère d’un homme, d’un artiste qui sait que d’autres points de vue peuvent exister sur cette même réalité, comme une montagne peut être vue différemment selon qu’on la considère depuis tel ou tel des points cardinaux.
La synthèse de cette longue méditation humaine autant que picturale, Roby me semble l’avoir élaborée dans ses dernières toiles où, côte à côte, deux monochromes symbolisent deux infinis qui se rejoignent et se fondent dans un trait lumineux qui, loin de les séparer, les unit en respectant leurs propres identités. L’art ici, plus que jamais, est indissociable de ce que l’artiste peut apporter à l’humanité.
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Mise à jour le Vendredi, 16 Juin 2017 00:50 |