Les âges de la vie en Piconrue
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 10 Juillet 2015 09:49

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Naître, vivre et mourir en Ardenne, tel est le sous-titre – tout un programme – de la nouvelle exposition permanente du Musée en Piconrue, à Bastogne. Depuis un quart de siècle, ce musée met en valeur le patrimoine des traditions populaires, de l’art religieux, de l’ethnologie en Ardenne et Luxembourg. Son nouveau parcours de référence, les Âges de la vie, fait de manière exemplaire le lien entre la société traditionnelle ardennaise et le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

 
Les collections rassemblées par le Musée en Piconrue sont le fruit d’un inlassable travail de recherche et de sauvetage, auquel se sont ajoutés des legs et des dépôts, ce qui, au long des années, s’est traduit concrètement par de nombreuses expositions et des publications aussi abordables qu’approfondies. Une Maison des Légendes est venue s’adjoindre au Musée pour assurer la sauvegarde et la valorisation du patrimoine légendaire de l’Ardenne par le biais de la médiation culturelle et des activités pédagogiques.

Résultat d’un travail et d’une réflexion de longue haleine menés sur les événements qui cadençaient la vie des Ardennais entre 1850 et 1950, mais aussi sur les mutations qui, depuis lors, ont amené la configuration de l’époque actuelle, l’exposition occupe deux étages du Musée. La mise en place des éléments qui ressortent de cette réflexion fait l’objet d’une muséographie fort bien conçue. Le choix des objets retenus n’a rien de pléthorique, mais est particulièrement significatif et s’inscrit dans une présentation active montrant ces témoins du passé dans ce qui les relie. Le propos est net et original, il ne s’agit pas de hiérarchiser les âges : « En travaillant autour d’une vision des âges de la vie organisée en spirale et non plus en pyramide, le Musée en Piconrue montre que les âges ne sont pas cloisonnés, mais en relation les uns avec les autres.»

Rien de lourd dans la muséographie : claire et lumineuse, elle fait discrètement appel aux ressources audiovisuelles actuelles pour permettre au visiteur de saisir le style de vie procédant du quotidien d’autrefois en l’amenant à réfléchir sur la continuité que nous pouvons en percevoir en ce XXIe siècle. Les points de repère ainsi détectés ne peuvent qu’amener une plus grande compréhension de l’évolution qui s’est dessinée entre les deux époques, mais ils permettent aussi à un nouveau public, plus jeune assurément, de se situer par rapport à un passé plus proche qu’il n’y paraît souvent.

Pour les plus anciens d’entre nous, des souvenirs et anecdotes personnels jaillissent nécessairement des objets – parfois très simples – comme des photos et documents exposés. Un tel y reconnaîtra telle personne ou tel objet (le reposoir du quartier du Vinâve, pour les Theutois, par exemple), tandis que les plus jeunes seront surpris de découvrir ce qui faisait le quotidien d’autrefois et la manière dont il survit ou s’est adapté à l’époque actuelle. Au-delà des apparences de cet itinéraire ardennais, le visiteur poursuivra sa réflexion en constatant combien l’être humain reste fondamentalement lui-même à travers les modes et les années. (Photos : A.M. et D.H.)

[Les âges de la vie : naître, vivre et mourir en Ardenne, Musée en Piconrue, Place en Piconrue, 2, 6600 Bastogne, du mardi au dimanche, 10-18h, dernière entrée à 17h, 061/55 00 55, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.  ; Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ]  

  

Mise à jour le Vendredi, 10 Juillet 2015 10:25