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Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet Marthe Wéry (1930-2005) était une grande dame belge de l’art contemporain. La dernière exposition organisée de son vivant eut lieu d’octobre à décembre 2004 au Triangle Bleu, à Stavelot. Dans cette même galerie, on peut voir actuellement un ensemble de ses œuvres dont les plus anciennes remontent aux années 1970.

C’est ainsi que sont notamment proposées une des Séries expérimentales de la Biennale de Venise de 1982 et une installation exposée en 1990 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Mais aussi des encres sur papier qui n’avaient jamais été montrées. Il est évident qu’une exposition telle que celle-ci a de quoi surprendre un public non averti. Marthe Wéry est, en effet, une artiste qui, poussant très loin le minimalisme, devait nécessairement arriver au monochrome, ce qui désarçonne facilement le visiteur s’il ne peut concevoir qu’il s’agit là du résultat d’une évolution, d’un itinéraire personnel vers l’essentiel. « Pour arriver à un monochrome, disait l’artiste, il faut batailler avec beaucoup de couleurs.»

Venant de la gravure, Marthe Wéry, en cultivant l’abstraction découverte chez Malevitch et Mondrian, a développé une véritable ascèse axée sur la surface et la couleur. Son goût pour la série est sans nul doute un héritage de la gravure et lui permet précisément d’organiser de véritables approches sérielles de monochromes où les nuances se modulent comme les sons le feraient en musique.  

Ses recherches amènent Marthe Wéry tantôt à s’attacher à rendre la surface (toile, panneau, bois) peinte à l’acrylique le plus opaque possible pour que le visiteur ne puisse y considérer que la couleur, tantôt à laisser celle-ci couler transparente sur de l’aluminium jusqu’à ce qu’elle se fige en créant des formes aléatoires. Toujours attirée par de nouvelles expérimentations, l’artiste aura travaillé également l’encre sur papier, ainsi qu’on peut le voir ici en un diptyque où les rayures systématiques s’accommodent d’un rythme mis en question par la jointure des deux panneaux. Par ailleurs, on sait aussi que Marthe Wéry, comme d’autres grands peintres du XX^e siècle, a signé des vitraux, en l’occurrence ceux de la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles.

[Exposition Marthe Wéry, des journées entières # 2, Galerie Triangle Bleu, Cour de l’Abbaye, Stavelot, jusqu’au 11 mai 2014, je-di :14-18h30 ou RV.080/86 42 94, Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. . Fermé le 30 mars et du 24 au 27 avril]