Le Verviers de Raymond Delhaye
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 29 Novembre 2013 02:05

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Photographe de grand talent et Verviétois de bonne souche, Raymond Delhaye fait « depuis toujours » des portraits de sa ville, de ses habitantes et habitants, mais aussi de personnalités diverses venues ou non poser dans son "Album de photographies".

 
Jusqu’au 19 décembre, l’Espace Duesberg expose un très bel ensemble de photographies du Verviers de Raymond Delhaye, c’est-à-dire de lieux vus et de personnes rencontrées depuis sa jeunesse par cet artiste connu de manière internationale pour la qualité de ses portraits. De Verviers, le portrait est à la fois impressionniste et évolutif. Impressionniste parce que les endroits photographiés, pour dispersés qu’ils soient dans la ville, sont parfois montrés sous diverses apparences : de jour, de nuit, sous la neige, … Évolutif, parce que, sur les quelques décennies couvertes par le travail du photographe, on voit changer la physionomie d’une rue ou d’un quartier, avec même parfois un chantier de démolition en cours. C’est ainsi qu’avec un petit pincement au cœur, on retrouve – et les plus jeunes découvrent avec étonnement – le "Bon Faro" de la place du Martyr, les petits clochetons qui surmontaient les tours de la gare, les pinacles entiers de la tour de la Grand-Poste, les parterres de la place Verte, l’étal d’un légumier place du Martyr, le panorama de Verviers vu sans obstacles depuis les escaliers de la Paix. D’autres lieux aussi, qui n’ont peut-être pas – ou moins – changé, mais dont les excellents tirages en noir et blanc révèlent une beauté qu’estompe souvent l’habitude d’y passer.

À côté des lieux, il y a les gens. Raymond les voit dans la rue, mais aussi dans son studio. Ce sera donc le marchand de marrons qui a si longtemps réchauffé l’hiver des chalands, le facteur arpentant un trottoir à moitié déneigé, ou encore cette dame tenant la balustrade du regretté kiosque de la place Verte. Mais aussi Odette et André Blavier, Alfred Laoureux, Serge Ernst ou René Hausman, chez eux ou en studio. La sensibilité du photographe transparaît dans ce qu’il saisit de celle de son modèle et qu’il nous transmet, à nous qui sommes là comme pour la recevoir en cadeau.

 [ Le Verviers de Raymond Delhaye va faire l’objet d’un ouvrage publié en décembre aux Éditions Béatrice Stassen]

Mise à jour le Vendredi, 29 Novembre 2013 02:31