Philippe Thimister et Jean-François Raulin à l'Harmonie
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 29 Mars 2013 20:54

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Exposer à deux est parfois délicat : il ne s’agit pas de juxtaposer deux expositions individuelles, mais bien de créer un ensemble cohérent, si possible entre deux disciplines différentes. La gageure semble réussie avec les photographies de Philippe Thimister et les sculptures de Jean-François Raulin actuellement exposées à la Galerie permanente de l’Harmonie, à Verviers.

 
L’accrochage des photos et la disposition des sculptures établissent souvent des liens subtils entre les sujets traités dans les deux disciplines, d’autant plus que si la réalité matérielle en est le point de départ pour l’une comme pour l’autre, les œuvres de Jean-François Raulin restent dans la ligne du figuratif alors que Philippe Thimister s’achemine résolument vers l’abstraction.

 

Utilisant des pièces métalliques usinées et récupérées et des barres à béton qu’il travaille avec imagination, Jean-François Raulin crée des sculptures où apparaît très fréquemment la forme humaine et peut-être surtout la forme humaine en mouvement. L’humour et le clin d’œil s’inscrivent volontiers dans la ligne de cette production qui, au travers de formes simples, mais aussi d’éléments accumulés, reflète une vision pleine de philosophie de notre existence.

Philippe Thimister aime voir les choses de près. L’antichambre de la galerie permet de retrouver des photos de nature fondées sur une grande proximité ddes insectes ou d’autres petits animaux, mais le sujet principal de son exposition, c’est l’eau envisagée dans des rythmes qui confinent à l »abstraction. Le souci du rythme se marque aussi dans la transcription d’autres matières dont il n’est pas vraiment important que l’on puisse les reconnaître. Ce que nous offre le photographe, c’est un regard novateur sur des choses que nous côtoyons continuellement sans les voir, parce que nous passons à côté sans nous arrêter à des détails qui recèlent une beauté qu’il nous appartient de découvrir. La démarche du photographe nous amène au bord d’une réalité pour laquelle les dimensions n’entrent plus en ligne de compte. Peut-être Philippe Thimister nous conduira-t-il un jour au cœur de la matière grâce à un microscope.

[Jean-Paul Raulin et Philippe Thimister exposent à la Galerie permanente de la Société Royale d’Harmonie, rue de l’Harmonie, 47, à Verviers, jusqu’au 8 mai, ma : 14-18h, me : 14-19h, je : 14-18h, sa : 11-17h.]     

Mise à jour le Samedi, 30 Mars 2013 08:01