| Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet L’illustration des livres pour enfants est un art subtil qui ne doit pas enfermer l’imagination de son jeune public, mais au contraire lui ouvrir des portes vers la création. C’est pourquoi, à une peinture doucereusement hyperréaliste contant les aventures bien lisses d’une petite fille modèle, on préférera une certaine fantaisie qui laisse à l’enfant le plaisir de chercher, d’inventer, de découvrir. Avec des moyens différents, Marie-José Sacré et Anne Crahay mènent une riche démarche dans ce sens.
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Toutes deux sont de notre région et sont des "femmes de terrain", travaillant avec des enfants pour des animations, mises en scène, créations de costumes et d’accessoires. Toutes deux réalisent des œuvres en deux et trois dimensions. Accueillies naguère l’un et l’autre à La Marotte, elles sont revenues à Theux, au Centre Culturel et à la Bibliothèque, dans période qui, prenant place dans "La Fureur de Lire", s’est combinée avec l’heure du Conte du jeudi 18 et la 1ère Foire du Livre d’enfance et de jeunesse des 20 et 21 octobre.  Marie-José Sacré est presque plus connue au Japon que dans notre pays car, dans la nonantaine d’albums qu’elle a publiés, une partie importante l’a été au Pays du Soleil Levant. Sa grande expérience de l’univers des contes et sa profonde connaissance du monde de l’art lui permettent d’aborder différentes manières d’illustrer une histoire. Comme on le voit sur nos illustrations, cela peut être un dessin auquel les couleurs donnent un chatoiement qui attire le regard, mais aussi une création d’atmosphère à l’aide des couleurs seules, dans lesquelles se définissent les personnages et puis, également, de véritables tableaux comme cette rue enneigée qui est comme un hommage aux Intimistes verviétois que furent Jean-Joseph Gérard et Paul Schmitz, tous deux Pollinois d’adoption. Lorsqu’elle passe à la troisième dimension, Marie-José cultive encore, avec souplesse, une simplicité de formes qui, sous des nuances pimpantes, suscite l’interprétation créatrice du visiteur.
  Anne Crahay a toujours eu une prédilection pour la "mise en œuvres" de petits objets souvent trouvés dans la nature ou dans un grenier. On se souvient d’étonnantes expositions où petits ossements d’oiseaux ou de rongeurs, branchettes ou livres dépenaillés sauvés de la collecte des vieux papiers s’organisaient en d’étranges boîtes à surprises. Et puis, pour illustrer un album expliquant par l’intérieur, si l’on peut dire, comment se déroule une grossesse, Anne a continué à faire appel à des objets du quotidien. Originale, la manière a continué à se développer et c’est ainsi que nous pouvons voir aujourd’hui des compositions intégrant au dessin ou à la peinture des collages de fragments de matières diverses et d’imprimés. Cela peut donner des marionnettes comme des séquences sur papier dont les reliefs n’hésitent pas à se montrer comme pièces rapportées pouvant susciter l’envie d’aller au-delà de l’apparence pour toucher la réalité de l’imaginaire.  [L'exposition Marie-José Sacré et Anne Crahay est ouverte au Centre Culturel et à la Bibliothèque de Theux, place Pascal Taskin, jusqu'au 5 novembre] |
