Best Of Verviers

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet L’Association des Amis du peintre Dieudonné Jacobs décerne chaque année un prix attribué alternativement dans chacune des deux villes où cet artiste (1887-1967) vécut et travailla, soit Spa et La Garde, près de Toulon. Cette année, c’était au tour de la branche française de l’association d’attribuer son prix, ce qui comprend une exposition au Cercle Artistique de Spa. C’est ainsi qu’il nous est donné d’y voir actuellement les peintures de Cathy Chamorey.

 La carrière professionnelle de Cathy Chamorey est indissolublement liée à l’image. Photographe de formation, on la voit d’abord travailler comme indépendante ; elle va ensuite entrer dans le monde du cinéma et y tirer le portrait de réalisateurs et autres personnalités, après quoi on la retrouve à la table de montage son et image d’une bonne quarantaine de films documentaires ou de fiction. Elle suit assidûment des cours de dessin et de peinture et – faut-il s’en étonner ? – se spécialise dans le portrait d’après modèles vivants.

L’œuvre primée par le jury varois est un grand portrait (100x73) de Charles Berling dans le rôle d’Ulysse en mendiant. Ce bon tableau permet de bien saisir les constantes du travail de Cathy Chamorey dans ce genre de peinture, même si la plupart des portraits exposés sont, eux, des gros plans en de plus petits formats. On note l’attitude étudiée dans les détails pour un maximum d’expressivité et le choix d’éclairages valorisants, comme, dans le cas de cet Ulysse, le trait de lumière soulignant, à gauche comme à droite, les bords de la cape. Le modèle est vivant, mais il tient la pose sous un discret éclairage de scène ou de studio. Lointain souvenir de la grande tradition Harcourt ? Toutes réserves faites, ce sont les mêmes caractéristiques que l’on retrouve dans les bouquets de roses également signés "Cham".

Mais, outre un Port de Toulon d’une facture nécessairement différente, l’exposition de la Salle Quirin donne aussi à voir une série de croquis et études enlevés avec vivacité. On y voit naître dans l’instant le mouvement, la spontanéité qui, plus tard et dans un autre registre, permettra à l’artiste de calculer le plus exactement possible l’attitude à fixer sur la toile.

[Cathy Chamorey, Grand Prix Dieudonné Jacobs 1912, expose au Cercle Artistique de Spa, Salle Quirin, Jardins du Casino, jusqu’au vendredi 7 septembre, 10h30-12h et 14h30-19h]