Promenade picturale à Botrange. Jusqu'au 31/08
Écrit par Albert Moxhet   
Jeudi, 02 Août 2012 10:33

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Si l’on doit fermement souhaiter que nos paysages naturels soient sauvegardés, on a parfois quelque peine à s’imaginer qu’un paysage, même si on le connaît bien, ne cesse de se transformer. C’est sans doute l’impression profonde qui se dégage en premier, à Botrange, de l’exposition de tableaux de la collection de Jacques Goijen, que l’on voit ci-contre près d’un Automne de Roger Faufra.


 

En effet, d’entrée de jeu, le premier tableau du catalogue de cette exposition-vente est une huile du Spadois Gérard-Antoine Crehay portant le titre Botrange en 1900. Le visiteur peut se rendre compte que, si la Fagne reste la Fagne, la physionomie de l’endroit a largement changé, en raison notamment du développement des arbres, presque absents du tableau. L’impression se confirme à travers l’exposition et nous remet en tête la formule d’étonnement qui, dans de nombreuses histoires, trahissait l’âge des Sotès : « J’ai vu [tel endroit] plein bois et [tel autre] plein champ… », alors que, maintenant, c’est l’inverse.

 

 

 

 

 

 

La période couverte par l’appellation "École liégeoise du Paysage", soit, en gros, 1880-1950, permet aujourd’hui d’avoir un bon recul pour apprécier à la fois la pérennité et l’évolution du paysage, tout particulièrement ce paysage qu’on a traversé pour se rendre au Centre Nature de Botrange. Mais la soixantaine de tableaux exposés ouvre aussi d’autres horizons à d’excellentes signatures : pas moins de cinq Richard Heintz, plusieurs Dieudonné Jacobs, Luc Faisant, Émile Pasquasy. On notera aussi  un très apaisant calvaire de Dimitri Dolgoff, une Cour de ferme de Philippe Derchain où le réalisme engendre une intimité particulière, ou encore une puissante eau-forte de Robert Nibes, un pastel brumeux de Jacques Van den Seylbergh…

 

Certains tableaux constituent aussi des jalons dans le vaste paysage que peut être la carrière d’un artiste. Ainsi cette grande Fagne d’Henri Litt, datée de 1949, un peu avant que le peintre ne se lance dans l’abstraction pour revenir ensuite à de lumineuses aquarelles qui lui valurent, sous la plume de Léon Norgez, le surnom de Sorcier des transparences. Cette exposition permet encore de revoir des œuvres d’autres peintres de notre région, comme Nicolas Pitot ou Lucy Orban, Jacques Huydts et René Polinard.

[« À Botrange », Collection Jacques Goijen, Centre Nature de Botrange, route de Botrange, 131, 4950 Robertville. Jusqu’au 31 août, tous les jours sauf le lundi : 14-18h. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , www.ecole-liegeoise-du-paysage.net, 0479/89 06 52]     

Mise à jour le Jeudi, 02 Août 2012 12:09