Jean-Louis Foulquier à Stavelot. Jusqu'au 22/07 |
Écrit par Albert Moxhet | ||
Mardi, 10 Juillet 2012 18:00 | ||
« La boucle est bouclée : j’ai été candidat au Festival de la Chanson de Spa à la fin des années 1960 et mes toiles sont maintenant exposées à Stavelot en concordance avec les Francofolies. Qui aurait pu le prévoir ? », s’étonne Jean-Louis Foulquier, qui se retrouve ici entouré de ses deux fils spirituels "francofous", Charles Gardier et Jean Steffens, et de Virgile Gauthier, le directeur de l’Abbaye de Stavelot, qui fut aussi homme de radio. Avec la bonhomie et la simplicité de celui qui se plaît à vivre de ce qui le passionne, Jean-Louis Foulquier vous explique qu’il s’est mis à peindre il y a sept ou huit ans, lors d’une convalescence et que c’est devenu pour lui une activité nécessaire : elle lui a appris la patience et le temps de la réflexion.
« Je suis un autodidacte complet, je ne sais pas dessiner et je n’ai pas étudié la perspective, mais je m’amuse avec les couleurs », confie-t-il, lui dont les toiles, le plus souvent de grand format, relèvent d’un expressionnisme mâtiné d’art brut. Des collages d’imprimés, des lettres, des mots, parfois des jeux de mots s’incluant dans la composition s’inscrivent comme des amorces de commentaires.
Et quand on fait remarquer à l’artiste que la tension dramatique de ses tableaux contraste avec son allure paisible et sereine, il vous répond : « Vous savez, j’ai été longtemps un travailleur de la nuit et, quand je sortais du studio pour rentrer chez moi, c’était le monde que je traversais et qui n’avait rien d’épanoui. Mes peintures, c’est tout cela qui ressort. » S’il évoque parfois pour ses compositions un phénomène voisin de l’écriture automatique où la couleur le guide, Jean-Louis Foulquier reconnaît aussi l’imagination qui intervient dans son travail où des personnages se construisent à partir de souvenirs épars . « Le plus difficile, dit-il, est souvent de savoir où s’arrêter. C’est parfois un regard extérieur – ma femme, un ami, … – qui m’indiquera la limite. » Mais, en plus de tout ce que la peinture lui apporte comme expérience humaine, ce qui est le véritable bouleversement qu’il y a trouvé, c’est que, pour réussir, ses autres activités impliquaient l’approbation d’un large public, « tandis que ce qui est formidable en peinture, c’est qu’il est permis de ne plaire qu’à une seule personne ! » [Exposition Jean-Louis Foulquier, Caves de l’Abbaye de Stavelot, jusqu’au 22 juillet, 14-18h, artiste présent les 18, 19, 20, 21 et 22 juillet] |
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Mise à jour le Mardi, 10 Juillet 2012 18:25 |