Gilbert Baibay à l'Harmonie. Jusqu'au 8/07 |
Écrit par Albert Moxhet | ||
Mardi, 03 Juillet 2012 13:37 | ||
Quelque 150 œuvres, dont plusieurs sculptures, constituent cette rétrospective aménagée par les enfants de l’artiste. « Heureusement qu’ils étaient là, nous confiait celui-ci, parce que moi, j’aurais été incapable de m’occuper de tout cela. D’ailleurs, il fallait que je continue à peindre, je ne sais plus faire que cela. » Et effectivement, son fils Jean-Paul nous disait, quelques instants plus tard, qu’ayant décroché deux tableaux dans la maison paternelle pour les mettre dans l’exposition, il avait découvert le lendemain que deux nouvelles toiles avaient pris les places ainsi libérées.
Quiconque a rendu visite à Gilbert Baibay chez lui ne peut d’ailleurs qu’être abasourdi par le nombre d’œuvres qui occupent presque tout l’espace des diverses pièces de cette grande maison. La rétrospective donne un fidèle reflet de la diversité des genres pratiqués par le peintre au cours de sa longue carrière initiée par des études entamées à 14 ans à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Du figuratif à l’informel, avec un va-et-vient qui étonnera plus d’un visiteur, Gilbert Baibay n’abandonne jamais le trait originel tel que le montre ce dessin de la cabane s’affaissant au fond de son jardin, un sujet repris de mille façons.
Créativité et liberté sont devenus synonymes dans le parcours de ce peintre sans cesse en mouvement et que le besoin de s’exprimer tenaille perpétuellement, ce qui explique la véritable explosion picturale au sein de laquelle il vit et se sent bien, quelle que soit la manière mise en pratique. Ce qui peut donner l’impression qu’il va – ou est allé – dans toutes les directions.
L’âge venant n’a en rien diminué l’élan générateur d’une peinture pleine de vivacité. Au contraire, l’urgence qui transparaît dans pas mal de compositions récentes semble indiquer que l’artiste a hâte de projeter du bout de ses pinceaux toutes les visions qui se bousculent dans son imagination et que son savoir-faire lui permet de fixer aussi rapidement sur une surface. À contre-courant de cette sorte d’impatience créative, on peut contempler dans l’exposition une toile qui incite à une paisible réflexion, c’est une composition dans les tons noirs réalisée autrefois en duo avec l’architecte Émile-José Fettweis, qui se souvient avec un sourire : « Gilbert y a travaillé comme un architecte et moi comme un peintre.» [Rétrospective Gilbert Baibay, Salle de l’Harmonie, Verviers, jusqu’à ce dimanche 8 juillet, 11-18h] |
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Mise à jour le Mardi, 03 Juillet 2012 14:01 |