Les Surréalistes au Malmundarium. Jusqu'au 28/10
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 29 Mai 2012 05:12
 Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

˝Surréaliste˝ : voilà un adjectif que l’on met aujourd’hui à toutes les sauces pour qualifier quelque chose qui étonne, qui est farfelu. Parce qu’abusif, cet emploi du mot risque donc – paradoxalement – de banaliser ce qui justement ne doit pas l’être. La grande exposition de cet été au Malmundarium permet de retrouver dans les arts graphiques le sens originel du Surréalisme.
 


Prenant la suite des Dadaïstes, le Surréalisme est né au lendemain de la Première Guerre mondiale en se fondant sur le constat de l’échec auquel avaient abouti les modes de pensée et d’expression en vigueur jusque là. C’est donc bien un mouvement révolutionnaire qui s’est fait jour à ce moment-là, en littérature d’abord, puis très rapidement dans les autres arts aussi. On sait qu’André Breton fut en quelque sorte le ˝Pape˝ du Surréalisme et que ce mouvement connut, comme c’est souvent le cas dans tout grand chambardement, des contestations internes, dissidences, scissions et défections, sans oublier, à l’extérieur, l’opposition des tenants d’un classicisme traditionnel.

C’est sans doute par les arts graphiques et plastiques principalement que le grand public a rencontré le Surréalisme qui, dans ces domaines, réunit de façon insolite des choses qui n’ont, au départ, aucun rapport entre elles, ce qui génère un effet volontiers provocateur relevant du hasard, du rêve ou de la satire. Le parcours de l’exposition proposée dans l’Espace Mon’Art (cloître) du Malmundarium tient compte, évidemment, des techniques surréalistes, comme l’écriture automatique, par exemple, mais aussi les collages, qui permettent à l’imagination de se déployer en détournant des fragments d’images et de textes.



Si, avec Man Ray – mais aussi le Malmédien Raoul Ubac à ses débuts – la photographie fut un des vecteurs du Surréalisme, c’est surtout la peinture qui popularisa le mouvement, très vite international. Il suffit de citer les noms de Salvador Dali, Joan Miró, Max Ernst, Paul Delvaux ou René Magritte pour s’en convaincre et remarquer d’emblée combien l’expression des Surréalistes peut être variée.

L’exposition rend compte de cette diversité en proposant tableaux, sculptures, dessins, écrits et documents audiovisuels qui ouvrent des perspectives sur les multiples facettes de cette révolution où l’image insolite devient porteuse d’une philosophie fondée sur une autre logique, celle du rêve. C’est ainsi qu’on peut visionner ici un court-métrage rare, le seul dessin animé né de la rencontre de Salvador Dali et de Walt Disney.



Dans l’ensemble qu’englobe l’exposition, une place de choix est réservée à une artiste qui vécut à Verviers dans les années 1950, Jane Graverol, une femme originale qui fit largement entrer la nature dans ses toiles. Elle participa à l’épopée des Temps mêlés d’André Blavier, dont on connaît les liens profonds avec le Surréalisme.    



[De Salvador Dali à René Magritte…l’Univers surréaliste, au Malmundarium, place du Châtelet, 9, à 4960 Malmedy, jusqu’au 28 octobre, tous les jours sauf le lundi (excepté vacances scolaires), de 10 à 18h. Avec un parcours spécifique ˝Jeunes˝. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , www.malmundarium.be , 080/685 536]   
Mise à jour le Mardi, 29 Mai 2012 05:39