Loïc Le Groumellec. Triangle Bleu. Jusqu'au 27/05
Écrit par Albert Moxhet   
Lundi, 26 Mars 2012 22:24

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

« Comment peut-on être Breton ? » s’interrogeait naguère Morvan Lebesque dans un pénétrant essai sur la démocratie française. Dans sa peinture, Loïc Le Groumellec plonge très loin dans les racines de sa région natale pour retrouver, au-delà de tous les clichés, le sens du sacré, cet équilibre actif entre l’homme et ce qui le dépasse. Un sacré dont les mégalithes sont sans doute une des traces les plus marquantes.
 

Revenant à la Galerie Triangle Bleu, à Stavelot, Loïc Le Groumellec y révèle de nouveaux aspects de la recherche qu’il mène depuis les années 1980. Les visiteurs se souviendront de ses compositions réunissant mégalithes, maisons et souvent croix, dans une confrontation serrée vue parfois de loin, mais toujours dans des ensembles où le blanc permet au noir de libérer la gamme de ses nuances. Si la forme emblématique d’un mégalithe apparaît toujours dans les grands monochromes laqués exposés dans la galerie, c’est la première fois que l’artiste n’expose pas d’œuvres figuratives avec ses compositions actuelles.

 



Sur les grands murs immaculés s’établit ainsi le dialogue privilégié des toiles laquées et des gouaches rouges ou noires qui, elles-mêmes, évoquent dans l’esprit de celui qui le désire les graphismes des pétroglyphes de la préhistoire. Loïc Le Groumellec, en effet, ne s’inspire pas des motifs gravés à Gavrinis ou ailleurs, mais il interprète selon sa sensibilité la démarche de ceux qui, par le dessin, ont inscrit le caractère sacré de ces pierres qui gardent une large part de mystère.

« Ma formation artistique s’est déroulée à l’époque où il n’y en avait que pour le monochrome », confie le peintre qui, par ailleurs, nourrit une franche admiration pour l’approche artistique et humaine qu’ont pratiquée des figuratifs bretons comme Henri Rivière ou Mathurin Méheut, Et s’il n’est pas facile de renouveler un genre comme le monochrome, Loïc Le Groumellec amalgame dans ses toiles de si subtiles nuances qu’un éclairage inhabituel révèle soudain des tonalités qui le surprennent lui-même.

 

 



Qu’elles soient rouges ou noires, les gouaches, outre le charme du mouvement mesuré qu’elles proposent, offrent un attrait remarquable : plus on s’en approche, plus elles prennent de relief et libèrent, dans leurs sillons, l’épanouissement de la demi-teinte. Là aussi, on trouve le perpétuel mouvement qui, de bas en haut et de haut en bas, garantit, comme dans la nature, l’équilibre d’une harmonie sacrée.     

[Loïc Le Groumellec à la Galerie Triangle Bleu, Cour de l’Abbaye, 5, 4970 Stavelot, jusqu’au 27 mai, je-di : 14h-18h30 ou RV au 080/86 42 94. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. , www.trianglebleu.be.
La Galerie sera fermée du 18 au 22 avril en raison de sa participation à Art Brussels, stand 1A – 49.]

 

Mise à jour le Lundi, 26 Mars 2012 22:52