Peinture, sculpture et photographie à Spa et Sart
Écrit par Albert Moxhet   
Lundi, 08 Août 2011 21:42

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Trois expositions, quatre artistes et quatre manières de s’exprimer, c’est le bouquet aoûtien de Spa et de Sart-lez-Spa. Des artistes qui ont une belle expérience de leur discipline et rendent compte, chacun avec ses moyens propres, de la matière qui leur permet de créer pour le regard des autres l’expression de leur émotion artistique.

Dominique Dumont photographie la nature et, si son objectif capte avec tendresse la lumière qui baigne les villages marocains proches du désert, il trouve aussi un somptueux champ de recherche dans les détails qu’offrent pierres, plantes et animaux à celui qui sait les voir et y percevoir d’étonnantes compositions graphiques.

 

Qu’il s’agisse du dernier pétale d’un coquelicot, de la multitude de fleurs en train d’éclore sur des cactus en rangs serrés, de couleurs dessinant un vitrail sur des schistes de la Gileppe ou de canards sortant de la brume d’un petit matin mosan, la spontanéité du coup d’œil doit s’allier à la maîtrise de la technique et souvent à une grande patience.

 

Autant de qualités qui fondent la réussite des travaux présentés par Dominique Dumont à l’Office du Tourisme de Jalhay-Sart, place du Marché, 242, à Sart-lez-Spa, jusqu’au 28 août, je-lu : 9-12h30 et 13-17h30, me : 13-17h30, fermé le mardi. 

À la Galerie Prince de Condé, rue Gérardy, à Spa, se conjuguent les peintures de Boris Mestchersky et les sculptures de Geneviève Henkens. Résolument non-figuratif, Boris Mestchersky, qui n’avait plus exposé dans la région depuis quelques années, propose un ensemble de tableaux où la couleur se développe comme des cellules sous un microscope.

Des cellules qui relèvent d’un certain fantastique et qu’on a l’impression de voir créer des formes, s’agglomérer, se diversifier sur des fonds où paraissent s’étager des transparences. Alors que ces compositions semblent avoir un côté aléatoire, un regard plus attentif décèle des perspectives et un mouvement très étudiés dans un travail minutieux qui ferait penser que cette apparente non-figuration décrit finalement une réalité sous-jacente. Sa riche expérience de peintre, Geneviève Henkens la met à profit dans le travail de finition de ses sculptures.

Travaillant la terre pour façonner des pièces où se révèle toujours une présence humaine, l’artiste, à qui la sculpture offre une très grande liberté, rend un bel hommage à sa matière fondamentale. Non seulement elle la fait jaillir dans un élan qui en préserve la consistance originelle, mais, avec un traitement élaboré à base de pigments et de glacis et adapté à chaque œuvre, elle introduit des nuances et des suggestions d’apparence telles que certains visiteurs croient, par exemple, que telle partie de telle pièce serait une écorce d’arbre.

Ce qui donne fort envie, parfois, de toucher l’œuvre pour en saisir toute la substance. (Jusqu’au 28 août, je-di : 14-19h) 

  

 

De retour à la Galerie Azur, Nicole Sténuit y présente un bel ensemble de sculptures réalisées selon sa technique particulière à base de papier journal.

Contrairement à ce qu’on fait d’habitude quand on travaille le papier mâché, Nicole Sténuit laisse parfaitement apparente l’origine de son matériau de prédilection et l’on peut donc lire de courts extraits de presse, qui ne sont pas toujours sans rapport avec la pièce à la surface de laquelle ils sont intégrés. La femme est généralement présente dans les œuvres de cette artiste, avec des visages d’une grande finesse. Si, comme elle le dit, Nicole Sténuit travaille lentement et minutieusement, son inspiration se nourrit à diverses sources qui vont de la mythologie aux traditions populaires, comme le montrent notamment des allusions aux arbres à clous  combinés aux hamadryades.

On remarquera, d’autre part, que l’artiste acquiert une audace de plus en plus grande vis-à-vis de son matériau de base : des piles de journaux sont intégrées comme socle à certaines sculptures et la tête de Salomé surgit d’un volume dont le mouvement des pages ne cache nullement l’origine. (Avenue Reine Astrid, 48, à Spa, jusqu’au 4 septembre, me-sa : 11-18h, di : 11-13h et 15-18h)             

 

 

 

Mise à jour le Mardi, 09 Août 2011 07:56