Charles Leuther. Musée des Beaux-Arts. 22.05 - 03.07 |
Écrit par Albert Moxhet | |||
Mercredi, 25 Mai 2011 05:16 | |||
À près de 30 ans, il se mit à peindre et reçut les conseils de Jean Julémont, qui l’incita à suivre des cours de dessin à l’Académie de Verviers.
Il se révéla plein de talent dans cette discipline qui lui servira énormément pour la composition de ses tableaux. Toujours encouragé par Jean Julémont et son fils Jean-Pierre, mais aussi par d’autres artistes tels qu’Emmanuel Meuris, Raymond Lybas, Marcel Debaar et Guy Horenbach, Charles Leuther ne tarda pas à montrer qu’il était aussi un merveilleux coloriste et à entamer une carrière de grande classe axée principalement sur le paysage. Longtemps on l’a vu partir à mobylette, son matériel sur le dos, pour trouver sur nos chemins et dans nos campagnes les motifs qui allaient l’inspirer, mais il descendit aussi dans le Midi et, en Arles, rencontra Jeanne Calment, dont il fit le portrait avant même que les médias ne s’emparent de la doyenne de l’humanité comme d’une star.
S’intéressant au travail d’autres artistes, parfois très éloignés des genres qu’il pratiquait lui-même, Charles a su assimiler les influences des maîtres qu’il admirait tout en préservant sa propre personnalité, si bien qu’on peut sans difficulté reconnaître un de ses tableaux, quelles qu’en soient l’époque et la manière. Il n’hésitait pas à revenir à un même endroit pour en donner une nouvelle interprétation.
L’exposition permet ainsi de retrouver, groupées dans une même salle, de nombreuses versions de la gare de Pepinster : c’est fabuleux de se rendre compte de tout ce que le peintre a ressenti dans le jeu des rails, des caténaires, des signaux, de la verrière et de la lumière à différents moments de la journée ou de l’année. Et il n’est pas moins étonnant de voir combien Charles Leuther, à la fin de sa vie encore, avait conservé une faculté de renouvellement qui nous donne, par exemple, des compositions où les couleurs sont à la fois proches de l’abstraction et de la BD, avec de troublants effets de gravure et de solarisation, alors qu’il n’a jamais travaillé la photographie ni les programmes informatiques. Et dans les tableaux de ses dernières années, il a fait intervenir visiblement le dessin, comme si une boucle se bouclait sans se répéter.
Rétrospective Charles Leuther, Musée des Beaux-Ats et de la Céramique, rue Renier, 17, Verviers. Jusqu’au 3 juillet, lu, me, sa : 14-17h, di : 15-18h. Contact : 087/3 16 95. |
|||
Mise à jour le Mercredi, 25 Mai 2011 05:52 |