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Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet  Écrire et dire. Écouter. Dessiner. Regarder et marcher. Non, ce n’est pas une énumération de verbes que je vous propose ce samedi, mais bien deux processus de création qui se sont manifestés tout récemment dans les activités culturelles de notre région autour d’un poète, Robert Schaus, et d’un illustrateur, Jean-Marie Winants, inspiré, lui, par Marcellin La Garde.

C’est ainsi que, en une belle fin d’après-quatre-heures, à côté des lithos de Chagall, on pouvait y entendre des poèmes de Robert Schaus accompagnés à la viole de gambe par Jean-Luc Couturier.

Organisée par la toute voisine Bibliothèque communale de Malmedy, cette séance du cycle « À la rencontre de… » débutait par une conversation ciblée entre le poète-plasticien malmédien et Stéphane Noirhomme pour se continuer par la lecture, faite par Robert Schaus lui-même, de textes de son nouveau recueil Tu es là…  

D’une écriture concise, sans rien d’inutile, ces poèmes-ci s’articulent, souvent au départ d’un verbe, sur la perception des cinq sens pour créer des images verbales dont la sobriété décuple la saveur. On est loin ici de l’hermétisme pseudo-intellectuel et désabusé dans lequel se complaisent beaucoup de poètes contemporains.

Robert Schaus, en effet, joue sur des associations de mots dont l’originalité fait éprouver la joie toute intérieure de toucher, goûter, écouter, voir et sentir les choses de la vie dans une intimité qui se confond avec la grande nature.(Éditions De l’écrit au livre, Nantes, 2010, ISBN  978-2-7543-0251-7) 

La nature, on la retrouve aussi dans une série de dix dessins par lesquels Jean-Marie Winants interprète autant de légendes écrites par Marcellin La Garde et situées dans les vallées de l’Amblève et de la Salm.

Au départ du Syndicat d’initiative de La Gleize, en partenariat  avec le Contrat de Rivière Amblève et le Centre culturel de Stavelot et le soutien d’autres organismes, s’est en effet développé le projet d’agrémenter un réseau de promenades balisées par des panneaux présentant des légendes là où elles se situent.

D’Amel à Comblain-au-Pont, c’est ainsi dix endroits qui voient s’ériger ces panneaux où les dessins de Jean-Marie Winants sont mis en page par Françoise Servais et Sylvain Bigaré avec une évocation du texte de La Garde.

L’originalité du travail de Jean-Marie Winants par rapport aux illustrations et BD préexistantes est qu’on retrouve ici la « patte » de l’animalier sensible au biotope où s’inscrit son sujet. L’illustrateur n’a donc pas choisi le moment le plus dramatique ou le plus lié au fantastique des récits en question, mais plutôt un coin de paysage dans lequel apparaît – noblesse oblige – un animal plus ou moins impliqué dans l’action. Il y a là une distanciation qui permet une meilleure prise en considération du contexte naturel, ce qui est particulièrement adéquat sur un itinéraire de promenades.  

Notons qu’une brochure reprenant le contenu des dix panneaux sera disponible en trois langues dans les Offices du Tourisme de la région. 

D’abord exposées à La Gleize, les planches de Jean-Marie Winants le sont ensuite à l’Administration communale de Stavelot avant de figurer, dès ce 13 mai, dans l’exposition Regards Nature qui, à l’Aquarium-Muséum de l’Université de Liège, propose, jusqu’au 31 août, aux côtés de celles de l’illustrateur sartois, des œuvres de Catherine Chaillou, céramiste animalière, et du photographe Jonathan Lhoir.