| Un vent glacial chasse sur la parking enneigé, Dehors, un bien courageux gardien est emmitouflé de haut en bas, ses yeux vigilants nous fixent dans l'obscurité. Son berger malinois, l'allure fière veille lui aussi. Un personne attentionnée lui lance un « Bon courage Monsieur ». Sympa ! Quelques marches plus bas, en la salle Duesberg, un grand drap blanc recouvre l'avant-scène et se sépare à l'arrière scène en 4 triangles blancs qui pointent vers le sommet, comme des pics, des montagnes,... celles du souvenirs ? |
En effet, dans la salle, les quinquagénaires sont visiblement les plus nombreux pour venir goûter aux mélodies de Simon et Garfunkel. On estime à 170 personnes leur nombre. Pierre Stembert est visiblement sous le charme de ce qu'il a pu voir hier lors de la dernière répétition. Il nous invite à profiter et à rêver... « Pourquoi pas ce spectacle à Fiestacity ? » lance-t-il. Le concert débute, à l'heure ! Photo Luc Pirard
Une chanson en entrée pour se mettre en voix puis America et Bye bye love qui lancent réellement le concert. Une choses nous frappe, ce sont ces sonorités si singulières à ce duo Simon et Garfunkel, elles nous reviennent familières, déjà ! Un tube, Bridge over troubled water, avec un Thierry Vingre au piano à queue qui pose ses notes délicatement sur la voix de Patrice Bougenies. Ecrite en 1970, cette chanson connaîtra plus de deux cents versions. Il va sans dire que l'album sera rapidement numéro un et restera une des plus grosses ventes de l'histoire de l'industrie du disque. On se rappelle que ce succès planétaire va finir par irriter Paul Simon qui en est l'auteur. Il aspirera à d'autres styles, la World music s'annonce. Le concert se poursuit, les mélodies alternent, plus intimistes avec Feelin groovi, puis plus rythmées avec The 59th street bridge song. Les paroles nous reviennent, Slow down, you move too fast.... Slip slidin' away, encore une balade que le public apprécie visiblement. Il y a des fans dans la salle on dirait qu'ils dégustent un dessert !
Chacun est assis dans de... trop confortables fauteuils bleus, pourtant, la magie opère. Si l'on ferme les yeux, la sonorité du Korg de Thierry nous renvoie des images sonores qui ont marqué notre adolescence... Petits plaisirs ! En 1975, l'album Still Crazy After All These Years (toujours fou à cet âge )voit Paul Simon s'entourer des plus grands musiciens américains . Il s'agit de l'album « de la plénitude, de la maturité diront les critiques. 50 Ways To Leave Your Lover, morceau ironique, devient son premier numéro un en solo. 50 way avec ses rythmes recherchés nous permet d'apprécier tout le talent de Patrick Schouters à la batterie. Que dire aussi du talent de Christophe Pons que ce soit à la guitare acoustique ou électrique. Il nous sert des accompagnements précis, quelques solos de guitare assez magiques. Excellent !
Bright Eyes (les yeux lumineux) qui est 'Le' tube de Garfunkel est repris par John Smets qui réussit à nous transporter. Il change ensuite de casquette pour prendre la voix de Paul avec Still Crazzy after all These. Avec Cecilia, le public est conquis. La mélodie opère, voix, batterie, basse, synthé, guitare. On ressent un feeling commun qui émane de ces 6 gars, concentration mais aussi sourires sur les visages...ohohoh.... .....Jubilation ! Les références aux Everly Brothers qui sont leurs idoles (1957), sont une constante dans le répertoire de simon et Garfunkel. Patrice Bougenies et John Smets n'auront de cesse de le rappeler.
Avec Wake up little Suzy, les épaules commencent à bouger nettement plus, les têtes se balancent, ça fredonne par-ci, par-là, bien entendu, le public continue de frapper dans les mains. El Condor Pasa est joué sur 4 cordes, celle du Ukulélé de John Smets. C'est notamment avec ce morceau que Paul Simon s'est ouvert à la World music, ici d'inspiration péruvienne, après le trop fameux succès de Bridge over troubled water. John Smets accompagné d'un Patrice Bougenies à la jolie voix et plein d'entrain, ces deux hommes dans le rôle du duo américain rendent un bel hommage à Paul et Art ! Photo Luc Pirard
Lorsqu'on ferme les yeux, ce sont régulièrement les images d'un célèbre concert qui nous reviennent. Souvenez-vous, le 15 août 1981 à Central Park, devant cinq cent mille personnes, c'était le triomphe de Simon et Garfunkel, qui se traduira par un album multi-platine (The Concert In Central Park) et une tournée mondiale.
« Le meilleur de Simon et Garfunkel » comprend aussi un homme, discret sur scène, mais néanmoins bien efficace. Michel Schyns à la basse, directeur artistique, c'est lui qui a coordonné tout le spectacle. Il s'en donne à coeur joie dans des rythmes variés, parfois bien relevés. Le concert se termine avec « Mrs Robinson ». Le public a pu passer une bien agréable soirée, au rythme des ballades, de la world musics,... passant en revue bien des hits de Simon et Garfunkel, dans le cadre d'une prestation soignée et de grande qualité, ponctuée d'une salve d'applaudissements nourris avec deux rappels à la clé. Les commentaires dans la public, à la sortie du concert, convergeaient pour souligner l'excellente prestation des six garçons. Un concert qui a ravivé nos souvenirs souvent liés à ce concert de Central Park. Pari rempli, pour six gars sympas à Duesberg Park ! PS: Merci à Luc Pirard pour ses photos |