 | Gaëtan Pons a débuté le cyclisme vers l'âge de douze ans tout en continuant à jouer football à Jalhay. Rapidement, le cyclisme et ses exigences en termes d'entraînements ont fini par avoir raison de sa passion pour le ballon rond. Tout du moins la pratique simultanée de ces deux sports devenant incompatible.
Très rapidement reconnu comme élite francophone, Gaëtan a brillé dans les catégories de jeunes tout en se frottant à l'élite mondiale dans des courses internationales. Ayant terminé ses études secondaires à Verviers (SFX2), Ponsinator (Un surnom bien explosif) s'est engagé dans des études supérieures exigeantes.
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Champion de Wallonie en 2008 Gaëtan Pons est aujourd'hui âgé de 20 ans et a gardé au fil des ans toute sa fraîcheur, sa spontanéité mais surtout sa détermination à devenir un jour coureur cycliste professionnel.
Chaque année, il gravit avec sagesse et succès les marches des catégories. Gaëtan Pons lors de ses classes en catégorie "junior" Aujourd'hui, il est (pratiquement) le seul cycliste de sa catégorie "Espoir" à mener de front des études d'enseignement supérieur et ses entraînements.
Habitant Fays (Polleur/Theux), ce talentueux et sympathique garçon vient de monter à deux reprises sur le podium tout en ayant participé à sa première course avec des coureurs professionnels (le Grand prix Samyn).
- Gaëtan, bonjour. Déjà deux podiums dans la catégorie Espoir alors que la saison ne fait que commencer ! Bravo !
Un podium il y a quelques semaines pour l'anniversaire de votre papa (vous lui aviez annoncé avant la course), un ce samedi 10 mars à l'occasion de la course organisée dans votre village, course exigeante. Ce sont là des résultats très encourageants.
En effet, je crois que c'est avant tout le résultat d'une excellente préparation hivernale. Chaque année, la charge de travail augmente de manière progressive, ces derniers mois ont été très bénéfiques. Tout en gardant mon coach personnel, j'ai travaillé en parallèle dans la salle du regretté Guy Namurois à Tilff pour un programme de remise en forme et musculation spécifique. Ajoutons à ça des sorties VTT pour améliorer mon agilité et des sorties en pignon fixe pour améliorer le rpm et le maintien sur le vélo.
J'ai également effectué 2 stages de préparation à l'étranger. Un premier fin janvier aux Canaries et un second deux semaines plus tard en Andalousie. Je pense que ces deux semaines furent indispensables à mon bon début de saison. Je me suis rassuré sur mon état de forme lors de ces 3 premiers week-end.
2 podiums déjà à l'entame de cette saison 2012 dont un à Polleur (Gaëtan à droite) - Quelle structure avez-vous intégré et que vous apporte-t-elle ?
Pour cette saison 2012, je fais partie de l'équipe continentale Lotto-PCW. Une aubaine car peu de jeunes peuvent se vanter d'intégrer une équipe participant à des courses professionnelles à seulement 20ans. J'ai profité de la passerelle existant entre le Vélo Club Ardennes et le Pole Continental Wallon.
Cette équipe m'apporte avant tout un programme de course complet avec des déplacements à l'étranger mais également l'opportunité de me mesurer à des coureurs pro.
L'équipe de cette année à bonne allure avec ses 2 capitaines de route qui ne sont autres que les deux anciens pros Benjamin Gourgue et Rudy Rouet. Deux garçons très sympathiques et plein d'expérience. Le fait d'être dans une équipe continentale me permet de côtoyer des coureurs expérimentés et de disposer d'un staff plus professionnel.
- Comment allier les études supérieures et la pratique du sport cycliste à ce niveau tout en restant très performant ?
Je dois avouer que c'est très difficile, cumuler des heures d'entrainement avec les cours est presque devenu impossible. Je m'arrange comme je peux, je rate de temps en temps certains jours à l'école pour aller m'entrainer mais j'ai la chance d'avoir des amis qui sont toujours prêts pour me passer leurs notes de cours.
Un gros problème que je rencontre aussi, c'est le travail à domicile demandé par les professeurs. Pratiquement un soir sur deux, je dois en plus de l'entrainement rencontrer certaines personnes de mon staff tel que mon coach, mon masseur, kiné, ostéo, podologue, préparateur mental, médecin, mécano vélo.... sans compter les moments ou je dois laver mon matériel en rentrant de l'entrainement, ... Toutes ces activités ne me laissent plus de temps pour étudier. De plus, je suis un garçon qui aime faire ses entrainements sérieusement donc généralement, je suis vraiment fatigué en rentrant et je n'ai vraiment plus la tête à travailler.
Cependant, lors des examens, je me laisse la bloque pour bien étudier et je laisse le vélo un peu de coté à ce moment la. Cela semble fonctionner car je suis désormais en 2ème année en bac marketing à Saint Marie (Liège) et les examens se sont très bien déroulés.
| - Vous avez rencontré il y a quelques mois Philippe Gilbert. Un moment qui vous a marqué. Racontez-nous
Je l'ai rencontré lors d'un contre-la-montre en France lorsque j'étais encore dans la catégorie junior. Il est venu s'échauffer près de moi et nous avons parlé une bonne demi-heure il m’a demandé ensuite de faire office de mécano pour le suivre durant son chrono comme il roulait sans son équipe. Depuis lors, j'ai gardé un excellent contact avec lui. |
- Cette année vous venez de vous imposer deux fois au sprint alors que vous avez aussi des talents de rouleurs, de puncheur et mais aussi de grimpeur. Vous vous rangez dans quelle catégorie ? Plusieurs ?
C'est vrai que je me débrouille bien sur tous les terrains mais je n'excelle nulle part. C'est aussi ma force car ma grande taille me permet de m'imposer dans le sprint mais je ne fais que 72kg donc les bosses pas trop longues passent plutôt bien. Si je devais me situer dans une catégorie, je mettrai malgré tout dans rouleur qui reste ma qualité première.
- Le plan d'entraînement en début de saison avant les courses, c'était quel rythme, combien de sorties...
En période hivernale, il est important de rouler à un rythme constant en endurance de base pour se constituer du fond. Faire des très longues sorties histoire de savoir tenir la distance lorsque les premières courses arrivent. L'intensité est un peu travaillée mais elle arrive progressivement pendant la saison. - Combien de km avez-vous roulé cet hiver ?
Environ 1300km sans compter les nombreuses heures de home-trainer. A l'heure actuelle, j'en suis à un peu plus de 6200km à nouveau sans compter les heures passées à rouler sur home-trainer.
- Georges, votre papa est très heureux de votre progression, comme votre maman d'ailleurs. Mais vos parents savent et sont conscients que les sacrifices de leur fils au quotidien font de votre jeunesse, une jeunesse bien différente des jeunes de votre âge, une vie d'ascète. Quels sont leurs encouragements, ce qui vous touche le plus dans leur soutien total et moral ?
 | C'est vrai que la vie n’est pas facile à gérer tous les jours mais j'aime ce que je fais et je n'échangerai ma vie pour rien au monde. Je reçois énormément d'encouragements de la part de ma famille de ma copine et mes amis. Je trouve cela très important et je leur en suis très reconnaissant. Le fait d’aller toujours à l’école me permet de garder un contact social et continuer à voir mes amis qui sont toujours là que ça aille bien ou mal. |
- Cette saison vous tient à cœur. Avec des objectifs ?
J'ai bien ciblé mes objectifs pour la saison 2012, je travaille avec mon coach pour arriver en forme pour ceux-ci. Il y a bien sur Liège-Bastogne-Liège que j'ai fait l'an passé qui me tient très à cœur. - Enfin, vous qui êtes grand supporter du Réal de Madrid, qui gagnera le Tour de France cette année ? Un espagnol ?
J'ai des origines espagnoles du coté paternel donc il est clair que je suis content lorsque je vois un espagnol gagner. Avec la suspension de Contador pour le tour de cette année, j'ai un peu du mal à m'imaginer un autre en jaune à Paris. Je pense que Cadel Evans peut faire un doublé car avec l'équipe de choc dans laquelle il est cette année, le team BMC va pouvoir contrôler la quasi totalité des étapes. Je ne serai pas étonné de le voir gagner.
Merci Gaëtan
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