 | 1-4 au coup de sifflet final ! Comment Eupen en est-il arrivé là ? A la rentrée aux vestiaires, on pouvait lire d'un côté, toute la tristesse sur le visage des joueurs eupenois. De l’autre, l’équipe de Lommel pouvait laisser exploser sa joie. Les limbourgeois viennent de remporter chez leur rival eupenois, les trois premiers points mis en jeu dans ce tour final de D2 et ça aurait pu être pire au niveau du score sans un Olivier Werner encore une fois au sommet de son art, avec de très nombreux arrêts de toute grande classe.
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Au-delà des chiffres, on sent que cette défaite risque de laisser des traces chez les Eupenois, une blessure morale qu’il faudra impérativement surmonter avant le déplacement à Beveren, ce jeudi déjà .
Franky Van Der Elst, l’entraîneur de Lommel, était sourire, on le comprend : « La fin du championnat a été assez pénible et aujourd’hui on fait notre meilleur match de la saison. J’avais confiance mais de là à imaginer ce score, je ne l’attendais pas. En tout cas, c’est bon pour la confiance. Tactiquement, j’ai un peu changé le système. On a très peu joué de cette manière cette saison. J’ai essayé de jouer en losange, avec mes trois milieux placés un peu plus bas pour repartir. Je ne sais si c’est pour ça qu’on a gagné, mais sur le plan mental, cette victoire est très importante. Aujourd’hui tout a bien marché. » Franky en homme d’expérience explique ensuite que la route est encore longue : « Bien sûr que Lommel veut monter. C’est déjà le quatrième tour final en six ans. Cette année, c’est indécis, mais Eupen reste le favori car c’est une compétition de six matchs sur 18 jours, c’est beaucoup pour nous. Eupen, lui, reste sur un rythme de première division et dispose d’un noyau plus large. » Malin, le garçon ! Dany Ost se présente à la conférence de presse un peu plus tard : « J’ai parlé aux joueurs, calmement, sans élever la voix. On s’est tous regardé ! Il en est sorti de très bonnes choses. C’est le seul côté positif qui reste de cette journée. On a parlé dans la sérénité. Je peux vous assurer que tout le monde est bien conscient qu’il faut se remettre en question. Aujourd'hui, il n’y avait pas de reconversions défensives, pas de solutions pour le porteur du ballon. » Inquiètudes ? « Bien sûr, quand je suis rentré au vestiaire tout seul. Mais, j’ai été rassuré de la discussion avec les joueurs qui ont compris quelque chose. Aujourd’hui, on est à trois points de Lommel et il reste cinq matchs. » Les faits de matchs : « On a fait dix minutes de pressing très haut en début de match mais ça n’a pas duré !!! En défense, Zukanovic a été blessé toute la semaine. Ca explique aussi sa prestation. C’est vraiment dommage l’exclusion de Desenclos. Cependant, même quand on revient à un-un, on n'est resté à trois derrière que quelques minutes,… et même à quatre, je ne sentais pas la sécurité.» Mais encore ? « Un off-day comme ça je n’en ai pas connu beaucoup. Tout le monde est passé à travers de son match, c'est incroyable ! Je n’ai vu ni bloc défensif, ni à la finition. Les joueurs étaient amorphes, je n’ai jamais connu ça. » Dany Ost se tait soudain, tout comme les journalistes, regarde dans le vide et semble rechercher en lui de la force qu’il devra insuffler à son équipe. Un silence plane dans la salle de presse durant de longues secondes.
Pourtant, pour Eupen, tout semblait pour le mieux à l’entame de cette rencontre puisque le club germanophone sortait victorieux de son difficile duel contre Charleroi.
Place à l’analyse d’avant match : Comme en 2010, il s’agit de retrouvailles pour trois club sur quatre lors de ce tour final de D2 2011 : l’As Eupen, Mons et Lommel sont une fois encore au départ de cette mini-compétition qui désignera l’équipe qui aura le droit de vivre la prochaine saison en D1. Beveren remplaçant Roulers pour compléter le quatuor. L’an dernier alors qu’Eupen avait débuté cette même compétition par une défaite à Mons, chacun avait compris qu’il était indispensable de bien gérer la pression et de monter en puissance au fil des six matchs. Le tirage au sort permettant à Eupen de jouer son premier match à domicile avant de se déplacer deux fois de suite tout d’abord à Beveren puis à Mons. Ceci satisfaisait les dirigeants eupenois d’autant plus que leur équipe pourrait jouer son dernier match à domicile contre Beveren.
Comme on sait que tout se joue parfois sur des détails, le cois de Dany Ost, l’entraîneur eupenois, qui connaît bien les forces en présence semble de bon aloi. Ces équipes de D2 qu’il a côtoyées cette saison en entraînant Tubize avant de retrouver le club eupenois qu’il a mené l’an dernier en D1 se trouvent à nouveau sur sa route. Gilles Collin, ex-eupenois, qui fait partie de l’équipe de Lommel estime les chances de montée pour Eupen à 60%, les trois autres équipes se partageant les 40% restant. Pour le président de Mons, qui ne cache pas son envie de monter lui aussi, Eupen est le favori. Nous le pensons également au vu de ce qu’ils ont montré durant toute la saison et ces derniers matchs en particulier. Au niveau des transferts, deux joueurs d’Eupen se trouvant dans le onze de base ont déjà signé pour d’autres club de D1 : Iandoli pour 5 ans à St-Trond et Vandenbergh pour trois ans à Malines. Desenclos , ex-Inter de Milan est de retour dans l’équipe mais sur le banc à l’entame du match. Nos régionaux : Vinamont entame la partie quant à Jérôme Colinet, il est sur le banc.
Werner aura le soleil dans les yeux pour cette première période et c’est Lommel qui lance le match. Pour une nouvelle victoire ?

Le match, première période : Eupen met la pression dès le début du match : un coup franc après 29 secondes et shoot au but contré. Lommel joue en 4-4-2.. On les sent fébriles. Eupen semble très en confiance et remporte nombre de duels en allant chercher très haut les ballons en ce début de partie. Zukanovic remporte un duel musclé et relance son équipe, un premier tir en force de Lepiller sur le gardien. Eupen tourne autour de sa proie. Sur corner , aucun joueur de Lommel ne se trouve en dehors du rectangle, ce qui permet à Eupen de mettre encore plus de pression en se postant en seconde ligne. Chavarria à droite apportant sa vivacité , il est en forme et nettement plus présent qu’un Vandenberg qu’on sent hésitant dans ses duels, pas assez présent au centre. Iandoli est déjà incisif. Eupen est bien en place, utilisant toute la largeur du terrain. Dix minutes de jeu. Treizième minute, première très grosse alerte, alors que tout le monde croit au hors jeu et s’arrête presque, le juge de touche ne lève pas son drapeau. Cerigioni marque même un petit temps d’arrêt, regarde le juge de touche puis fonce seul vers le but. Il se retrouve seul devant Werner qui sauve son équipe . Un réflexe du pied exceptionnel ! Quinzième minute, l’avertissement n’a pas suffi à la défense puisque Oost qui remet le couvert et ouvre le score. Franky Van Der Elst est aux anges. Eupen reprend sa domination. Vingtième minute, un nouveau centre de Chavarria et c’est Lepiller qui reçoit la balle, seul au cinq mètres, mais envoie la balle très largement au-dessus du goal. Alex reçoit rapidement une seconde carte pour une faute sur son opposant direct. Vandenbergh en renard des surfaces ne va pas au duel et semble bien léger face aux expérimentés défenseurs limbourgeois dont l’ex-sociétaire de l’Antwerp Harald Pinxten ce qui oblige les milieux à rentrer dans le jeu s’engouffrer vers le goal ou pour tirer. Mais ils se trouvent alors face à un mur. Il n’y a pas de solutions.
Iandoli, crédité d’un bon match, souvent seul à gauche se montre sens cesse, dangereux dans ses montées mais c’est Lommel qui prend confiance. Eupen commet de nombreuses petites fautes. Peu après, Cerigioni encore lui se trouve à nouveau en excellente position seul face à Werner mais dévisse et rate son shoot. Eupen a encore eu très chaud. Si le danger vient souvent par les ailes, chaque centre ne voit personne à la réception. Un changement tactique s’impose. Lommel déferle, la défense eupenoise est empruntée, dépassée et une fois encore, c’est encore Werner impérial qui est sur la bonne trajectoire. Collinet va rentrer pour Panizzolo pas à son affaire. Jadid descend d’un cran et Colinet prend la place de Jadid. Les attaques se succèdent des deux côtés. La pression monte pour Eupen qui tente de revenir au score avant la mi-temps mais ne conclut pas. A la mi-temps du côté de Mons-Beveren 1-1.
Avant de remonter sur le terrain, Ost réunit ses joueurs devant le petit banc et leur délivre un message fort. Nous l’observons. Ost est serein mais décidé. Il harangue ses hommes. L’heure semble sérieuse, chacun est mis face à ses responsabilités. Desenclos fait son entrée au centre de la défense à la place de Jadid. Eupen attaque maintenant face à ses supporters. Ost forcera-t-il encore la chance de par ses choix tactiques ?
 Seconde période : Lommel reprend en force. Un centre tombe derrière la défense aux abords du petit rectangle de Werner. C’est Alex qui se jette pour empêcher la balle de rentrer dans le but. Malheureusement, il se blesse sur la phase et c’est Hendrikx qui rentre comme arrière gauche. Eupen gagne en expérience mais pas en vitesse face aux rapides avants de Lommel. Desenclos y va d’une tête sur corner, Eupen reprend espoir et c’est tout le kop qui encourage à nouveau son équipe. Ost demande à ses hommes de bouger. Desenclos joue juste et rassure derrière. Eupen jette maintenant toutes ses forces dans la bataille. Chavarria se retrouve esseulé et tire à raz de terre, piquet, 55 minutes. Peu après, il dribble dans le rectangle et porte le danger. Ensuite, sur un centre de Iandoli, esseulé, il tire en force, les poings du gardien sauvent le but limbourgeois. Ca chauffe pour Lommel. Les grands formats d’Eupen montent sur phases arrêtées et ils ont de la présence. Hendrikx pousse Chavarria de la voix vers l’avant.

C’est mieux en place, Lommel recule. « Bougez, bougez » crie Ost. Mais les lacunes défensives restent présentes ! Soixantième minute, Cerigioni pour la troisième fois, tout seul, oublié au point de pénalty pour un nouveau face à face avec un Olivier Werner héroïque qui sauve l’intérêt du match encore une fois. Ca va d’un côté à l’autre, le match est fougueux, indécis, débridé. La chance peut tourner pour l’un comme pour l’autre. Coup franc et c’est encore Chavarria qui porte le danger. Sur la contre-attaque, Desenclos tacle Cerigioni et comme dernier homme reçoit le carton rouge. La suite semble dès lors bien difficile pour Eupen. Werner écope lui aussi de la jaune parce qu’il a dégagé la balle au-dessus de la tribune, vert de rage. L’arbitre Loeman semble bien enclin à ne rien laisser passer à Eupen depuis le début du match. Eupen joue maintenant à trois, derrière. Eupen est fébrile, très fébrile. Voici Colin , l’ex-eupenois, qui part seul du milieu du terrain et avance de vingt mètres avant de s’opposer à Werner qui sauve, incroyablement son équipe. Quel gardien ! Et sur la contre- attaque , rondement menée, Chavarria ouvre le score, au soulagement général. C’est la folie dans le stade, le souvenir des remontées héroïques contre Charleroi anime la ferveur des supporters locaux. Feux de bengales… Eupen fait illusion quelques minutes. Chavarria dribble dans le rectangle et s’effondre. Rien dit l’arbitre. Deux minutes plus tard, c’est l’intenable Cerigioni qui dépasse son défenseur et se trouve une fois encore face à Werner . Cette fois après tant de tentatives en or, il glisse la balle dans les buts de Werner 1-2. L’espoir n’a duré que deux minutes, tout est à refaire. Collinet porte le danger, puis Chavarria encore mais Eupen laisse des boulevards derrière et Lommel en profite. Un coup pour rien. Ensuite, c’est l’intenable Cerigioni qui perd encore une fois son duel face à un Werner impérial. Mais, le meilleur gardien ne peut continuer à réaliser des miracles, Cerigioni dépasse Vinamont trop lent sur l’action et pousse le ballon entre les jambes de Werner 1-3. Il reste dix minutes. Eupen avec la force du désespoir, tente le tout pour le tout. Iandoli s’écroule dans le rectangle et l’arbitre siffle cette fois pénalty. Milicevic, s’avance et le gardien est sur la trajectoire du ballon . Eupen a un réel problème au niveau de la concrétisation des pénaltys cette saison, combien ne furent pas ratés ! On les sent cette fois assommés, dans les cordes, et ils s’effondrent sur la contre-attaque avec un nouveau but 1-4 par Brouwers. 
Personne n’aurait parié sur un tel score en début de match. Réduis à dix, le moral dans les talons, il est temps que le match se termine, la messe est dite ! 1-4, score final !
Et la suite ? Ost aura bien du travail pour remonter le moral de ses troupes avant le déplacement de jeudi. Eupen commence son tour final comme l’an dernier, mais avec un moral sérieusement entamé par ce revers terrible subit à domicile cette fois. L’espoir ? Eupen n’a-t-il pas prouvé récemment à deux reprises contre Charleroi mais auparavant contre Anderlecht que lui qu’on croyait mort, arrivait à renverser les montagnes dans les situations qu'on pensait les plus désepérées? Mais à force de jouer trop souvent avec le feu, finiront-ils par se brûler ? …. Espérons encore une fois que leur force mentale, physique et technique fera la différence. Premiers indices ce jeudi à Beveren. Pour Eupen, nos trois coups de coeur du match vont à Iandoli, Chavarria et bien entendu à Olivier Werner. La fiche technique du match :
Arbitre: Monsieur Loeman. Cartons jaunes: Vinamont, Werner, Vandenbergh. Carton rouge: 64e Desenclos. Buts: Oost (15e, 0-1), Chavarria (69e, 1-1), Cerigioni (72e et 78e, 1-3), Brouwers (83e, 1-4). EUPEN: Werner, Alex (51e Hendrikx), Zukanovic, Panizzolo (38e Colinet), Iandoli, Vinamont, Milicevic, Jadid (46e Desenclos), Lepiller, Chavarria, Vandenbergh. LOMMEL: Sengier, De Conink, Pinxten, Henkens, Lenaerts, Stassin Dufour, Oost, Debauve, Azevedo (61e Colin), Cerigioni. |