Trois faucons pèlerins sont nés à la Grand-Poste de Verviers
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Mardi, 02 Juin 2009 07:00

Cette affiche aurait pu se trouver depuis 2009 sur la façade de l'ancienne Grand-Poste de Verviers dans le but d’attirer le Faucon Pèlerin puisque la tour est équipée d’un nichoir depuis cette date.

Aucun rapace n'avait pourtant jamais niché dans ce nichoir dont Christian Desart vous avait longuement parlé en 2009 (voir ci-dessous).  Mais surprise ! 

Le 06 avril 2013, lors de la visite annuelle de contrôle, le responsable Natagora constate la présence de nombreuses proies : une bécassine, des étourneaux, des grives, des pigeons qui gisaient sur le sol de la tour. Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il a constaté la présence de trois jeunes Faucons en duvet.

 

 

 
Photo J. Thonnard
 

Le secret a bien été gardé.

Les jeunes ont été bagués ce 8 mai par un bagueur Verviétois, leur ADN a été prélevé pour permettre d’établir une carte d’identité qui sera envoyée au musée des sciences naturelles à Bruxelles.Cette opération a pour but de les protéger des vols, et oui, des fauconniers peu scrupuleux montent piller les nids de rapaces. Cette opération a été effectuée en présence de l’ingénieur et d’un agent de la DNF du cantonnement de Verviers.

 
 
Photo J. Thonnard
 
 
"Dès que les jeunes seront perchés sur le bord du nichoir, les Verviétois , équipés de jumelle, pourrons les observer du rond point de la fontaine Gangolf rue des Raines" annoncent les responsables de Natagora via un communiqué de Jacques Thonnard, Président de la régionale Natagora.
 
 
 
 



Le texte de 2009 de Christian Desart dans sa chronique nature : 

Ce rapace est de taille moyenne avec la tête grise, le dos gris foncé, le ventre crème avec des taches noires, les pattes jaunes et les yeux noirs.Il niche de préférence sur les falaises, rochers, ou bâtiments élevés.

Il est classé oiseau le plus rapide car de très haut dans le ciel, avec sa vue perçante lorsqu’il a repéré une proie (souvent un pigeon) il n’hésite pas à faire un « piqué » ailes repliée contre le corps à près de 300 km/h pour  venir heurter se proie et l’assommer.

 

(Photo Jean-Marie Poncelet)

Il attrape alors l’oiseau dans ses serres puissantes et lui donne le coup de grâce en lui brisant le cou avec son bec spécialement adapté (échancrure aux mandibules).

Il est malheureusement sur la liste rouge de nos espèces en voies de disparition car sa diminution dans les années 60 – 70 fut causée par l’enlèvement des jeunes au nid pour la fauconnerie, le tir des adultes mais surtout par l’utilisation de produits chimiques (DDT) par les agriculteurs, les administrations et les particuliers. Les oiseaux adultes accumulaient les substances toxiques dans leur corps qui ont provoqué la fragilisation des œufs empêchant toutes éclosions.

 

Il a fallu attendre 1979 pour qu’un groupe d’ornithologues belges organise, sous l’égide du fond d’interventions pour les rapaces (FIR), en collaboration avec les naturalistes français, la surveillance des aires de reproduction les plus proches de nos frontières. Après quelques années et avec l’interdiction d’utiliser les pesticides incriminés, on a vu la population de faucon reprendre un peu le dessus. Vers 1985, l’espèce à repris petit à petit la reconquête de la Belgique.

Par la suite on a connu plusieurs succès de nidification à la cathédrale St Michel à Bruxelles mais ce n’est que depuis 1996 que l’on peut dire que le faucon à repris un essor en Wallonie. Sur les conseils de l’Institut des Sciences Naturelles de Belgique, il fut décidé de placé des nichoirs pour le rapace en autres sur la tour de refroidissement de la centrale de Tihange qui fut vite couronné de succès.

Le GT Ornitho  de Natagora Pays de Herve à décidé d’agir dans la région. En accord avec le gestionnaire du restaurant de la tour du barrage de la Gileppe et à la grande satisfaction  des agents de la DNF et de son ingénieur en chef Mr Pieper, un nichoir  culmine maintenant au sommet de la tour.

A l'heure d'aujourd'hui, celui-ci a été retiré.


Le PCDN de Verviers (plan communal de développement de la nature) très actif dans le domaine ornithologique également à voulu profiter de l’opportunité  de la tour de l’ancienne grande poste pour mener à bien le projet de placement d’un nichoir pour le faucon déjà repéré plusieurs fois dans le ciel Verviétois. Voici comment Mr Jacques Thonnard (coordinateur du groupe faune du PCDN) nous retrace l’histoire de ce projet :

« Au printemps 2002 nous avons vu, pour la première fois le faucon pèlerin sur la tour de l’ancienne grande poste. Aussitôt nous avons pensé à une possible nidification et à la pose d’un nichoir. C’est ainsi que la grande aventure a commencé.

Prise de contact, coups de téléphone et courrier officiel auprès de la Ville de Verviers, des propriétaires de l’ancienne grande poste et du Forem ont été faits pour enfin en 2007 recevoir le feu vert pour l’installation d’un nichoir.


Nous connaissons l’oiseau, son monde de vie, les avantages de l’avoir dans une ville, mais une chose restait vague : le nichoir. Après plusieurs contacts avec Mr Vangeluwe de l’Institut Royal des Sciences Naturelles à Bruxelles, le groupe FIR (Fond d’Interventions pour les Rapaces) des collègues ornithologues d’Aves, et aussi grâce à la conférence débat que nous avons organisé fin 2008 à Petit-Rechain avec Mr Hugues Defourny, le projet fut enfin concrétisé.


Fin 2008, les fournitures ont été commandées par la Ville de Verviers et la fabrications ainsi que l’installations du nichoir ont été pris en charge par les professeurs de l’Institut Don Bosco et leurs élèves. Nous devons donc remercier :

Monsieur Bergenhuizen et sa classe de menuiserie, André, élève de la classe de soudure et Messieurs Ortéga et Delansnay avec leur section environnement qui ont monté le nichoir sur la tour et vont suivre le projet. »


Christian Desart, Guide Nature

Mise à jour le Mercredi, 08 Mai 2013 21:09