Le Castor à Verviers ?
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Mardi, 21 Avril 2009 09:08

Verrons nous bientôt le castor sur les berges de la Vesdre à Verviers ?

Le castor, ce rongeur hors pair que tout le monde connait était présent en Belgique jusqu’à la fin du moyen âge. Chassé par l’homme pour sa fourrure ou encore pour en extraire une huile provenant d’une glande pour la confection d’un parfum, sa population n’a cessé de régresser jusqu’à sa disparition. Celle-ci est due également à l’activité humaine de plus en plus envahissante. Seraient-ils bientôt de retour chez nous ?

Il nous a laissé pourtant beaucoup de trace de sa présence notamment dans les noms de villes et lieu dit. L’origine du nom Castor vient du mot Bièvre que l’on retrouve sous plusieurs formes un peu partout dans le pays.

Par exemple Bièvre en province de Namur, Beverloo dans le Limbourg, Beveren en Flandre ou encore Beerschot ne province d’Anvers. Plus près de chez nous, en province de Liège, on trouve Berneau ou encore Berwinne. Tous ces noms se réfèrent à la présence du castor à cette époque.

Photo F. Klinkenberg  

 

 Il est présent en France, en Suisse, en Allemagne et au Pays-Bas depuis quelques années déjà. Chez nous, il a été réintroduit de façon illégale en 1998 dans la région d’Houffalize et par la suite dans divers endroits. Je ne débattrais pas sur la manière ni par qui ces actions on été menées, je me contenterais de dire qu’il est bien présent maintenant en Wallonie et qu’il faut faire avec. C’est un animal au même titre qu’un autre et de toute manière il fait partie de la liste des animaux protégés de Wallonie.

Notre castor, d’une longueur entre 110cm et 120cm pour un poids entre 20 et 25 kg vit le long de nos cours d’eau par famille. Il se reproduit à raison d’une portée par an comprenant de 2 à 4 petits qui resteront dans la famille pendant 2 ans. Notre rongeur n’a pas de prédateurs ( loups, lynx, ours disparu de nos jours dans nos régions) si ce n’est l’homme qui par son activité, par la destructions du biotope ou encore par le trafic routier régule les effectifs.

Une cellule familiale nécessite un territoire de +ou- 4 kms de cours d’eau. Le castor vit le long de la berge et ne s’en éloigne presque jamais. C’est un excellent nageur avec ses pattes arrière palmées. Son biotope nécessite des berges bordées d’arbres, principalement des saules ou peuplier pour constituer ses réserves de nourriture. Vous l’aurez compris, le castor est essentiellement herbivore, il ne mange donc jamais de poissons. Il consomme toute sorte de plantes aquatiques mais en automne et en hiver, il consomme uniquement de l’écorce d’arbres ainsi que la partie juste sous l’écorce appelée cambium.

 

 

Le castor est un excellent constructeur. Il érige de grands barrages sur les cours d’eau pour maintenir un niveau d’eau suffisant afin de garantir sa tranquillité. Son « terrier hutte » se situe au milieu de la zone inondée  avec l’entrée sous l’eau. Il lui arrive aussi fréquemment de creuser son terrier dans la berge avec toujours l’entrée sous l’eau. Les trous sont nettement plus gros que le rat musqué (30 à 50 cm pour le castor et 10 à 15 cm pour le rat musqué).  Pour construire un barrage, notre rongeur n’hésitera pas à creuser de véritables canaux pour accéder à un endroit qui l’intéresse pour prélever les arbres nécessaires à son ouvrage. Le castor planifie ses coupes de bois sur 2 ou 3 ans. Comme il donne préférence au saule et que cet arbre à la particularité de très vite faire des rejets, il se garanti ainsi un garde-manger pour les années à venir.

 

Ayant reconquit les berges de l’Ourthe jusqu’à Liège, le voici maintenant colonisant les berges de la Vesdre. En remontant celle-ci, on le trouve maintenant à Chênée puis à Chaudfontaine. Plus haut encore, il a été vu il y a peu de temps dans un jardin bordant la Vesdre à Pepinster.

  Photo F. Klinkenberg (Pepinster 2008)

On est sur qu’il remonte de plus en plus haut sur la Vesdre. Il n’est pas facile à observer car ces activités sont plutôt nocturnes. Il est arrivé maintenant au portes de la commune de Verviers plus exactement à Ensival au pont de la Raye (situé entre Ensival et Pepinster). Là bas, il a entrepris de ronger un saule qu’il a abattu sur la berge. La manière dont l’arbre a été taillé « en crayon » trahi  la présence de l’animal.

 


 

Il ne nous reste qu’à lui réserver un bon accueil sur le territoire de la commune de Verviers en lui laissant la quiétude qu’il mérite en tant qu’animal protégé.

Desart Christian, guide nature.

Mise à jour le Mercredi, 22 Avril 2009 06:21