L'épeire diadème
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Jeudi, 01 Novembre 2007 11:59
 Ces derniers temps, vous aurez probablement remarqué quantité de toiles d’araignées imposantes dans nos jardins. C’est là l’œuvre de l’épeire diadème. ARANEUS DIADEMATUS de son nom latin ou encore l’araignée porte croix en français, elle possède des couleurs claires et est facilement reconnaissable à ses taches blanches en forme de croix sur le dessus de son abdomen proéminent

  . Elle est super bien équipée car elle vous regarde de ses 4 paires d’yeux simples. Elle a aussi une paire de crochets (appelés chélicères) en relation avec les glandes à venin, une paire d’appendice (pédipalpes) autour de la « bouche » pour le rôle de mastication et enfin quatre paires de pattes pour la locomotion. 

     Le mâle se différencie fortement de la femelle par sa taille nettement plus petite. Il peut atteindre les 10 mm contre 15 à 20 mm pour la femelle. Autant dire que celui-ci ne fait pas le poids à côté d’elle.

  

     C’est à la femelle qu’incombe le travail de tisser une toile remarquable tout à fait géométrique, ce qui lui vaut d’ailleurs le titre d’araignée ORBITELE. Cette toile est remplacée chaque matin car tout simplement elle est impossible à réparer. Pour reconstruire ainsi une toile chaque jour, il lui faut beaucoup d’énergie et de protéines nécessaires pour synthétiser la matière dont se compose la toile et aussi elle va manger l’ancienne toile pour recycler les glucides et acides aminés qu’elle contient. Pour ériger une toile de 40 cm cela va lui prendre environ une heure et utiliser + ou – 20 mètres de fil de soie. Celui-ci sort de l’extrémité de l’abdomen et est tissé par les pattes recouvertes de pinces et crochets de manière à ne pas s’empêtrer elle-même dans sa toile. Son travail terminé, elle va s’installer au centre à l’affut de toutes vibrations émises par un insecte qui se prendra au piège. Au contact d’une proie, elle se précipite, enveloppe celle-ci dans un cocon de soie puis lui inocule les sucs digestifs pour en dissoudre l’intérieur qu’elle va ensuite réabsorber sous forme de liquide. De cette proie, il n’en restera plus qu’une enveloppe vide (cuticule). Si elle se sent menacée, l’épeire ira se réfugier sur un des bords de sa toile.

 Pour pouvoir s’accoupler, le mâle devra user d’astuce. Pour cela, il devra faire une offrande sous forme d’une proie enveloppée dans un cocon. Pendant que madame s’occupera de son cadeau, monsieur aura tout le loisir de vaquer à ses occupations tant convoitées. Son devoir accompli, il ne lui restera plus que quelques jours à vivre s’il ne se fait pas dévorer de suite par la femelle qui l’associera à une proie. Maintenant, il reste à la femelle à s’occuper de la ponte de plus d’une centaine d’œufs qu’elle va prendre soins d’emballer dans un cocon protecteur avant de mourir à son tour. Le cycle de vie est ainsi accompli en un an.

     A l’éclosion des œufs, les jeunes ressemblent déjà aux adultes et reste un certain temps dans la toile maternelle où ils passeront par plusieurs mues pour grandir. Le moment venu (fin mai, début juin) les  jeunes épeires vont grimper au point le plus haut de la toile attendant ainsi un vent favorable qui va les emmener, suspendu à un fil d’une vingtaine de centimètres, coloniser de nouveaux territoires parfois à plusieurs kms de leur lieux de naissance. Cette dispersion de jeunes épeires porte le nom de Ballooning en anglais et chez nous on appelle cela les fils de la vierge (probablement au fait que cela se passe en mai relatif au mois de Marie). Dans la littérature, on trouve encore le nom de cheveux d’anges. Nous ne pourrons que souhaiter bon vent à toute cette progéniture qui aura bien du mal à venir à bout de tous les dangers qui les guettent.

     Encore une petite précision. Attention tout de même aux morsures d’épeire. Non pas du mâle car trop petit mais bien de la femelle qui a la capacité de percer la peau humaine avec ces chélicères. La morsure est douloureuse (un peu comme une piqûre de guêpe) et peut durer +ou- 2 jours si toutefois vous n’êtes pas allergiques à son venin sinon, il vous en coûtera des problèmes plus conséquent.  Pour ma part, j’en ai déjà fait les frais.

                                                Desart Christian Guide Nature pour Best of Verviers Novembre 2007

 

 

Mise à jour le Vendredi, 29 Août 2008 08:49