Le Houx et le gui
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Mardi, 01 Janvier 2008 08:11
 Le Houx et le Gui sont les deux végétaux que l’on met à l’honneur en ces périodes de fêtes. Prenons la peine de les observer un peu plus en détails.
Le Houx est un arbuste qui dépasse rarement les 4 à 5 mètres. On le trouve généralement en sous-bois ou dans les haies, souvent sur un sol riche en calcaire. Il est facilement reconnaissable grâce à ses feuilles alternes persistantes (celles-ci ne se remplacent progressivement que tous les 3-4 ans) d’un beau vert luisant sur la face supérieure et d’un vert mat sur la face inférieure et pourvues d’épines. Il fleurit au mois de mai et ses fruits sont mûrs pour les derniers mois de l’année.

     Pourquoi n’y a-t-il pas de baies rouges sur tous les houx ? Tout simplement parce que l’espèce est ce que l’on appelle dioïque, c'est-à-dire qu’il y a des arbustes mâles et des arbustes femelles. Les plants mâles donneront de minuscules fleurs blanches tandis que les plants femelles donneront des fleurs rosées en petits bouquets à l’aisselle des feuilles. Seuls les pieds femelles donneront les baies rouges bien connues si un arbuste mâle est suffisamment proche pour qu’il y ait fécondation. Sa croissance est lente mais il peut vivre jusqu’à 200-250 ans.

    Son bois est très dur mais facile à travailler. On l’utilise pour faire des manches de fouets, cravaches, cannes ou encore chiens de fusils. Les branches liées entre elles servaient encore autrefois pour ramoner les conduits de cheminées. L’utilisation  la plus courante du houx est quand même liée à la fête de Noël où associé au gui, il est l’élément décoratif important.

 

     Si vous êtes observateurs, vous aurez peut être remarqué que sur les houx la partie à hauteur d’homme présente des feuilles avec piquants et que sur le dessus de l’arbre les feuilles en sont totalement dépourvues. On attribue cela à un phénomène appelé « hétérophile ». Il s’agit en fait d’une adaptation de l’arbre contre les attaques du bétail. En produisant des piquants dans sa partie accessible, les feuilles sont ainsi délaissées par le bétail. On peut remarquer ce phénomène aussi lorsqu’ un houx est taillé régulièrement par l’homme, il repousse avec des feuilles de plus en plus petites avec beaucoup de piquants.

     Le houx n’a pas beaucoup d’ennemi. Seuls quelques « mouchettes » ou « pucerons » appelées mineuses du houx viendront pondre leurs larves  dans l’épaisseur des feuilles provoquant ainsi un renflement brunâtre qui ne cause pas de préjudice à l’arbuste.

 Le gui est une plante parasite pour certains, c'est-à-dire qu’il vit sur un support végétal au détriment de celui-ci car il suce la sève de son hôte  pour se nourrir. Pour d’autres, il est appelé hémiparasite ou encore épiphyte car il fait lui-même sa photosynthèse et  fabrique ses propres sucres qui pourraient lui permettre de vivre seul. On le rencontre principalement sur les pommiers et les peupliers mais rien ne l’empêche de s’implanter sur d’autres arbres.

     La propagation du gui est surtout due aux oiseaux tels que grives, merles, fauvettes qui sont friands de ses baies. La fauvette mange la partie charnue sucrée et se débarrasse de la graine collante en essuyant son bec sur une branche. La grive elle,  par contre,  consomme la baie entière et rejette la graine qui à transité par son tube digestif favorisant ainsi la germination de la graine. Si la graine ainsi déposée sur une branche est dans de bonnes conditions elle va commencer à germer. Un suçoir conique va se mettre en place et pénétrer l’écorce pour atteindre le bois dur de la branche. La graine va pouvoir ainsi se nourrir de la sève de son hôte. C’est alors, après seulement 2 ou 3 ans, que pourra commencer le développement de  la partie aérienne du gui. Sa ramification est dichotomique c'est-à-dire une tige à 2 feuilles opposées qui,  à chaque printemps,  se redivise en deux rameaux bifurqués formant ainsi une boule sur laquelle on pourra évaluer le nombre d’années de croissance.

 

     Remontons un peu dans le temps. Tout le monde connaît l’histoire des druides gaulois qui partaient dans la forêt vêtus de blanc avec une serpe d’or pour aller cueillir le gui du chêne réputé magique. Il fallait le recueillir dans un drap de lin blanc car sous peine de perdre se vertus, le gui ne pouvait pas toucher le sol. Le druide devait aussi prononcer ces mots « O GHEL AN KEU » traduit par « que le blé germe », expression transformée plus tard au moyen âge par « au gui l’an neuf ». Les gaulois attribuaient au gui le pouvoir de chasser les mauvais esprits, de purifier les âmes et de neutraliser les poisons

     Plus tard, le gui était encore utilisé en herboristerie pour soigner l’épilepsie, les troubles nerveux et digestifs.

     La viscine (substance blanchâtre qui entoure la graine, viscum en latin qui a donné son nom au gui) servait encore à faire de la glu (glu des oiseleurs).

 

     De nos jours, il est toujours de tradition de s’embrasser sous le gui à minuit la nuit du nouvel-an car il est censé nous apporter bonheur et prospérité.

     Bonne et heureuse année 2008 . 

                                                                                         

 

                                         Desart Christian Guide Nature pour Best of Verviers Janvier 2008

 

Mise à jour le Vendredi, 29 Août 2008 08:50