Le Troglodyte Mignon |
Écrit par Christian Desart Guide nature | ||
Mercredi, 30 Mai 2012 20:57 | ||
Son nom vient du grec, lié à sa manière de fureter partout en explorant les cavités rocheuses, les creux sous les souches, toujours à la recherche de nourriture. Le mot « mignon » qui définit l’espèce prouve le caractère familier et sympathique de cet oiseau commun. En wallon liégeois on l’appelle « royeté », en allemand « roi des haies » et en néerlandais « roi de l’hiver ». Finalement la traduction de ces noms germaniques à donné en français « roitelet des haies » Le troglodyte mignon pèse 8 à 12 gr et sa taille varie de 9 à 10 cm. L’envergure est comprise entre 12 et 16 cm pour une longévité de l’ordre de 6 ans maximum (plus fréquemment de 2 à 3 ans) Il apparait comme une petite boule de plumes brunes flanquée d’une minuscule queue redressée. Mâles et femelles présentent le même aspect de plumage à savoir les couvertures brun roux finement barré de brun foncé sur les ailes et le croupion.
Photos Jean-Marie Poncelet : Clic nature
Le nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie (2010) estime sa population à 160.000 couples ce qui représente une densité moyenne de 9 couples au Km2. Son habitat de prédilection est le taillis, les fourrés à végétation basse. Il apprécie particulièrement les fouillis en bords de fossés ou de cours d’eau, les bois et bosquets ou encore les friches forestières après coupes. A son menu, on trouve volontiers des araignées, cocons, petits papillons, chenilles et autres pucerons, diptères et larves. A l’occasion, il ne dédaigne pas les baies et autres fruits charnus ainsi que des graines divers surtout en hiver. Le troglodyte est bon séducteur. Il fait la cour à toute femelle qu’il croise sur son territoire. C’est ainsi qu’il s’active peu après le lever du jour. Il se fait entendre à partir de tous les postes de chant de son territoire qu’il prospecte de fond en comble pour y déceler un maximum d’endroits propices où il pourrait dissimuler son nid. Construction du nid : Il commence alors la construction d’un nid fait de brins de tiges, feuilles et mousse pour la finition extérieure. Ce travail lui prend plus ou moins 4 jours. Sans perdre haleine,il entame un second nid, puis un troisième dans l’attente du passage de quelques femelles erratiques attirées par son chant. La visite des nids se fait et c’est la femelle qui choisira le nid qui lui convient le mieux. La femelle s’occupera alors de la finition intérieure constituée de mousse sèche, laine et plumes. Après cela l’accouplement et la ponte aura lieu. Le mâle quant à lui ne s’arrête pas là, il entreprend la conquête d’une autre femelle et recommence son manège pour tenter de l’attirer vers un nid avant de la féconder. Il n’est pas rare de rencontrer dans son territoire 2 voire 3 femelles en train de nourrir les oisillons aux nids. Le mâle ne semble pas porter attention à sa progéniture, son rôle se limitant « au gardien du territoire ». Ce n’est que lorsque les jeunes quittent le nid et « traînent » dans le territoire que son instinct paternel se réveille et il va accompagner les jeunes à la recherche de nourriture.
Pour un petit oiseau comme le troglodyte on ne peut pas ne pas parler de son chant. Celui-ci, réservé exclusivement au mâle est un atout capital pour la vie du troglodyte. Ce qui frappe le plus c’est la puissance de sa strophe musicale surprenante pour un si petit oiseau. Son chant a une portée de 250m, il le répète un grand nombre de fois au cour de sa période d’activité journalière. Et pour encore mieux se faire entendre, il se poste volontiers su un perchoir qui dépasse la végétation buissonnante pour se mettre en valeur. L’intensité de son chant atteint 96 décibels à un mètre. L’étude de son chant à permis de déceler 56 notes en 12 secondes.
En conclusion, le troglodyte est un petit oiseau (pas le plus petit de notre avifaune) qui exploite une niche écologique au ras du sol. Il a su s’adopter à la sédentarisation malgré les rigueurs climatiques de nos régions. Son mode de vie de petite boule de plumes hyperactive réclame en tout temps une énorme dépense d’énergie qu’il ne peut satisfaire que grâce à la présence permanente d’une abondante source de nourriture qu’il pourchasse sans arrêt entre taillis, fourrés, litières et berges de ruisseaux. Pas étonnant qu’il ne vive pas très vieux (2 à 6 ans maximum).
Christian Desart Guide Nature
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Mise à jour le Jeudi, 31 Mai 2012 19:44 |