Les plantes invasives
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Dimanche, 01 Juin 2008 22:17

Le long de la Vesdre à Verviers comme sur les rives de beaucoup de cours d’eau en Wallonie, nous avons à faire à des espèces végétales que l’on appelle plantes« invasives » Qu’entend -on par plantes invasives ?

Sont considérées comme plantes invasives les espèces végétales qui prolifèrent au détriment des espèces indigènes. Il ne faut cependant pas confondre avec les plantes envahissantes telles que : orties, ronce ou jonc qui ont leurs parasites, leurs prédateurs, et qui sont régulées naturellement

 

Parmi les invasives, la plus spectaculaire est sans aucun doute la grande Berce du Caucase.

 

Cette plante peut atteindre une hauteur de 3,5m avec des feuilles de 1m. Elle possède des tiges épaisses et creuses. Ses feuilles sont profondément découpées en 3 à 5 divisions. Les fleurs forment de grandes ombelles blanches de 50 cm de diamètre. La propagation de cette espèce est fulgurante. Une seule plante peut produire entre 10.000 et 15.000 graines qui survivent jusqu’à 3 ou 4 ans avant de germer. La plante fleurit à partir de la 3e année après la germination, ce qui fait qu’elle est assez discrète les 3 premières années mais bien présente.

Le grand danger de cette espèce, ce sont surtout les brûlures qu’elle provoque lorsqu’on les approche. Surtout défense de toucher !!! Elle contient des substances toxiques activées par la lumière solaire rendant la peau sensible à l’action du soleil. Il suffit d’effleurer la plante pour avoir des lésions. Si vous êtes en contact avec le suc de la berce, sous l’effet de la lumière du soleil, la peau va rougir (comme une brûlure) et se couvrir de cloques après 1 jour ou 2. Les brûlures sont fort douloureuses. Après guérison des taches brunes peuvent encore rester plusieurs mois. Mieux vaut consulter un médecin si vous avez été en contact avec la plante.

Une autre espèce tout aussi envahissante qui prolifère le long de la Vesdre, c’est la renouée du Japon.


Elle se présente sous forme de tiges dressées en touffes. Les tiges sont creuses avec des nœuds apparents (aspect du bambou). Elle atteint une hauteur de +ou- 2m, se ramifie et s’étale au sommet. Ses feuilles sont opposées et de grande taille. D’août à octobre, elle présente des fleurs blanches réunies en grappes très décoratives. Elle se propage par rhizomes (un morceau de 5gr suffit pour redonner une nouvelle pousse). Son abondance empêche la lumière de pénétrer ce qui entraîne que plus rien ne pousse à ses pieds. On peut dire ainsi que la renouée du Japon est une ennemie de la biodiversité. Elle fut introduite d’Asie au XIXe siècle comme plante ornementale et mellifère mais maintenant on la trouve partout le long des routes, voies ferrées, terrains vagues, berges de rivières.

Pour éviter sa propagation, il faut :

- Creusé et essayer d’enlever le rhizome (racine). Cette opération n’est possible que sur les jeunes plants car plus tard les racines peuvent descendre jusqu’à 3 mètres de profondeur.

- Plus grandes, il faut les faucher chaque fois que les plantes atteignent 30-40 cm afin d’affaiblir la plante.

La plante n’a pratiquement aucune utilité si ce n’est de fabriquer des nichoirs à insectes avec les tiges creuses. Pour ce faire il suffit de réaliser un petit fagot d’une dizaine de cm de long avec des tiges de différent diamètre que l’on aura pris la peine de laisser sécher préalablement.

La troisième plante que l’on rencontre aisément c’est la Balsamine de l’Himalaya autrement appelée l’impatiente glanduleuse.

 

Il s’agit d’une plante vigoureuse qui porte des feuilles opposées, dentées avec les fleurs en grappes roses, rouges ou pourpres. Les fruits sont des capsules en forme de goutte d’eau de 2 -3 cm de long. Lorsque ceux-ci sont bien mûrs, il suffit d’effleurer la plante pour qu’ils éclatent violement projetant les graines. C’est à cette « impatience » à se ressemer qui a valu son nom à la plante. Elle est originaire de l’Himalaya, comme son nom l’indique, et a été importée début du siècle dernier par un botaniste anglais. Elle affectionne les sols riches le long des cours d’eau pour former de grands buissons

Pour en être débarrassé, il faut la faucher avant la floraison.

Le PCDN de Verviers, plan communal de développement de la nature, a décidé d’intervenir pour enrayer la propagation de ces plantes invasives. C’est en collaboration avec la Région Wallonne, l’institut agronome de Gembloux et la Ville de Verviers que des mesures vont être prise afin d’éradiquer ces plantes invasives car si on laisse ces végétaux coloniser les berges de la Vesdre sans rien faire, on ne trouvera plus rien d’autres comme plantes d’ici quelques temps. A l’heure où on parle beaucoup de biodiversité il est préférable d’intervenir pour éviter ce phénomène invasif.

 

Desart Christian

Guide Nature pour Best of Verviers juin 2008

Mise à jour le Vendredi, 29 Août 2008 08:53