Le sureau noir |
Écrit par Christian Desart Guide nature | ||
Mardi, 01 Juillet 2008 18:30 | ||
C’est une espèce héliophile (qui a besoin de soleil) qui pousse sur terrains incultes. Il possède des feuilles opposées, composées de 5 à 7 folioles. Il se pare en Juin-juillet de grosses fleurs blanches très odorantes appelées ombelles. Les fruits mûrs se présentent d’août à octobre sous forme de baies noires en grappes appelées drupes. Le sureau est une aubaine pour la vie animale. Dès le printemps, les premières feuilles sont recherchées par des insectes notamment des papillons nocturnes (Sphinx du troène, Phalène du sureau, Eupithécie à 3 points) dont les chenilles se nourrissent presque exclusivement des feuilles de sureau. En juin, ce sont les abeilles, syrphes, mouches et autre cétoines dorés qui se régalent du nectar de ses fleurs et en automne les baies offrent un repas indispensable aux oiseaux tels que fauvettes, pouillots, grives, rouges-queues noirs pour constituer leurs réserves de graisse avant de faire leur migration automnale. Le sureau rend encore d’autres services à la faune entre autre aux abeilles solitaires qui utilisent les tiges creuses comme nichoirs ou comme refuge hivernal. Ces tiges creuses sont aussi colonisées par un puceron inféodé au sureau attirant ainsi des insectes prédateurs comme les coccinelles et chrysopes qui eux s’attaquent aux pucerons. Utilisations du sureau : Les fruits doivent être consommés cuits car crus ils peuvent s’avérer toxiques et provoquer des nausées, vomissements ou encore des douleurs intestinales. On les utilise le plus souvent en confiture ou en gelée. Avec les fleurs on fait aussi d’excellents beignets. En médecine, le sureau n’a pas de véritable tradition. Les fleurs séchées sont utilisées en infusions contre le rhume et les affections respiratoires. Les baies servent à faire un sirop contre la toux. Pour la recette du sirop : il vous faut : 1 kg de baies, 1 kg de sucre et 1 L d’eau. Préparation : Faire bouillir l’eau et le sucre 10 minutes, ajouter les baies (avec les tiges), laisser encore bouillir 4 minutes, retirer du feu, couvrir, attendre minimum 2 heures ensuite tamiser et recuire une fois puis mettre le sirop en bouteilles chaudes. On peut également faire un cataplasme de feuilles pour apaiser les contusions. Attention seulement à l’utiliser raisonnablement car les feuilles contiennent de l’acide cyanhydrique qui à forte dose peut s’avérer toxique. Le jardinier peut aussi tirer profit du sureau en faisant un purin de feuilles (1kg) macérées préalablement dans 10L d’eau pendant plusieurs jours. Après filtrage, on l’utilise en pulvérisation contre les pucerons et le mildiou. Il parait que cela repousse également les rongeurs tels que mulots, campagnols et musaraignes. Enfin le sureau est encore utilisé dans la fabrication d’encre. Légendes et traditions : -Utiliser de l’eau de sureau (avec les fleurs macérées) permettrait d’éclaircir le teint et d’atténuer les taches de rousseur. -Pour les chrétiens, c’est à une branche de sureau que se serait pendu Judas. Depuis les baies sont petites et flétries par la honte. -Dans les croyances populaires, dormir sous le feuillage donnerait des rêves érotiques et charnels. -Le sureau serait l’arbre des morts. Les druides fabriquaient les flûtes servant à converser avec les âmes des disparus. -Une légende raconte qu’un marin américain se serait enivré avec du porto additionné de jus de sureau et aurait été ainsi guéri des ses rhumatismes.
Vu l’intérêt pour la faune et les utilisations possibles pour l’homme, le sureau, un peu oublié de nos jours, mériterait encore une place dans nos jardins ou dans nos haies.
Desart Christian Guide Nature pour Best of Verviers juillet 2008 |
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Mise à jour le Vendredi, 29 Août 2008 08:53 |