Le baguage de Chouettes Effraies
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Samedi, 09 Juillet 2011 20:00

Comme chaque année à cette époque, s’effectue le recensement dans les nichoirs de Chouettes Effraies.

Ce magnifique rapace nocturne élit domicile dans les combles et clochers de nos églises où elle trouve le calme et la tranquillité nécessaire à sa reproduction.

 L’Effraie des clochers ou encore la Dame Blanche comme on la surnomme a, comme beaucoup d’animaux à l’heure actuelle, du mal à maintenir sa population stable. C’est pour cette raison que la Région Wallonne a décidé de créer, en 1995, suite à l’année européenne de la conservation de la nature, l’opération « Combles et Clochers ».

 

Cette opération vise à favoriser l’occupation des combles et clochers de bâtiments publics (principalement les églises) par les Chauves-souris, les Chouettes Effraies, les Choucas et le Martinet Noir et de restaurer ou créer un vaste réseau de gîtes protégés favorable à la reproduction.

Beaucoup de communes travaillent en partenariat avec la Région Wallonne pour la protection des espèces. Un grand nombre de bénévoles participe ainsi à cette opération en visitant les sites protégés pour réaliser un suivi indispensable afin de connaître le nombre d’individus, le taux de réussite des couvées ainsi que le déplacement des jeunes émancipés.

 

Participant à ce groupe de bénévoles, je voulais vous faire partager ces moments privilégiés de contacts avec ces rapaces nocturnes fascinants que sont les Chouettes Effraies. Faisant partie du monde mystérieux de la nuit, ces oiseaux ont toujours eu mauvaise réputation à cause du manque de connaissance  de l’espèce. Heureusement, les mentalités changent peu à peu et les Chouettes font partie de la liste des animaux protégés en Wallonie.

Après une première visite des sites équipés de nichoirs effectués début juin afin de déterminer s’il y a des couvées ou non, j’ai pu recenser 19 jeunes poussins répartis sur 4 sites de mon « secteur ».

 

Dès lors, rendez-vous fut pris avec un bagueur de l’Institut des Sciences Naturelles de Belgique, en l’occurrence Sébastien Finck.

 

On ne s’improvise pas bagueur, pour ce faire il faut suivre des stages de formation pendant une période de deux ans suivis d’un examen afin d’obtenir un brevet de bagueur aux nids et deux ans supplémentaires avec un nouveau test de connaissance sur l’identification des oiseaux, la capacité de reconnaître le sexe et l’âge ainsi que les techniques de mue pour enfin obtenir le brevet officiel qui donne l’autorisation de capture aux filets d’oiseaux pour les baguer.

 

Pourquoi bague-t-on les oiseaux ?

C’est par cette technique que l’on progresse dans l’étude des oiseaux, à savoir, le classement des espèces, des sous-espèces, la connaissance des chemins de migrations, les déplacements des jeunes qui quittent le nid…

 

 

Baguer un oiseau consiste à lui mettre un petit anneau en aluminium à une patte.

Sur cet anneau se trouvent le nom de la capitale du pays dans lequel l’oiseau à été bagué  (chez nous, Brussels Muséum) ainsi qu’un numéro d’identification.

Ce numéro est sa « carte d’identité » qui renseigne le nom de l’espèce, l’âge et le sexe, la date et l’endroit où il a été bagué ainsi que le nom du bagueur. Lors de toutes recaptures d’un oiseau bagué, le bagueur connaîtra tout sur l’oiseau via la banque de données de l’Institut des Sciences Naturelles de Belgique.

 

 

 

 

Lorsque vous trouvez un oiseau mort, si celui-ci est porteur d’une bague, vous pouvez renvoyer celle-ci à l’Institut des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles et vous recevrez une fiche de renseignements .

 

 
Exemple de fiche : Ici, une jeune chouette baguée à Dison le 6.9.2004 et retrouvée tombée du nid le 2.10.2004 soit agée de 26 jours. 

 

Pour pouvoir tirer des conclusions et des statistiques, il est bien évident qu’il faut baguer des milliers d’oiseaux car les recaptures ne représentent qu’un faible pourcentage du nombre d’oiseaux bagués. C’est pour ces raisons que les ornithologues passionnés sont à l’affût chaque année à la période de migrations des oiseaux lorsque milliers d’individus passent au dessus de nos têtes.

Desart Christian, guide nature.

Mise à jour le Mardi, 19 Juillet 2011 08:37