Le Pissenlit
Écrit par Christian Desart Guide nature   
Mercredi, 25 Mai 2011 20:20

Quoi de plus banal qu’un pissenlit ?

Pourtant, casse-tête des botanistes, cauchemars des jardiniers ou plantes aux mille vertus pour les autres, essayons d’en savoir un peu plus.

Pour le botaniste, c’est le naturaliste Linné qui donna le nom de Taraxacum officinale à cette espèce à part entière mais très vite les botanistes se sont rendu compte qu’il existe beaucoup de variétés de Pissenlits.

En Europe, actuellement, on en recense entre 1200 et 1500 espèces. Chez nous en Belgique, on en trouverait 60 espèces difficiles à différencier. Encore appelé « Dent-de-lion » en faisant référence aux formes recourbées de ses feuilles, la plante se présente en rosette. Les tiges sont duveteuses et contiennent un liquide blanc (le latex) qui était autrefois utilisé dans la fabrication du caoutchouc.

La fleur, ou plus exactement les fleurs, car le Pissenlit fait partie de la famille des fleurs composées (Astéracées) comprend des centaines de petites fleurs réunies dans le réceptacle  entouré de bractées vertes protectrices. Toutes les fleurs du Pissenlit sont identiques et dites ligulées : les pétales soudés en tubes sont prolongés par une languette appelée ligule.

A la base de ce tube se trouvent des sépales transformés qui évolueront, une fois la fleur fécondée, en une aigrette surmontant le fruit. Une rosette produit plusieurs fleurs. Au cœur de la rosette, les bourgeons floraux somnolent quelques semaines puis la hampe florale s’élève d’une dizaine de centimètres et par une journée ensoleillée les bractées s’ouvrent pour laisser s’épanouir la fleur.

Ce sont les fleurs de la périphérie qui s’épanouissent les premières. Elles produisent du pollen pendant deux heures seulement et plus tard en fin de journée les bractées se referment sur les fleurs pour la nuit. Le deuxième et le troisième jour, si le soleil persiste, la floraison se poursuivra vers le centre de la plante. Les fruits nommés akènes sont munis de « parachutes » qui serviront  à disséminer les graines par le vent jusqu’à 10 km.

 

 

Pour les jardiniers, il est difficile de se débarrasser des Pissenlits. La rosette du Pissenlit est une plante vivace qui vit en moyenne de 3 à 5 ans en stockant des réserves nutritives dans sa racine pivotante (semblable à la carotte). On arrive rarement à enlever la racine en entier car elle mesure souvent une trentaine de centimètres et on a déjà connu fréquemment des racines d’un mètre et plus.

Le Pissenlit est capable de régénération  impressionnante car chaque morceau de racine brisée redonnera une nouvelle plante. Cependant le Pissenlit peut être intéressant pour en faire un purin qui enrichira le sol du potager en phosphore et en potassium. Pour ce faire, il faut laisser macérer 1kg de plantes fraiches (racines comprises) dans 10 litres d’eau. 

 

 

Enfin pour les autres, le Pissenlit a pas mal d’intérêt car tout est comestible dans le Pissenlit. Même si toutes ses parties présentent un suc blanc amer, n’hésitez pas à déguster une bonne salade de feuilles de Pissenlit. Il suffit de cueillir les très jeunes rosettes constituées de feuilles tendres ne dépassant pas 10 cm.

Plus grandes, les feuilles deviennent plus coriaces et surtout plus amères. Laver les feuilles soigneusement, disposer les dans un saladier, ajouter-y de la vinaigrette. Dans une poêle, faites revenir des lardons que vous ajouter chauds à votre salade. Saler, poivrer et éventuellement ajouter quelques rondelles d’œufs durs pour la garniture.

 

 

On peut également consommer les feuilles de Pissenlit  à la manière des épinard, c’est-à-dire blanchies quelques minutes dans de l’eau bouillante puis cuite à la poêle avec un oignon émincé et servi avec un peu de crème fraiche.

Les fleurs peuvent être consommées cuites à la poêle et mélangée à une omelette après avoir été saupoudrée de fines herbes. On peut encore laisser fermenter les fleurs pour obtenir un vin de Pissenlit au goût agréable mais la préparation la plus connue est certainement la gelée de Pissenlit appelée « miel de Pissenlit ». Cette gelée se prépare en cueillant 400 fleurs, les laver, enlever les parties vertes et laisser sécher quelques heures au soleil. Il faut ensuite les placer dans une bassine à confiture avec 2 oranges et 2 citrons non traités coupé en tranches avec leurs zestes. Ajouter 1,5 l d’eau et faire cuire à feu moyen pendant une heure. Filtrer et passer à l’étamine. Peser et ajouter le même poids de sucre. Faire cuire jusqu’à obtention de la consistance d’une gelée. Mettre en pots et couvrir.

Les racines récoltées au printemps ou à l’automne lorsque la plante à au moins 2 ans peuvent être consommées crues, séchées (2 semaines sur une claie dans un endroit à l’ombre et bien aéré), bouillies ou cuite à la vapeur.

Le Pissenlit est riche en calcium, fer, sodium et potassium. Il a des propriétés dépuratives, laxatives, revitalisantes et diurétique ce qui lui doit son nom de pisse-en-lit car consommé à plus forte dose il peut provoquer quelques envies d’aller rapidement aux toilettes.

 

Christian Desart, Guide Nature

 

Sources :  Le magazine couleur nature de Natagora

                 A la découverte des plantes sauvages comestibles, Ph. Gason

Mise à jour le Mercredi, 01 Juin 2011 05:32