Les hirondelles sont de retour chez nous. Pour les martinets, encore un peu de patience |
Écrit par Christian Desart Guide nature | ||
Samedi, 09 Avril 2011 20:10 | ||
Les deux plus communes sont l’hirondelle de cheminée (autrement appelée hirondelle rustique) et l’hirondelle de fenêtre. La 3e moins connue est l’hirondelle de rivage. Celle-ci se rencontre au bord des rivières, étangs et autres carrières sur des pans de roches meubles. Enfin il y a le martinet noir qui n’est pas une hirondelle mais qui possède une morphologie très proche. L’hirondelle de cheminée est facilement reconnaissable à la longue queue échancrée terminée par 2 brin appelés « filets ». Son dos est bleu métallique et le dessous est blanc crème avec le front et la gorge de couleur rousse. Photo Jean-Marie Poncelet
L’Hirondelle de fenêtre est pourvue d’une queue plus courte et moins échancrée. Ses signes caractéristiques sont le croupion blanc et le ventre blanc pur.
Photo Jean-Marie Poncelet
Ces deux hirondelles construisent toutes les deux un nid fait de boue séchée qu’elles accrochent principalement à l’intérieur des bâtiments agricoles pour l’Hirondelle de cheminée tandis que l’Hirondelle de fenêtre s’installera volontiers sous les rebords des toits de bâtiments, sous les corniches et appuis de fenêtres.
Le Martinet noir se distingue des Hirondelles par des ailes étroites et effilées lui donnant une silhouette de faucille. Il vole souvent très haut dans le ciel en poussant ces cris stridents. Possédant des pattes très courtes, il ne peut pratiquement pas se poser et marcher, dès lors sa particularité est de vivre la majeure partie de sa vie en vol, y compris la nuit. Il ne se pose que pour se reproduire dans les corniches des maisons.
Photo Jean-Marie Poncelet
Les Hirondelles ont longtemps profité de la diversité des milieux créés par l’activité humaine. Mais depuis la modernisation de l’agriculture l’environnement à subi pas mal de transformations (diminutions des petites exploitations agricoles, modernisations des fermes, suppressions des mares, haies, milieux humides, utilisations de pesticides, asphaltage de superficies de plus en plus étendues amenant ainsi le manque de boue) entrainant la raréfaction de leurs nourriture constituée d’ insectes, ainsi que le manque de matériaux utilisés pour la fabrication des nids. Ajouter à cela les modifications écologiques dans les zones d’hivernage en Afrique ainsi que les dangers qui les menacent (dans certains pays d’Afrique on utilise un criquet attaché à un hameçon que l’on fait tournoyer au bout d’un fil afin de capturer les hirondelles) et vous obtiendrez le résultat que nos hirondelles sont en danger.
Les populations sont en régressions, leur déclin est bel et bien amorcé. Pour exemple, dans la région de Couvin une diminution des effectifs de 60% au cours des 20 dernières est à déplorer ou encore à Namur où l’on recensait 250 nids en 1982 pour arriver en 2004 à 50 nids. Plus près de chez nous, il en est de même dans le pays de Herve où les nidifications sont en chutes libres.
Il est temps de réagir. Les autorités l’on bien comprit, les Hirondelles et Martinets sont maintenant protégés depuis plusieurs années. Ceci implique l’interdiction de tuer, capturer ou même perturber des individus, mais également de détruire leur œufs et nids. Il faut avant tout préserver les sites de nidifications, c'est-à-dire préserver au maximum les nids. Pour cela le groupe de travail « Hirondelles » ainsi que la section Natagora Pays de Herve sont particulièrement actif dans la protection des Hirondelles et Martinets.
Ces deux groupes font de la sensibilisation auprès du grand public en installant des nids artificiels dans les bâtiments communaux et privés tels que des écoles ou des fermes. Pour les Hirondelles de fenêtres, si les fientes occasionnent un dérangement important, il est possible de limiter ce désagrément en plaçant une planchette de 15 cm en dessous du nid afin de recueillir les fientes. Pour les Hirondelles de cheminée on pose des supports de nidification sur les murs ou les poutres à l’intérieur des étables, remises ou garages. Ces supports sont constitués de 3 ou 4 loges. L’intérieur de chaque loge est couvert de toile moustiquaire afin de faciliter l’accrochage des nids. Pour les Martinets on place également des nichoirs sous les rebords de corniches des bâtiments. Il est un peut tôt pour donner vraiment des résultats mais il semble que ces nichoirs artificiels soient bien accueillis par nos Hirondelles et Martinets. Ces nids sont disponibles à la maison de l’environnement rue Fusch 3 à Liège.
Voici encore quelques conseils pour aider nos hirondelles et martinets : -Le maintien de flaques de terre inondées temporairement tout comme les plages de boues situées près des abreuvoirs aux abords des fermes -La création de mares qui vont servir de source de nourriture ou pour la collecte de boue nécessaire pour la construction du nid. - La plantation de haies et d’arbres, le maintien de zones en friche ou encore l’aménagement d’un compost sont favorables aux populations d’insectes et donc aux Hirondelles et Martinets. Et pour terminer je vous encourage à participer à l’opération « Devine combine d’hirondelles sont nos voisines » organisée par Natagora du 18 au 26 juin. Cette vaste opération mise sur pied depuis quelques années vous encourager à recenser les populations d’hirondelles et martinets près de chez vous afin de mieux connaitre les effectifs pour mieux les protéger. Christian Desart, guide nature
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Mise à jour le Jeudi, 14 Avril 2011 08:11 |