Le trésor de Rennes-le-Château
Écrit par Jean Brasseur   
Jeudi, 24 Avril 2008 10:44

La chasse au trésor de l’ancien typographe du Jour
L’Ensivalois Edmond Desart est un accroc du mystère. Et, dans le genre, Rennes-le-Château (Aude française) le passionne depuis 40 ans.
Le personnage d’abord. Edmond Desart, 65 ans, marié et père de deux grands enfants, Patrick (44 ans) et Thierry (43 ans), est en retraite dans la campagne des hauteurs ensivaloises (Verviers). Cet ancien typographe, et metteur en page, du Jour (quand il était, jusqu’en1985, imprimé rue des Déportés) est un inconditionnel du mystère dans toutes ses composantes

Livre du mois : Mai 2008

C’est cette quête de l’anormal, voire de non-ordinaire, qui l’a poussé, voici une vingtaine d’années, à la découverte d’un village de l’Aude (Sud de la France) mis en relief dans un livre écrit par un historien, Gérard de Sède, consacré à un certain Béranger Saunière, ancien curé de Rennes-le-Château, bourgade perdue entre Carcassonne et les montagnes pyrénéennes.

« Après la lecture de l’étude de Gérard de Sède, nous sommes partis en famille à Rennes-le-Château, profitant des vacances passées à Carry-le-Rouet, la plage près de Marseille. Ce fut une impression très forte, évoque l’Ensivalois de la rue Broucsou (du côté de Pied-Vache…). A l’époque, il n’y avait pratiquement pas de touristes dans le hameau haut perché, aucune boutique non plus. Aujourd’hui, c’est différent. Avec trois librairies et une commune qui veut faire des sous sur le dos de l’ancien curé, je ne retrouve plus l’atmosphère si particulière du premier contact ».

Il y a trois ans, Edmond Desart publie un livre. «Bérenger Saunière, un homme et son secret » est pris en charge par le Vendéen « Mémoire d’encre ». Les derniers exemplaires encore disponibles sont encore en vente à Rennes-le-Château. « C’est une histoire romancée de la vie de Bérenger Saunière, un curé décrié par beaucoup mais pour qui, franchement, j’ai beaucoup de sympathie ».

Bérenger Saunière, c’est l’ancien pasteur du village audois. Il y arrive, en punition pour excès d’indépendance ecclésiastique, le 1er juin 1885 et y sera enterré en 1907. Il est le pivot d’un énorme jeu de rôles où tout s’embrouille, le religieux et les Wisigoths, les Templiers et un autre Da Vinci Code, tout et rien sinon, insiste l’écrivain verviétois, une certitude : le curé est devenu terriblement riche du jour au lendemain, quelques années seulement après son installation dans la cure misérable de l’oppidum au pays cathare du Razès.

« Pour moi, tout est clair. Saunière a découvert un véritable trésor dans l’environnement de son église ou du cimetière, probablement des pièces d’or provenant du trésor de guerre pris à Rome par Alaric l’Ancien qui, en 410, s’est emparé des richesses du temple de Jérusalem, poursuit l’historien qui se veut accusateur quand, de bâbord à tribord, « on » exploite ce qui devrait rester une belle histoire toute simple. « C’est pour cette raison, celle du bon sens, que je viens d’éditer un deuxième bouquin. Je pose la question : le trésor de Rennes-le-Château, est-ce un mythe, une réalité ou un mensonge ? J’ai mon avis sur la question. Et je le livre en critiquant ce que j’appelle des interprétations fantaisistes ».

Nous n’en dirons pas plus. Le lecteur en a pour son argent (15 euros) et les fans de Dan Brown seront gâtés en suivant, dans les pas d’Edmond Desart, le cheminement d’un chercheur qui décrypte, aussi, les messages secrets, épitaphes troublants et hiéroglyphes tronqués qui laissent perplexes mais passionnent.

Parce que, en 262 pages, l’ancien typographe du Jour parvient à convaincre les sceptiques et intéresser les indifférents à la cause.

Jean BRASSEUR.

Mise à jour le Samedi, 20 Août 2011 07:25