Ylang Ylang,, le nouveau roman de Philippe Groulard
Écrit par Best of Verviers   
Lundi, 07 Septembre 2009 19:33

Mon nouveau roman s'intitule "Ylang-Ylang" et il est construit dans un style littéraire rapide, je vais donc répondre à vos questions dans la même veine, et tant pis pour ceux qui aiment les longues tartines de confiture, je leur ai toujours préféré les petits toasts de foie gras!

Best of : Philippe Groulard, vous êtes un auteur attachant et attaché à votre région ?

Philippe Groulard : Attachant? Ce n'est certainement pas à moi de le dire et je pense que les avis doivent être partagés. Attaché à ma région, certainement. C'est dans ses racines que l'on puise son vécu et c'est en voulant s'en détacher qu'on devient imaginatif.

Vos deux derniers livres (voir notre article)  racontaient l'histoire d'enfants qui via le "Trou des Sottais" rentraient dans un monde bien différent. Vous aviez intégré des personnages proches de vous et des lieux régionaux avec une part de fantastique. Vous rêvez beaucoup ?

Tout le temps, même éveillé, je me vois perpétuellement ailleurs. Un événement anodin, une phrase dans une discussion, suffit à me faire décrocher de la réalité et à imaginer une évolution différente au cours normal de la situation en cours ou de la discussion menée. Mes interlocuteurs doivent souvent se dire un moment que je ne les écoute plus, qu'ils ne m'intéressent plus.

On retrouve un schéma un peu similaire dans ce nouveau livre pour adultes. Il garde cette proximité des lieux (Spa, Aubel, Verviers,...) prend quelques éléments de votre vie et beaucoup d'autres, fruits d'une grande imagination ?

Ca donne lieu à un roman psychologique.

Mes soeurs (toutes deux psy) ne seraient sans doute pas contente d'apprendre que j'empiète sur leurs plates-bandes! Non, ici il s'agit plutôt de psychologie de comptoir, de celle qu'on fait tous un jour où l'autre et que parfois on érige en vérité.

Les éléments de ma vie, donc autobiographies si je vous suis bien, sont en fait particulièrement réduits, presque inexistants. J'ai plutôt observé d'autres vies que j'ai croisées pendant de longues années ou à des moments très brefs. En en extrayant l'essence de chacune et en les combinant, j'ai créé quelques personnages et les tranches de vie qui vont avec. Si ce roman paraît autobiographie c'est sans doute parce que les personnages sont placés dans les lieux connus, à mon avis un lecteur non-verviétois n'aurait pas cette impression autobiographie, et il aurait raison.


Parlez-nous du personnage principal, cet homme qui chute dans sa vie. Vous l'aimez beaucoup ?

Oui, je l'aime bien malgré tous ses travers. J'ai créé toute une famille, les "de Kerpoule" que l'on retrouvera au fil de mes différents romans. Ici, on suit Paul, l'oncle Oscar est déjà un peu-là (un joyeux drille qui sera plus présent lorsqu'on rejoindra la vie de Julien de Kerpoule dans un prochain livre qui devrait s'intituler "Une Italienne en hiver" si je suis soutenu par l'éditeur).

Paul de Kerpoule est un homme seul avec sa femme, ses enfants, son travail, ses collègues et ses petits tracas physiques. Il est comme tant de gens qui semblent fonctionner dans la société mais qui en fait, ne s'y sentent pas à l'aise et vient alors un moment où la frustration peut se muter en déprime.

Le sujet semble grave, mais ce n'est que dérision d'un bout à l'autre. Il faut que la lecture reste un plaisir!

 

Vous avez tout au long du livre de multiples références aux bons vins, belles musiques, joli lieux,... Parlez-nous de ces coups de coeur.

C'est justement là pour alléger la gravité du thème, pour placer le personnage dans des situations qui devraient lui permettre de relativiser ses états d'âme. Cela permet au lecteur de voir l'absurdité de certaines situations, et parfois de se dire "mais, merde alors! moi aussi je réagis comme ça!"

 

Quelle est la trame de l'histoire ?

Christophe, vous m'avez déjà bien tiré les vers du nez, si j'en dis plus, j'en dis trop!

 

Ylang Ylang, pourquoi ce titre ?

L'Ylang-Ylang est une plante originaire de Madagascar. Outre le fait que je rêve de visiter cette île (et que pour le moment je dois me contenter des pauvres lémuriens de Paradisio!), l'huile essentielle que l'on extrait de l'Ylang-Ylang m'évoque la sensualité. Et la vie de Paul de Kerpoule, ainsi que de son épouse, manque cruellement de sensualité. L'Ylang-Ylang, qui est citée à maintes reprises, est là pour le rappeler et peut-être tenter d'améliorer la situation...

 

La rencontre d'un homme qui touche le fond mais qui continue de fonctionner et d' une dame d'une grande profondeur, c'est un doux rêve ?

L'intervention de Tamara est capitale dans le vie de Paul. Si la lecture au premier degré pourrait taxer l'auteur ou le personnage de misogyne, la lecture entre les lignes montre bien qu'il n'en est rien. Je ne suis pas le premier à dire que la femme est l'avenir de l'homme.

Je crois que, tout au long d'une vie de couple, l'un sauve l'autre à tour de rôle. Ce n'est pas un doux rêve, c'est la réalité.

 

 

Quel est le parcours que vous avez suivi pour éditer ce livre. C'est un vrai parcours du combattants  ?

Et comment!

Fort d'avoir déjà publié, on se dit qu'on va enfin intéresser une maison d'édition nationale. Alors on dépense des sommes folles pour apporter et faire connaître ce qu'on sait faire auprès de ces gourous de la profession. Ce que l'on ignore c'est que, que ce que vous écrivez soit bon ou mauvais, ils ont déjà leur liste de valeurs sûres et que si vous arrivez un jour dans la pile de manuscrits sur le bureau d'un responsable de collection, vous avez toutes les chances de finir au bac sans que votre enveloppe ait été ouverte. Un livre que je déteste, car mauvais tant dans le style que dans l'histoire, mais qui traite parfaitement de ce sujet c'est le navet de Justine Lévy "Rien de grave" (je crois même que je l'ai jeté, en tout cas je ne le retrouve plus) où elle a le culot d'expliquer que dans son authentique métier de directrice d'édition qu'elle ne lit même pas les manuscrits qui lui sont soumis si elle a passé une mauvaise nuit ou qu'elle a pris un trop de poudre, admettant malgré tout qu'elle passe peut-être à côté d'une perle.

Merci donc aux petits éditeurs régionaux, en l'occurrence ici "Les Editions Noctambules" qui savent reconnaître ce qui peut valoir la peine d'être diffusé et de satisfaire un certain nombre de lecteurs et lectrices.

 

Votre mot coup de coeur ?

Encore!

 

Best of a réellement apprécié ce livre pour l'avoir découvert avant son impression. Nous souhaitons un réel succès à votre nouveau roman.

Je tiens également à vous remercier de l'opportunité que vous me donnez de faire un peu connaître ma dernière création sur votre site ô combien exceptionnel pour Verviers.

Mise à jour le Mercredi, 02 Septembre 2009 16:06