Quand les pigeons partent en guerre… |
Écrit par Jacques Wynants | ||
Jeudi, 02 Septembre 2010 18:08 | ||
Au moment du débarquement, cette compagnie doit envoyer une première équipe en Normandie, pour établir un pigeonnier de 300 oiseaux et commencer les liaisons par pigeons le jour J + 18. Le reste de la compagnie arrive à Omaha Beach le 9 juillet et tous participent à l’avance alliée qui va se précipiter fin août. La compagnie atteint Verviers et y installe sa base le 30 septembre au garage dans une usine à l’arrière de la rue de Liège. Immédiatement, les colombophiles locaux sont contactés afin de fournir des pigeonniers. Deux soldats sont désignés pour chacun des cinq pigeonniers initialement retenus et l’entraînement des oiseaux locaux commence. Bientôt 11 pigeonniers regroupant plus de 400 bêtes sont opérationnels, en plus des 4500 volatiles amenés par la compagnie depuis la Grande-Bretagne. Nicolas Crustin, d’Andrimont , est l’un de ces « colèbeus » qui a le plus travaillé avec les Américains. Des détachements de pigeons avec leurs hommes sont envoyés dans diverses unités. En fait, hommes et bêtes opèrent de la frontière néerlandaise à celle du Luxembourg. Parfois, dans l’urgence, des hommes de cette unité sont utilisés pour la recherche d’espions allemands, d’autres fois, ils servent de chauffeurs sur la Red Ball Express. Pendant l’Offensive des Ardennes, de petits groupes gardent des endroits stratégiques. Mais, le 20 décembre 1944, l’unité est envoyée vers l’arrière, à Fontaine-l’Evêque, ne laissant derrière elle que deux hommes avec les pigeons de reproduction. Pourtant, de Fontaine-L’Evêque, quelques hommes sont immédiatement réexpédiés à Verviers. Ultérieurement, cette unité revient dans la cité lainière puis déménage à Kerpen, en Allemagne. Bientôt, ils sont à Weimar et la guerre se termine.
Quelques explications : Seuls les jeunes pigeons sont utilisés pour transporter des messages. Ces messages concernent surtout des sujets logistiques. Toutefois, en cas de silence radio, des messages opérationnels sont aussi envoyés. C’est le cas durant la bataille d’Aix-la-Chapelle, en octobre 1944, et durant celle de la Forêt de Hurtgen, en novembre, mais aussi au moment de la traversée de la Roer en février 1945. Pendant la bataille des Ardennes, quatre pigeonniers mobiles ont fonctionné au profit du VIIe Corps et d’autres ont gardé la liaison avec le 4e groupe de cavalerie, importante unité de reconnaissance. Chez Crustin, à Andrimont, une jeep de piquet était prête à porter les messages ramenés par pigeons vers le centre de communication US de Verviers. Correspondance Internet avec John Alosi Rencontres à Verviers avec John Alosi John ALOSI Jr, War Birds : A History of the 282th signal pigeon Company, chez l’auteur, Shippenburg, PA, 2010 Jean CRUSTIN, En ces temps-là, il y en avait des hommes COMME CA! Nicolas Crustin était l’un de ceux-là, Temps Jadis, n° 52, déc. 1996, p. 8-10. Légende de la photo : sur le toit d’une des usines qui abritent les services de cette compagnie, derrière la rue de Liège. A gauche, le sergent Eli Simon, d’une autre unité, rendant visite à son frère Jerry (à droite), au centre, John Alosi, père de l’auteur de cette étude fouillée. En arrière-plan, un pigeonnier mobile qui a été hissé sur le toit. Au fond, l’usine Deru, devenue par la suite les établissements Ernotte.
Jacques Wynants, SVAH septembre 2010 |
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Mise à jour le Samedi, 04 Septembre 2010 19:28 |