Parmentier et l’arrivée de la pomme de terre dans nos régions |
Écrit par Pierre Israel | ||||
Lundi, 03 Août 2009 07:18 | ||||
En 1695, 42 ans avant la naissance de Parmentier, Pierre de Bosson, un habitant de Hockay qui travaille dans les environs de Hambourg apporte des « poires de terre » à sa mère au hameau de Neuville, près de Francorchamps. L’appellation wallonne « crompîre » qui n’est que la déformation de l’allemand « grundpîre » atteste son cheminement germanique. L’arrivée de la pomme de terre, dans les dernières années du XVIIIe siècle, provoque dans la principauté de Stavelot-Malmedy une véritable révolutiion de l’alimentation humaine. Elle est riche en protéine, en oligo-éléments, en vitamines E et surtout B. Elle est par contre dépourvue de vitamine C. D’autres avantages sont les volumes des récoltes et le décalage des périodes culturales par rapport aux céréales. Ainsi, une saison peut être désastreuse pour les céréales semées à l’automne ou aux premiers jours du printemps et récolté »es en août, ma is pas nécessairement pour la pomme de terre, plantée fin mai et récoltée seulement en octobre. A l’avenir, une abondance de l’une pourra compenser une pénurie de l’autre. Le succès de l’implantation de cette solanacée va rapidement opposer la population de la principauté au prince-abbé. Ce dernier, constatant la baisse du montant de la dîme, sur les céréales, cherche à l’imposer sur ce nouveau produit. Mais il va se heurter à l’opiniâtreté des cultivateurs et des chefs de familles qui en cultivent pour les besoins de leurs familles.
Originaires des contreforts des Andes où ils constituent l’essentiel de l’alimentation des peuples incas depuis des siècles, ce tubercules parviennent en Espagne dès 1534. Ils se retrouvent rapidement sur la table des rois et des princes, non comme nourriture de base, mais comme gourmandise. Entrée en Allemagne du nord par les ports hanséatiques,, la pomme de terre se répand progressivement à travers les différents états de ce pays dès la fin du XVIe siècle jusqu’au milieu du siècle suivant. Chez nous, la pomme de terre est d’abord plantée dans les potagers, le temps d’éprouver ses qualités gustatives et de récolter assez de tubercules pour entreprendre la culture en grand. C’est ainsi que les manants de Chevron la cultivent en plein champ dès 1705. En 1754, dans ce même village, Hubert le Masson, un des nombreux ancêtres que je possède dans ces villages de la basse Lienne, en cultive 2.500 m2 (15 verges) alors que la moyenne est de 56 verges (1.220 m2) par ménage.
Par Pierre ISRAEL, commissaire et trésorier de la SVAH 2009 |
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Mise à jour le Jeudi, 30 Juillet 2009 08:59 |