L’humour durant les deux guerres |
Écrit par Jacques Wynants | ||
Jeudi, 27 Novembre 2008 08:36 | ||
En 14-18, et je me souviens encore que mon grand-père me fredonnait cela trente ans plus tard, on imite malicieusement le chant de marche de la troupe « Gloria… ». Les paroles wallonnes expriment dérision et mépris.
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En 1941, le Journal de Verviers, copieusement « emboché » comme on disait alors, a eu la naïveté de publier ce poème envoyé par un rimeur facétieux. Isolez donc la première lettre de chaque vers et vous trouverez un slogan qui n’avait rien pour plaire à l’occupant.
Vacances 1941 (Journal de Verviers, 6 août 1941)
Voici venu l’été, les fleurs et les roses Rouge ou jaune velours dans le vert soyeux. Au cœur capiteux des corolles écloses Frelons blonds et abeilles butinent joyeux.
Voici les vacances, le camping, les genêts. Invites à l’amour, bonheur d’être libre. Chaque âge frémit et dans chaque cœur vibre Toute la jeunesse des chansons de Trenet.
Or donc, je vais chercher havre-sac et vélo. Ici je camperai la nuit près du ruisseau Rêvant sous les étoiles à quelque noir mélo En regardant la lune miroiter sur l’eau.
Ailleurs je coucherai dans le foin parfumé Niche chaude de gueux où le rat folâtre. Gai réveil à l’aube, à l’appel du pâtre Lancé sur deux notes aux échos embrumés.
Ainsi, plus tard, par les nuits froides de Janvier Il restera du bleu dans mon coeur vagabond. Souvenirs qui brûlez, à défaut de charbon… Et je lirai, au chaud, le « Journal de Verviers ».
Sources : Pour 14-18 : Roger PINON, L’opposition populaire aux envahisseurs durant les deux guerres mondiales, in La Vie wallonne, Liège, 1993. Pour 40-45 : Jacques WYNANTS, Verviers en images. 1940-1945, Bruxelles, 1977. |
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Mise à jour le Dimanche, 28 Septembre 2008 07:39 |