A 74 ans et à son 43e film, Woody Allen nous offre une comédie fraîche, légère, pleine d’humour et terriblement intelligente. Un petit chef-d’oeuvre à voir absolument si vous êtes l’un de ses fans, à découvrir si vous ne le connaissez pas bien. Son héros est Boris Yellnikoff, un génie de la physique qui a raté son mariage, son prix Nobel et même son suicide. Devenu un brillant misanthrope, il vit seul jusqu’au soir où il rencontre une jeune et jolie fugueuse. Malgré son esprit supérieur, Boris finit par apprécier la compagnie de cette simple jeune femme. Voilà un début d’histoire certes pas original mais ce qui transcende tout cela, c’est le génie de Woody Allen  qui, de retour dans son Manhattan natal, après sa parenthèse européenne, retrouve ses personnages, son écriture, ses thèmes préférés.

Woody surprend déjà ses spectateurs tout au début du film quand son personnage principal fait allusion aux spectateurs assis dans la salle et bouffant du pop corn. Ce même personnage s’adressera plusieurs fois au cours du film à la caméra et ce qui est jubilatoire, c’est ce feu d’artifice de dialogues cyniques, caustiques, amers et croustillants, les réflexions qui se succèdent et qui n’épargnent rien ni personne, aussi bien l’homme que le mariage, la religion que la stupidité. Ce film est aussi un hymne à la morale libertaire et à la vie qui, aussi absurde qu’elle soit, mérite d'être vécue, surtout que arrivés à un certain âge, on s’aperçoit que le temps passe trop vite.

Malgré son absence de réalisme, “Whatever Works” sonne juste quant à sa forme et à son message. On a envie de revoir le film pour retenir quelques aphorismes très drôles qui contrastent peut-être avec une certaine amertume existentielle qui a toujours été présente chez Woody Allen.

A voir absolument pour rire et réfléchir au sens de la vie.

WHATEVER WORKS, Un film de Woody Allen avec Evan Rachel Wood et Larry David