Entre les Murs |
Écrit par Jean Wiertz | ||
Samedi, 18 Octobre 2008 09:59 | ||
Impossible de dire si cette attitude relève du conflit de générations, de replis communautaires, de contraintes sociales, ou d'un manque général de perspectives: le film se passe uniquement dans l'enceinte de l'école, et même en majeure partie entre les murs de la classe; nous ne saurons rien du vécu des jeunes et du professeur en dehors des heures d'école. La démarche de François Marin s'inscrit, non pas dans le façonnage des esprits, mais dans la transmission du savoir, qui doit éveiller, libérer les élèves. Comment? En faisant preuve d'autorité, comme certains de ses collègues aimeraient le faire? Dans le contexte de cette classe, l'autorité du maître ne va pas de soi, et François ne l'utilise qu'avec parcimonie, lorsqu'il s'agit d'imposer à ses élèves un minimum de respect à son égard. Sa pédagogie, c'est: "Il faut aller les chercher, ces gamins", et il essaiera de s'adapter à la réalité effective des élèves, avec des résultats très mitigés. De ces incessantes joutes verbales, qui finiront par dégénérer, personne ne sortira vainqueur en fin d'année, ni le professeur, ni les élèves: une des dernières répliques dans le film sera celle d'une étudiante effacée: "Je ne comprends pas ce qu'on fait". La démarche du cinéaste est en symbiose totale avec celle du professeur: au lieu de prendre position, il se limite à nous informer de l'état de l'enseignement dans les écoles en milieu défavorisé et à dresser le portrait le plus complet et le plus près possible du vécu. Un document sobre, touffu, honnête, et donc précieux |
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Mise à jour le Samedi, 18 Octobre 2008 10:03 |