A la rencontre du Harle bièvre |
Écrit par Jean-Marie Poncelet | ||
Samedi, 30 Janvier 2010 09:39 | ||
Qui est-il?Le Harle bièvre est un oiseau de la famille des Anatidés et de l'ordre des ANSERIFORMES. Son aire de répartition est principalement l'Europe. Il niche dans les forêts septentrionales de Scandinavie et du nord de la Russie et de la Sibérie jusqu'à l'Océan Pacifique. C'est un migrateur partiel en fonction de la rigueur de l'hiver. À cette saison, on va le trouver au Danemark, sur la côte sud de la mer du Nord, en Allemagne et au Benelux. Quelques-uns arrivent en Écosse, en Suisse (lac Léman), en France et en Allemagne sur le Rhin. Les Harles russes se retrouvent sur la Mer Noire, la Mer d'Azov et dans le nord de la Mer Caspienne. En France, quelques Harles bièvres nichent sur le lac Léman, le lac d'Annecy et le lac du Bourget. Pour être complet, on en trouve également en Amérique du nord: Etats-Unis, Canada, où on l'appelle le "Grand bec-scie". Pour le reconnaître:Le Harle bièvre mâle possède une tête vert foncé avec un long bec mince et crochu, rouge. Le cou, la poitrine et les flancs sont blancs et contrastent avec le milieu du dos noir. Les ailes, en grande partie blanches à la base, sont noires aux extrémités. Le croupion est gris, ainsi que la queue dont le bout est plus foncé. La femelle possède une tête brune sur un corps gris. La transition s'effectue par un cou blanc. Ce sont de grands oiseaux dont la taille est plus imposante que celle du Canard colvert.C'est un canard essentiellement piscivore (qui mange du poisson) qui fréquente les fleuves, les rivières assez larges, les bords des lacs et des grands étangs et les rivages maritimes. Dans notre région, nous pouvons en voir sur la Meuse, la Vesdre, l'Amblève, l'Ourthe, sur certains lacs tels que Robertville et Butgenbach et au bassin supérieur de Coo où il y a un dortoir parfois très fréquenté, etc. Chaque fois que la possibilité m'est donnée de pouvoir scruter la rivière, je m'arrête (attention, si vous voulez faire de même, cette route est très fréquentée et les endroits où il y a moyen de garer sa voiture sont rares), prends mes jumelles et regarde après cette tache blanche facilement repérable qu'est le mâle. Arrivé à Nessonvaux, je n'ai toujours rien. J'ai bien vu des Canards colverts, des Gallinules poules d'eau et des Hérons cendrés, mais pas les canards recherchés. Je ne me tracasse pas beaucoup, car à cette époque c'est pratiquement certain que je vais finalement en voir... mais peut-être pas les photographier, car ce sont des oiseaux super méfiants. A la sortie de Nessonvaux, malheureusement dans une zone où l'arrêt est interdit et où l'accotement est inexistant pour s'y promener à pied, j'aperçois mes premiers Harles bièvres: deux beaux mâles qui paradent devant trois femelles ou immatures (car la différence n'est pas facile à voir surtout lorsqu'on roule... au pas il est vrai). Je ralentis, ouvre la fenêtre passager, prends mon appareil photo qui se trouve sur le siège... tout en regardant dans mon rétroviseur si un véhicule n'arrive pas... je me dis: "Vite une petite photo"... Zut! un véhicule arrive au loin et je dois redémarrer pour ne pas risquer un accident... ce n'est que partie remise. A Goffontaine, je prends la petite route vers la station d'épuration, je gare ma voiture et vais observer depuis le pont... une belle étendue dégagée s'offre à moi... je regarde à gauche... rien... à droite... quelques Canards colverts et une belle surprise: un Martin pêcheur survolant l'eau..., mais toujours pas ces sacrés canards.En voiture... il ne me reste plus que quelques kilomètres avant d'arriver à Verviers où je crois savoir que les Harles bièvres n'y sont jamais observés... La lumière est belle, ce serait dommage de ne pas pouvoir faire quelques photos. Me voici dans les tournants avant l'entrée de Pepinster... je roule toujours doucement, heureusement que je n'ai personne derrière moi, car je devrai augmenter la vitesse. Bingo! j'en vois plusieurs, mais pas moyen de m'arrêter à cet endroit. J'accélère, après quelques centaines de mètres, j'ai enfin une belle place pour garer ma voiture. Je descends, prends mon filet de camouflage et mon appareil photo et me dirige tranquillement vers l'endroit où je les ai vus. Je sais que je ne dois pas être trop gourmand et ne pas vouloir aller trop près, car ces canards ont une grande distance de fuite... ils n'apprécient pas vraiment les hommes. Arrivé à une centaine de mètres, je les observe aux jumelles... j'en compte cinq: trois femelles et deux mâles. J'avance doucement en essayant de me confondre le plus possible à l'environnement, pas facile, donc je décide de marcher de l'autre coté de la route pour m'éloigner du bord de la rivière. J'ai repéré un arbre situé à une quinzaine de mètres des Harles bièvres. Je marche donc sans faire de bruit jusqu'à ce que j'arrive à l'arbre repéré. J'ai de la chance, car la circulation est relativement réduite à ce moment: je peux donc traverser à mon aise en pliant les genoux de façon à être le moins visible possible. Je suis de l'autre côté de la route, accroupi sur l'accotement, en sécurité. Je dépose mon appareil photo en position de prise de vue sur le muret et relève la tête doucement; il ne faudrait pas que, si près du but, je les fasse partir. J'ai pris la précaution de me couvrir la tête et les mains avec le filet de camouflage, avec des gestes, presque au ralenti, je saisi l'appareil, le fais pivoter légèrement vers la droite et regarde dans le viseur jusqu'à ce que j'en aie un dans le champ de mon objectif. Je contrôle mes réglages, puis déclenche une courte rafale, je vérifie dans l'écran LCD de l'appareil, c'est bon... Je vais, pendant quelques minutes, photographier ces beaux canards en passant des femelles aux mâles en espérant avoir des attitudes intéressantes. Quelques minutes plus tard, sans raison apparente, ils se sont envolés en direction de Liège. Content d'avoir pu les fixer sur mon capteur, je suis reparti à la maison pour aller voir mes clichés. Jean-Marie Poncelet |
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Mise à jour le Vendredi, 05 Février 2010 06:37 |